Accueil > L’HOMME QUI AIMAIT LES CHIENS
L’HOMME QUI AIMAIT LES CHIENS
par Ernest London
Publie le mercredi 23 mars 2016 par Ernest London - Open-Publishing6 commentaires
C’est l’histoire de l’Utopie, l’histoire de l’engagement, l’histoire des luttes pour un monde plus juste, l’histoire du XXème siècle, avec ses désenchantements et ses désillusions.
Destins croisés.
Celui de Lev Davidovitch Bronstein, dit Troski, traqué jusqu’à sa mort par Staline, depuis sa déportation à Alma-Ata en 1927, puis ses exils successifs au large de Constantinople, au Danemark, à Barbizon, en Norvège, enfin où Mexique où il mourra comme on le sait, en 1940. Celui de Ramon Mercader, combattant de la guerre d’Espagne, formé, tout comme d’autres, pour une mission qu’on lui demandera d’accomplir un jour, ou pas, condamné à vivre sous d’autres identités.
C’est un écrivain cubain frustré, qui recueille cette histoire d’un mystérieux inconnu qui promenait ses lévriers sur la plage. Il tardera à la retranscrire.
Derrière ces récits croisés, Leonardo Padura nous brosse l’histoire de l’autre Guerre d’Espagne, celle qui permit à Staline d’anéantir ses opposants au sein des Brigades Internationales et son acharnement à poursuivre sans relâche, à persécuter et détruire tous ceux qui s’opposèrent à lui. Il raconte comment le mensonge idéologique a eu fait et cause de l’utopie révolutionnaire du XXème siècle. À Cuba, cette histoire prend encore plus de sens.
Fresque fascinante qui éclaire la foi révolutionnaire, avec ses aveuglements et ses désillusions, de différentes perspectives. Leonardo Padura, écrivain cubain vivant aujourd’hui à La Havane, propose par son travail de recherche prodigieux, de faire la part des choses pour tout ceux qui conserve l’amertume d’une utopie trahie. Il s’agit d’une recherche de la vérité histoire, d’une tentative de compréhension de notre époque mais aussi, sans doute, d’une invitation à une réflexion idéologique.
Ernest London,
le bibliothécaire-armurier.
De Leonardo Padura.
674 pages – 24 euros
Éditions Métaillé – Paris – janvier 2011
En poche :
805 pages – 9,30 euros
Point Seuil – Paris – octobre 2014

Cet article est initialement paru sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 : http://bibliothequefahrenheit.blogspot.fr/
Parce qu’il faut d’abord comprendre le monde pour pouvoir le changer,
Parce qu’il faut tirer les leçons des luttes passées pour s’en inspirer, pour n’en pas renouveler les erreurs, pour prendre le meilleur dans tout,
Parce qu’il faut sans cesse se battre contre la bêtise, la haine, l’injustice, la barbarie,
Parce qu’il faut des armes pour se battre,
Parce qu’on a déjà perdu, si on renonce,
Voici, en permanente construction, une bibliothèque de références pour ceux qui souhaitent nourrir leur culture politique, analyses et comptes rendus de lectures utiles.
Les livres sont des armes !
Messages
1. L’HOMME QUI AIMAIT LES CHIENS , 23 mars 2016, 17:37
Le terme utopie ("utopie trahi") est à mon avis mal choisi pour désigner la société communiste pour laquelle se sont battus, se battent et se battront les marxistes.
Ce mot est d’ailleurs employé par les adversaires déclarés du communisme pour caricaturer et nier tout sérieux au programme marxiste.
En effet si le programme et la vision marxiste du futur est une utopie et si Marx à inventé un projet de société idéale ne reposant sur aucune réalité, alors à quoi bon donner une heure de sa peine à la réflexion et à la lutte révolutionnaire et encore moins une seule goutte de son sang.
Mais tout le monde (qui s’intéresse un peu au communisme) sait qu’Engels à écrit un ouvrage intitulé "socialisme utopique et socialisme scientifique" dans lequel il montre en quoi le marxisme a justement dépassé la vision idéaliste du socialisme utopique en créant une science de l’histoire basée sur le matérialisme,les contradictions des rapports de production et la lutte de classe.
La société communisme mondial, sans classe, sans exploitation, non marchande est l’étape historique prochaine (non datable) de l’humanité post capitaliste à moins qu’elle ne sombre dans la barbarie et la destruction générale (type 3ème guerre mondiale). ce qui repousserait pour longtemps la possibilité d’une société communiste.
1. L’HOMME QUI AIMAIT LES CHIENS , 23 mars 2016, 18:30, par Anton
Et l’état, et l’état...
"Le rôle du parti ne s’arrête pas à la conquête du pouvoir politique qui instaure la domination du prolétariat : il se poursuit jusqu’à l’instauration de la société communiste et à l’abolition du prolétariat avec l’extinction de l’État et des classes."
https://www.marxists.org/francais/m...
2. L’HOMME QUI AIMAIT LES CHIENS , 23 mars 2016, 18:37
sans classes et sans état, yes !
2. L’HOMME QUI AIMAIT LES CHIENS , 24 mars 2016, 16:00
Une autre chronique du bouquin (in english), plus détaillée et un peu moins enthousiaste : http://www.wsws.org/en/articles/2015/02/07/revi-f07.html
1. L’HOMME QUI AIMAIT LES CHIENS , 25 mars 2016, 16:28, par Pedrito
Il va peut-être falloir se mettre à réviser ses classiques.....A moins que la lutte des classes appartienne au domaine folklo..........
3. L’HOMME QUI AIMAIT LES CHIENS , 29 mars 2016, 08:54
Bonne critique pour un bon livre, qui fait apparemment taire les communistes autoproclamés... Suivez mon regard.
JR
PS (lol)
Ceux qui ont lu ce livre savent où se trouve Andreu Nin...