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LA CGT SPECTACLE DENONCE LES MENACES QUI PESENT SUR L’ART LYRIQUE ET L’ENSEMBLE DU SPECTACLE VIVANT

Publie le jeudi 15 novembre 2007 par Open-Publishing
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Les menaces de réduction drastique des financements publics de nombre d’entreprises du
spectacle vivant sont les conséquences directes de la politique culturelle du Président N. Sarkozy et du budget 2008 du Ministère de la culture. Ainsi, dès aujourd’hui des maisons d’Opéra (Avignon, Metz et Tours) sont directement visées, sans démentis du Ministère de la culture, et les bruits les plus alarmistes circulent sur le sort réservé à de nombreuses entreprises de création.

Pourtant créer, produire un opéra nécessite de mettre en oeuvre de très nombreux artistes sur
scène : chanteuses et chanteurs solistes, choeur, musiciens d’orchestre, danseuses et danseurs mais aussi techniciens et créateurs : scénographie, costumes, décors, maquillages…

Cela génère des budgets de création très importants, les plus conséquents du spectacle vivant.
L’essor de l’Art lyrique et de l’Opéra a été rendu possible par une politique culturelle de l’État et
des collectivités territoriales déterminées et une intervention publique forte.

Le saccage du régime spécifique d’assurance chômage des salariés intermittents par les
« réformes » de 2003 et 2006 et les nouvelles orientations du Gouvernement Sarkozy risquent
de remettre en cause la vitalité de la création, de la diversité et de l’offre culturelle.

Dans sa lettre de mission à la ministre de la culture, madame Christine Albanel, le Président
N. Sarkozy indique : « La démocratisation culturelle, c’est enfin veiller à ce que les aides
publiques favorisent une offre répondant aux attentes du publics. Vous exigerez de chaque
structure subventionnée qu’elle rende compte de la popularité de ses interventions » et de leur
fixer « des obligations de résultats (conditionnant) la reconduction des aides (…) et de réallouer
les moyens publics des politiques inutiles ou inefficaces… »

Cette nouvelle politique culturelle de l’État reposant sur l’audimat veut imposer des critères de
rentabilité à la création, ce que concrétise le catastrophique budget de la culture pour 2008.
Dans les prochains jours la Fédération du Spectacle Cgt, le Sfa, le Snam et le Synptac, en
liaison avec la Cgt et tous ceux, professionnels ou non qui sont attachés à la création
artistique, le spectacle vivant et la diversité culturelle, prendront les initiatives de
mobilisation indispensables contre le désengagement de l’État et pour l’adoption d’une loi
d’orientation et de programmation pour la culture.

Paris, le 13 novembre 2007

Messages

  • Il faut se dresser de toutes les forces possibles contre la conception utilitaire et "rentabiliste" de la culture vivante.
    La mesquinerie d’une action gouvernementale qui vise à "saquer" trois pauvres petits Opéras de province est insupportable.
    Puis-je ajouter un exemple de cette déplorable politique ?
    Ma fille, dix-huit ans, a la vocation d’être chanteuse et fait tout ce qu’il faut pour l’accomplir.
    Outre ses cours de chant, elle s’est inscrite à l’Université de Lyon pour les études de Musicologie, qui complèteront heureusement sa formation musicale.
    Or la doyenne, en vertu de pouvoirs que l’on ne m’a pas précisés, vient de décider de mettre fin aux cours de deux spécialités, sous prétexte qu’elles ne servent pas directement à la professionalisation.
    Si l’Université n’est plus le lieu de la connaissance "désintéressée" ou "inutile", celle que recherchent les véritables esprits, alors qu’elle aille au diable !

    Bernard Blanc
    écrivain
    Lyon