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L’inlassable campagne de dénigrement des enseignants

Publie le mercredi 25 septembre 2013 par Open-Publishing

Le déballage médiatique pour démontrer l’immense responsabilité des enseigants continue...

L’affaire qui suit démontre surtout que l’encadrement des élèves par des personnels qualifiés est très insuffisant dans les établissements scolaires.
A l’impossible, nul n’est tenu, et aucun enseignant n’a le don d’ubiquité.

Et ce n’est certes pas la "réforme" Peillon qui va arranger les choses.

Pourtant, plutôt que de dénoncer les responsabilités politiques qui provoquent ce non encadrement des élèves, de plus en plus de familles se tournent vers la construction d’un conflit judiciaire entre personnes.

Récit de tribunal :

La responsabilité pénale de l’institutrice n’est pas avérée. C’est la conclusion retenue mardi soir par le procureur du tribunal de Tarascon. Poursuivie pour « homicide involontaire » et « manquement à une obligation particulière de prudence », l’enseignante Agnès Maulard-Lelong comparaissait suite à la mort accidentelle de Khoren. Le 26 mai 2011, cet élève avait été retrouvé pendu à un portemanteau dans le couloir de son école à Arles. Ce jour-là, l’institutrice l’avait puni, en lui lançant : « Tu es inutile, va rejoindre les manteaux ».

Pour la mère, aucun doute : c’est l’institutrice qui a provoqué la mort accidentelle de son fils. En effet, cet enseignante a osé exclure l’élève de la classe !

« Je ne pense pas être responsable de la mort de Khoren », s’est-elle défendue mardi devant la cour. Interrogée sur la durée inhabituelle de l’exclusion (45 minutes), elle a répondu : « C’est vrai que c’est long et que je ne l’avais pas à vue, mais je ne suis pas restée 45 minutes sans le voir. Il était dans un couloir ou, a priori, il n’y avait aucun danger pour un enfant. » Selon « La Provence », au bout de deux heures d’audience, l’institutrice a modifié ses propos, avouant cette fois qu’elle se sentait « moralement responsable ». « Si je ne l’avais pas exclu, cela ne serait pas arrivé. Je me suis posé des tas de questions mais je ne sais pas pourquoi il a fait ça... », a-t-elle reconnu.

Un jugement attendu le 29 octobre

« Mme Lelong n’avait pas la possibilité de surveiller Khoren, c’est ce qui a rendu l’accident possible », a de son côté plaidé l’avocat des parents de Khoren, Me Sayn-Urpar, rapporte « la Dépêche ». Pour la mère de la victime, il ne fait aucun doute que la réflexion de la maîtresse a entraîné la mort de son fils. « Plutôt que subir une humiliation, il a voulu s’en sortir par une pirouette », en s’accrochant ainsi avec son T-shirt, a expliqué Laure Grimaldi au quotidien. A l’issue de l’audience, le procureur a tranché, estimant qu’il n’y avait pas eu « de violation d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité ». Il s’agit d’« un manquement à un devoir de surveillance mais c’est une faute simple », a ajouté le magistrat. En conséquence, le parquet n’a formulé aucune réquisition et a renvoyé l’affaire devant le tribunal pour un jugement prévu le 29 octobre prochain. Une décision qui a suscité l’« incompréhension » des parents de Khoren, rapporte « la Provence ».