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LA GREVE DE LA FAIM AU CRA DE VINCENNES SE POURSUIT
Publie le vendredi 21 avril 2006 par Open-PublishingContrairement à certaines informations véhiculées ici et là, et qui tendraient à faire croire que la grève de la faim entamée il y a peu par de nombreux détenus du CRA de Vincennes serait terminée, les grévistes souhaitent faire savoir ce soir que celle-ci se poursuit plus que jamais.
"La grève de la faim se poursuit plus que jamais !" C’est le message que veulent faire passer ce soir les nombreuses personnes - jointes par téléphone - de toutes nationalités maintenues au centre de rétention de Vincennes, en dépit des informations éronnées circulant ici et là et tendant à faire croire que cette grève serait terminée.
Rappelons que les personnes grévistes dénoncent de la façon la plus absolue le caractère arbitraire et inhumain des arrestations, des conditions de détention insoutenables (les chambres collectives étant surpeuplées de nombreuses personnes dorment par terre sur des cartons ; mites, puces et autres spécimens sont causes de maladies de peaux etc. etc.), une immigration "choisie" - construite dans un but purement électoraliste - aux conséquences dramatiques et qui nie les droits les plus fondamentaux de la personne humaine (d’une seconde à l’autre une famille peut être déchirée : un père (ou une mère) de famille peut se faire arrêter, placer en garde à vue, en centre de rétention, puis expulser...) : "Les français qui ont fuit récemment la Côte d’Ivoire à cause des événements politiques se sont retrouvés complètement déboussolés en france, sans aucun repères. La plupart sont retournés en Côte d’Ivoire. Pour nous c’est pareil. Nous travaillons depuis des années en france. Des secteurs entiers de l’économie française fonctionnent avec les personnes sans-papiers. Et on nous renvoit comme des malpropres ! Qu’allons-nous faire dans ce qui est censé être nos "pays d’origine" ? Nous n’avons plus aucun repères là-bas ! Notre vie est ici ! Nous l’avons prouvé ! Assez d’hypocrisie".
Les personnes grévistes souhaitent attirer l’attention des médias et des français sur les souffrances qu’ils endurent chaque jours, et demander un soutien aussi urgent que nécessaire.
Car la lutte que ces personnes sont en train de conduire en centre de rétention dérange, et n’est pas sans jeter un certain trouble dans l’administration. C’est ce qui explique sans aucun doute l’avis d’expulsion pour demain matin vers son pays d’origine, de la personne (A sa demande son nom ne sera pas ici mentionné) qui a initié cette grève (avis qui ne respecte pas le délais de 72 heures prévues par la loi). L’objectif étant bien évidemment de neutraliser ce mouvement : "Qu’ils m’expulse ! La grève se poursuivra ! Nous sommes déterminés !"
Il importe donc que ces personnes soient soutenues par le plus grand nombre dans leur combat et que leurs revendications soient relayées et diffusées dans et par les médias.
Elles peuvent être contactées aux numéros suivants : 01 43 96 02 68 01 43 96 59 39 01 45 18 08 20 01 45 18 02 50
Tous le monde est concerné. Les politiques menées à leur endroit étant un indice de l’état de nos "démocraties".