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L’EXCEPTION FRANCAISE … face à l’offensive néolibérale !

par R.G

Publie le mercredi 8 juillet 2015 par R.G - Open-Publishing
3 commentaires

On a souvent abordé la situation française comme une « exception », en Europe. On parle de l’exception française, en faisant référence à une histoire encore marquée par la Révolution française de 1789. Cela recouvrait, en fait : un certain type d’acquis sociaux, un puissant service public, un Etat fort, un mouvement ouvrier important et dynamique, un haut niveau des luttes de classes, des droits sociaux et des libertés démocratiques et laïques arrachées par des mobilisations populaires historiques.

Si l’Etat fort s’est maintenu, toutes les conquêtes sociales ont été remises en cause dans les dernières années. La longue durée de la contre-réforme libérale depuis la moitié des années 1980, en France, son accélération avec la crise ouverte en 2008, la politique d’austérité et l’œuvre de démolition sociale entreprise par le gouvernement socialiste de Hollande ont déconstruit et démantelé ce qui a constitué cette exception française. Il ne s’agit pas d’un effondrement, mais d’une déconstruction, d’un démantèlement progressif.

Les politiques d’austérité menées ces dernières années ne sont pas les énièmes politiques d’austérité, elles ont une tout autre ampleur. Elles visent un double objectif : Le premier, consiste à liquider ce qui reste du « modèle social français » qui est considéré par les classes dominantes comme un des principaux obstacles dans la concurrence capitaliste mondiale. Le deuxième, c’est de réorganiser la société, en passant de « l’économie généralisée de marché à la société de marché », privatisant, dérégulant et précarisant la vie économique comme sociale. D’où, le caractère central des « réformes du marché du travail » avec une déréglementation des relations sociales, une déconstruction du Code du travail qui affaiblissent les positions des salariés et renforcent celles du patronat. Ces politiques s’accompagnent aussi d’un chômage massif – en réalité, près de 20% de la population active –, d’une baisse du pouvoir d’achat avec le blocage des salaires et des retraites et d’une augmentation substantielle des impôts. La précarité a explosé.

Les politiques de réduction des budgets sociaux, des dotations des collectivités territoriales, du système de santé, de l’école publique, aggravent les conditions de vie des classes populaires. Les politiques d’aides et de cadeaux au patronat se sont traduits par un transfert de richesses de plusieurs dizaines de milliards qui sont allés des ménages vers les profits capitalistes. Certes, les conséquences de la crise ne sont pas aussi fortes qu’en Grèce, au Portugal ou en Espagne. La France reste la 6e puissance mondiale, il lui reste des positions importantes sur le marché mondial, elle a pu faire fonctionner une série d’amortisseurs sociaux face à la crise, mais les effets des politiques d’austérité sont dévastateurs. La reprise économique que connaissent l’Europe et le pays ne se traduit pas en emploi et en pouvoir d’achat. Il y a un appauvrissement des classes populaires voire des processus de décomposition sociale dans certaines banlieues ou quartiers. Aux politiques d’austérité s’ajoutent des dérives autoritaires ; au nom de la politique antiterroriste, on remet en cause des droits démocratiques fondamentaux. On n’avait pas vu, en France, une telle situation où la gauche est liberticide, depuis la guerre d’Algérie.

Mais à la crise économique et sociale, s’ajoute une crise politique, justement parce que c’est la gauche (PS) qui fait cette politique, qui s’est attaquée aux travailleurs, qui a perdu toute une partie de sa base sociale et donc qui ne peut s’appuyer pour diriger que sur une assiette sociale et politique fort rétrécie. La longue durée de la contre-réforme libérale depuis la moitié des années 1980, en France, son accélération avec la crise ouverte en 2008, la politique d’austérité et l’œuvre de démolition sociale entreprise par le gouvernement socialiste de Hollande ont déconstruit et démantelé ce qui a constitué cette exception française. Il ne s’agit pas d’un effondrement, mais d’une déconstruction, d’un démantèlement progressif.

D’après un article publié sur le site A l’encontre

« Je n’accepte plus ce que je ne peux pas changer. Je change ce que je ne peux pas accepter »…Angela Davis

et en vidéo : LA DEUXIÈME DROITE

Messages

  • Résultat, nous allons tout droit par la désindustrialisation, par la mainmise sur les services publics, l’appropriation privée de toute source de vie, de la Santé, de l’agriculture par les multinationales en fonction de leurs intérêts financiers , vers une économie entièrement dépendante des puissances impérialistes existantes ou en devenir du type de l’Amérique latine des années 70-80.
    Nous allons vivre à notre tour à terme le drame des pays colonisés, ne pouvant se suffire à eux mêmes à cause de décennies de pillage des ressources...
    L’exception française n’était qu’une exception que parce qu’elle était basée sur la satisfaction des besoins de sa population reposant elle-même sur les idéaux de la Révolution dont l’Egalité et la remise en cause du régime de la Propriété, de ses prores exploiteurs. Le programme du CNR de 1944 (Conseil National de la Résistance) a été vite remis en cause, mais nous avons cependant bénéficié jusqu’aux socialistes (la Droite était tenue par ses turpitudes collaborationnistes que ne manquait jamais de lui rappeler le PCF qui organisait alors et mobilisait résolûment les couches populaires)

    • « nous allons tout droit »...... « Nous allons vivre »
      Ce n’est pas une perspective d’avenir. C’est fait ! Merci, entre autres à m’sieur Rocard.
      Pour les services publics, c’est la mise en place d’un super jackpot. Dans la même caisse, celle de l’Etat, rentre à la fois les taxes et impôts et les dividendes. Car bien sûr l’Etat est actionnaire de ces sociétés privatisées (pudiquement baptisées Etablissements d’Intérêt Public). Comme ce sont des services, on ne peut pas les délocaliser. Le double effet KissCool !
      Faut bien trouver un moyen de se payer Versailles...euh non...Bercy plutot.
      Bien entendu, pour que tout ce méchanisme soit rentable, il faut ET augementer les prix (comme le timbre) ET réduire les frais de fonctionnement (en optimant à la façon d’un funambule la quantité et la qualité des services rendus).

    • La perspective d’avenir, c’est une Révolution ou un régime totalitaire.
      pour imaginer notre avenir et le mettre en musique, c’est un nouveau Parti Communiste.