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« L’Irak et la trahison d’un peuple – l’impunité à tout jamais ? »
Publie le vendredi 5 avril 2013 par Open-Publishing« L’Irak et la trahison d’un peuple – l’impunité à tout jamais ? »
par Hans-Christof von Sponeck*
L’histoire récente de l’Irak comprend deux événements de longue portée. L’invasion du Kuweit par l’Irak le 2 août 1990 et l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne le 19 mars 2003. On peut au mieux se demander si les leaders politiques tireront les leçons de ces deux événements. Les Irakiens continuent à subir des préjudices. Le danger mortel et les insurrections font cruellement partie de la réalité irakienne en ce début d’année 2013. A vue d’œil, la souffrance collective d’une nation pénètre tout. On ne peut l’occulter.
La vie irakienne se compose d’un nombre infini de tragédies :
Depuis l’invasion américano-britannique de 2003, les tensions ethniques et les conflits entre groupes religieux occupent la part principale de la politique irakienne – une polarisation des relations entre les groupes que les Irakiens ne connaissaient pas auparavant. Cela explique la majeure partie de la criminalité cachée, y compris les assassinats, les enlèvements, les destructions de propriétés et, avant tout, la péjoration des relations entre Bagdad et les trois gouvernorats kurdes dans le Nord.
Depuis les années de guerre, de sanctions et d’occupation, le système de santé – autrefois le plus avancé sur le plan technique – s’est presque effondré. La malnutrition et des maladies telles que les affections des voies respiratoires, la rougeole, le typhus et la tuberculose qui étaient presque oubliées en Irak font à nouveau leur apparition à grande échelle. La destruction systématique de l’approvisionnement en eau et des installations sanitaires, surtout durant la guerre de 1991, et la pénurie répétitive de médicaments pendant les sanctions et après l’invasion de 2003 a nettement accru le nombre de maladies et le taux de mortalité dans le pays.
« D’abord ils ont détruit notre économie et maintenant ils essayent de tuer notre âme »
L’uranium appauvri (UA), la munition radioactive antichar et le phosphore blanc qui ont été utilisés par les militaires américains en 1991 et 2003 ont créé de sérieux dangers pour la santé et l’environnement. Au début 2000, le gouvernement américain a essayé d’empêcher l’OMS d’examiner des régions du sud de l’Irak où de l’UA (uranium appauvri) avait été utilisé. Il a aussi récusé toute relation de cause à effet pour l’augmentation des cancers des poumons, la leucémie et les malformations congénitales. Par chance, des démarches nationales et internationales n’ont pas renoncé à récolter des preuves matérielles pour démontrer l’importance de cette contamination provoquée par la guerre.
En 2009, une analyse gouvernementale irakienne de l’état psychique aboutit au résultat que les expulsions de masse, un climat de peur, la torture, la mort et la violence ont contribué au taux élevé de maladies psychiques dans le pays. Elle reflète ce qu’un vieil homme de Mossoul a observé : « D’abord ils ont détruit notre économie et maintenant ils essayent de tuer notre âme ».
Il paraît que l’Irak possède les troisièmes plus grandes réserves pétrolières au monde. Malgré cela, ses exportations courantes demeurent au-dessous de la moyenne des exportations de 2,2 millions de barils par jour que l’Irak parvenait à commercialiser durant les sanctions. Parmi les raisons figurent le sabotage d’oléoducs, la corruption, l’incapacité de réparer les installations pétrolières après l’invasion et la résistance irakienne à remettre en mains étrangères l’exploration pétrolière (Production Sharing Agreements, PSAs).1
C’est un pays de richesses pétrolières immenses – et malgré ça 22,9% des environ 33 millions d’Irakiens vivent dans la pauvreté et bien d’autres sont obligés de vivre à la limite de la pauvreté. Le revenu national brut par tête (2011) est passé selon des informations de la Banque mondiale à seulement 2640 dollars. Transparency International estime la corruption du secteur public comme une des plus élevées au monde – elle occupe le 169e rang sur 176 pays (2012).
Rahim Hassan al-Uqailee, le chef de la Commission irakienne de l’honnêteté, a écrit dans une lettre ouverte adressée au Parlement irakien (2011) : « Le combat pour voler l’argent et la propriété de l’Etat fait partie de la lutte pour le pouvoir dans l’Irak actuel dont personne ne parle. »
Malgré le fossé épouvantable entre riches et pauvres, les autorités irakiennes ont signé en 2011 un accord avec le gouvernement américain pour l’achat de 18 avions de combat F-16 au prix de 3 milliards de dollars ! A ce moment, presque un quart de la population irakienne vivaient dans la pauvreté et le taux de chômage dépassait 28%, selon des informations des Nations Unies.
Au Proche-Orient il y a un dicton : « Les Egyptiens écrivent, les Libanais impriment et les Irakiens lisent. » Avant l’invasion du Kuweit en août 1990, l’Irak faisait partie des pays au plus haut taux d’alphabétisation du Moyen-Orient.
Les sanctions ont changé cela.
Cinq millions d’enfants en âge de scolarité ne vont pas à l’école
Une enquête de la Banque mondiale et du gouvernement irakien de 2007 a montré que « presque 23% des Irakiens sont analphabètes », cinq millions d’enfants en âge de scolarité ne fréquentent aucune école et l’inégalité des sexes dans le domaine de la formation a augmenté massivement. Depuis 2003, de nouveaux développements graves sont apparus dans le domaine de l’éducation : un élément sectaire a fait son entrée dans le système scolaire, qui influence la plupart des étudiants sunnites et chiites. Ce qui est extrêmement inquiétant, c’est ce qu’a publié l’Université de Gant et le « Tribunal Brussels » en 2011 qui constate : « La communauté des intellectuels et des techniciens de l’Irak sont exposés à une campagne systématique d’intimidations, de déportations, de chantages, d’assassinats sans discernement et de meurtres ciblés ». Les conditions de vie en Irak « rappellent un ‹meurtre culturel› ou un génocide des segments cultivés de la société irakienne ».
Récemment, la population irakienne a été confrontée à des dangers graves et mortels :
Selon les Nations Unies, « […] depuis l’invasion dirigée par les Etats-Unis en 2003, l’Irak est devenu la région de transit des livraisons de haschisch et d’héroïne provenant d’Iran et d’Afghanistan. » Le ministère de la santé irakien confirme que « le taux de dépendance indigène augmente régulièrement », alors qu’auparavant, la consommation de drogues n’était pas un problème en Irak.
4, 5 millions d’enfants ont perdu leurs parents – un pourcentage exorbitant de 14% sont des orphelins
Durant les treize ans qu’ont duré les sanctions et même après, il était difficile de trouver du matériel de construction pour bâtir des maisons supplémentaires. La conséquence en a été une augmentation d’habitations surpeuplées, ce qui a favorisé la violence domestique dont les femmes étaient souvent les victimes. Un compte-rendu de l’ONU estime qu’ »en Irak, une femme sur cinq souffre de violence domestique ».
Les guerres et la violence ont profondément modifié le profil de la société irakienne.
Le ministère du Travail et des Affaires sociales constate en 2011 qu’environ 4,5 millions d’enfants ont perdu leurs parents – un pourcentage exorbitant, 14% de la population irakienne, sont orphelins ! 70% de ces enfants sont devenus orphelins depuis l’invasion de 2003. On nous a dit qu’environ 600 000 parmi eux vivent dans la rue et quelques-uns dans les 18 orphelinats existants dans le pays. Il faut rappeler que traditionnellement, il n’y avait pas de besoin d’orphelinats en Irak. La famille au sens large se chargeait des enfants qui avaient perdu leurs parents.
La dictature, les guerres, les sanctions et la criminalité ont changé cela.
En Irak, il y a approximativement un million de ménages qui sont à la charge de femmes. La plupart sont des veuves, victimes des conflits armés et de la violence entre les groupes religieux ennemis (CICR, 2010).
Abstraction faite des dommages physiques, spirituels, économiques et sociaux extrêmes, les Irakiens se voyaient aussi confrontés, durant les années des sanctions, à l’amère réalité des mesures pénales dues aux restrictions financières. De 1990 à 1996, l’année où le programme pétrole contre nourriture (Oil-for-Food Programme, OFFP) est entré en vigueur, tous les comptes à l’étranger ont été gelés et le pétrole ne pouvait plus être vendu à l’étranger. La population irakienne était presque totalement dépendante de la maigre aide extérieure – dont le volume était très éloigné de ce qui rend possible une survie digne de ce nom.
L’OFFP (1996–2003), une organisation exonérée, soi-disant « humanitaire », était en fait totalement financée par les rentrées pétrolières de l’Irak, limitées par les sanctions et n’était pas beaucoup plus qu’un programme d’assistance doté de moyens insuffisants. Sur le total des rentrées de 64 milliards de dollars, on a viré environ 19 milliards à la Commission de compensation des Nations Unies (UNCC) à Genève. A cette époque le taux de mortalité infantile en Irak se chiffrait à 130 sur 100 000 cas et était de ce fait un des plus élevés au monde. Le virement en question devait indemniser des personnes individuelles, des entreprises et des gouvernements, surtout celui du Kuweit, pour des demandes qui résultaient de l’invasion du Kuweit. S’il y avait eu au Conseil de sécurité de ONU quelque chose comme une direction morale, un grand nombre de ces indemnisations auraient pu être renvoyées. Cela aurait empêché la mort de beaucoup d’enfants irakiens !
Pendant six ans et demi, il n’y avait que 43 milliards de dollars pour couvrir les besoins de 23 millions d’Irakiens – une misère ! Seuls 28 milliards de dollars2 de cet argent ont effectivement été utilisés dans ce but. Les raisons principales étaient une gestion tatillonne et une bureaucratisation extrême de l’OFFP par le Conseil de sécurité, ainsi que le blocage intentionnel, par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de livraisons dont la population irakienne avait un besoin urgent.
Le programme humanitaire de l’ONU n’était pas destiné à fonctionner !
Le résultat final : la valeur monétaire des biens humanitaires qui ont effectivement été fournis aux Irakiens s’élevait à 51 cents par tête – une réalité ignoble dont les gouvernements des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne sont largement responsables.
Jusqu’en octobre 2012, l’Irak a payé 38,7 milliards de dollars d’indemnités pour les trois partis susmentionnés. Jusqu’à aujourd’hui, la demande justifiée des Irakiens actuels, disant qu’il est enfin temps qu’ils obtiennent de l’étranger des paiements de réparation pour les ravages de la guerre, la pollution de l’air, de l’eau et du sol, pour la destruction du paysage agricole, de l’infrastructure technique, des installations aquifères, des canalisations et de l’approvisionnement en courant électrique, est ignorée par la communauté internationale.
Cela équivaut à appliquer une double norme insupportable et inacceptable.
Fin mars 2003, à la fin du gouvernement de Saddam Hussein, la dette totale de l’Irak atteignait entre 50 et 80 milliards de dollars. Les dix-neuf membres permanents du Club de Paris, la plupart des Européens, ont fixé la dette de l’Irak envers eux à 38,9 milliards de dollars. Les autres créanciers de l’Irak sont principalement des pays arabes du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Ceux qui veulent détourner l’attention des preuves de la destruction par vandalisme de l’héritage irakien, de sa culture, du pillage de son patrimoine culturel, de la violation manifeste du droit national et international, de la désinformation et de l’information biaisée, des crimes et brutalités, du mépris des demandes humaines fondamentales et des normes éthiques, repousseront ces accusations en les qualifiant d’absurdes, idéologiques ou stupides, ou resteront muets.
Quelque infâme que ce soit, ils n’ont rien d’autre à offrir. Au nom de la démocratie, ils soutiennent que « considérant les choses sous un angle élargi », leur angle élargi, cela justifie les moyens.
Il ne s’agit pas de chips de patates et de coca-cola, mais de sécurité humaine
Ils ne comprennent pas en quoi consistent véritablement la démocratie et l’humanité. Il ne s’agit pas de chips de patates et de coca-cola, mais de sécurité humaine et de la possibilité d’organiser sa propre vie libre de misère et de peur.
Pour l’Irak, propriétaire principal de ressources mondiales de pétrole et de gaz, cela ne devrait pas poser de problèmes de permettre une pareille vie à son peuple. Au lieu de ça, l’Irak est devenu un « failing state », un Etat en faillite, qui est en concurrence pour la couronne de la misère avec d’autres pays déshérités comme l’Afghanistan,
la Somalie et naturellement l’Etat de Palestine.
La conséquence globale de tous ces éléments représente un drame humain indescriptible pour la vie en Irak. Cependant, les responsables ne pourront pas infiniment se pencher en arrière et partir de l’idée que leurs crimes disparaîtront simplement derrière l’horizon de nulle part. L’obligation de rendre des comptes vaincra.
Les gouvernements des USA et de la Grande-Bretagne : responsables de crimes de guerre et de torture
Les efforts de la Commission des crimes de guerre de Kuala Lumpur (CCGKL), fondée en 2005 par Tun Mahathir, qui était Premier ministre de Malaisie de 1981 à 2003, sont un pas dans cette direction. Durant bien des années, la Commission a rassemblé un nombre de preuves impressionnant provenant de documents juridiques et de témoignages de victimes. Ces preuves – soigneusement examinées par le Tribunal de Kuala Lumpur pour les crimes de guerre – a permis à la Cour de justice, en novembre 2011 et en mai 2012 de proclamer qu’il existe une responsabilité au plus haut niveau des gouvernements des Etats-Unis et du Royaume-Uni, pour des crimes de guerre et des crimes de torture. Ce n’est probablement pas une surprise pour George W. Bush et Anthony Blair.
Le jugement du Tribunal : les deux leaders et leurs hauts conseillers ont commis des crimes graves contre la paix « en planifiant, préparant et exécutant – en violation du droit international public – l’invasion de l’Etat souverain de l’Irak et en commettant des actes de torture et des crimes de guerre, ignorant ce faisant les Conventions de Genève et l’interdiction de la torture des Nations Unies ».3
On ne peut pas rendre invisible ce qu’on a vécu. Combien les hommes peuvent-ils endurer ?
2013 doit être l’année où ces malfaiteurs connaîtront la fin de leur impunité. Avant tout, tous ceux qui ont été les acteurs qui ont décidé de décennies de souffrances pour les Irakiens. Un procédure judiciaire ordinaire doit exister pour tout le monde, Irakiens et non Irakiens ; cependant, il ne doit pas arriver que seuls les perdants doivent affronter la justice.
En cette dixième année après l’invasion illégale de l’Irak, la communauté internationale, en tant que « force d’en bas » intensifiera ses efforts pour assurer le peuple irakien qu’il n’est pas seul dans son aspiration à la réparation. •
(Traduction Horizons et débats)
1 Le Production Sharing Agreement (PSA) est une forme de contrat de concession de pétrole et de gaz naturel qui prévoit la répartition, selon une clé fixée d’avance, entre une ou plusieurs entreprises pétrolières et le pays hôte.
2 Durant les années d’occupation américaine, le coût mensuel des troupes était estimé à 12 milliards de dollars. En d’autres termes, le montant que les Irakiens ont reçu de l’OFFP pour leur survie durant l’ensemble des 6½ ans correspondait à moins de trois mois du coût de stationnement des troupes américaines en Irak.
3 Voir à ce sujet : Kuala Lumpur War Crimes Tribunal – Case 1 and Case 2 : Judgements of 22 November 2011 and 11 May 2012 (ISBN 978-937-10817-1-6 et ISBN 978-967-10817-2-3)
* Hans-Christof von Sponeck, ancien adjoint du Secrétaire général des Nations Unies et coordinateur humanitaire des Nations Unies pour l’Irak.
La Conférence sur l’Irak de Genève exige de demander des comptes aux responsables de la guerre
ef. Le 19 mars 2013 est le 10e anniversaire de l’attaque contraire au droit international de la « coalition militaire en Irak » sous la direction des Etats-Unis. C’était l’occasion pour une série de manifestations au Palais des Nations de l’ONU à Genève le 14 et 15 mars à laquelle ont participé plus de cent organisations non gouvernementales en partie très renommées. Le 19 mars 2003, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne avaient envahi avec la « coalition militaire en Irak » ce pays. La guerre a ruiné le pays et sa population. Une civilisation de trois mille ans a été détruite de manière ciblée. Avec le retrait des troupes américaines en 2011 presque tous les médias ont quitté l’Irak. Les rapports sur la situation dans le pays se limitent à quelques rares nouvelles. Il est évident que l’Irak doit porter les conséquences de la guerre lui-même.
Qui est-ce qui demande des comptes aux responsables de cette guerre, qui va mettre un terme à cet état d’impunité ?
A Genève plus de cent organisations de la société civile, des défenseurs des droits de l’homme et des institutions académiques se sont consacrés à ce sujet. Presque 200 participants s’y sont réunis.
Le maire de Genève, Rémy Pagani, a souhaité la bienvenue aux hôtes. Rémy Pagani a souligné que la guerre contre l’Irak était contraire au droit international, que c’était un acte inhumain ; d’autant plus il faut que la justice soit rétablie. La conférence est un acte humanitaire. Dans son introduction, il a rappelé l’obligation de la ville de Genève : Genève est le berceau du droit international et du droit international humanitaire ainsi que de la Croix-Rouge. Les quatre Conventions de Genève y ont été créées ; toutes ces institutions sont au service de la protection des hommes. Le droit international doit de nouveau être respecté davantage.
Dans le monde entier des millions de personnes ont fait de la résistance contre la guerre en Irak ; pourtant la guerre n’a pas pu être stoppée. Mais il s’est avéré combien de gens dans le monde entier soutiennent la Charte de l’ONU. Au début de la guerre, beaucoup de pays hésitaient encore de critiquer le rôle des gouvernements états-unien et britannique.
Aujourd’hui, dix ans plus tard, il y a un changement dans les relations internationales, comme un économiste irakien a souligné : la suprématie des USA et des pays de l’UE diminuent ; en revanche d’autres pays tels la Chine et la Russie progressent.
Hans-Christof von Sponeck a été salué par des participants irakiens avec les paroles « We will hear our voices » (Nous allons entendre nos voix). Pour lui, la guerre a commencé en 1990 par les sanctions contre l’Irak : « On ne peut pas oublier ce qu’on a vu. » Jamais un pays n’avait été tant châtié que l’Irak.
Cela n’a pris que sept à huit mois pour détruire ce pays auparavant florissant. Hans-Christof von Sponeck a caractérisé la politique de sanctions par des mots clairs, la fausseté des va-t-en-guerre jusqu’au commentaire cynique du président américain Barack Obama à Fort Bragg lors du retrait des troupes américaines d’Irak en 2011 : « We leave a free, stable, democratic Iraq. » [Nous quittons un Irak libre, stable et démocratique.]
Dirk Adriaensen du BRussels Tribunal a rappelé les assassinats systématiques des intellectuels irakiens, une autre terrible preuve de l’extinction d’un pays et de son peuple. Le peuple a été exproprié et le pays a été abandonné à l’agenda néolibéral.
Lors des discussions, beaucoup de participants ont incité le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies de Genève de nommer un rapporteur spécial (Special Rapporteur) pour l’Irak. Ce serait un pas important vers l’imputabilité et la justice pour l’Irak et ainsi aussi un pas important pour l’avenir du pays.