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LA MAITRISE DE NOTRE PROPRE AGENDA EST UNE CONDITION ESSENTIELLE A LA TRANSFORMATION. (2/2)

par Robert SAE

Publie le mercredi 13 juillet 2016 par Robert SAE - Open-Publishing
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Pour les mouvements populaires, rester maîtres de l’agenda, signifie d’abord se purger des vers qui leur ont été si souvent nuisibles :
 l’opportunisme électoraliste ou corporatiste qui entretient l’illusion que les profiteurs du système accepteront par une négociation loyale de mettre fin à leur domination et que soit mise en œuvre une politique alternative.
 le jusqu’au-boutisme verbal dont les adeptes énoncent des consignes radicales, drapés d’un soi-disant refus de pactiser avec les tenants du système*, sans qu’à aucun moment leur pratique n’inquiète réellement ce dernier.
Alors que la dictature de la finance et le fascisme continuent d’étendre leurs tentacules, les socio-démocrates et les révolutionnaires de salon montrent le même acharnement à discréditer ceux qui œuvrent sur les fronts qu’ils ont choisi de déserter. Ils ont en commun de s’accommoder du système en place.
Prendre le contrôle de l’agenda, c’est aussi se débarrasser de toute sclérose dans la conception des actions. L’évolution des conditions objectives et subjectives dans lesquelles se mènent les luttes, impose une adaptation aux nouvelles réalités. Il n’est certainement pas question de suivre les pas de ceux qui déclarent obsolètes les grèves, les blocages, les occupations, ou les manifestations de rue. Toutes ces formes de lutte ont permis des conquêtes sociales décisives et elles restent d’actualité ! Il s’agit, plutôt, dans leur organisation, de permettre une meilleure application de la démocratie directe dans les prises de décision et la préparation des mobilisations, de prévoir leur soutien logistique sur la durée, de mieux prendre en compte la question de la lutte sur le plan médiatique et, surtout, de concevoir toute tactique dans le cadre d’une stratégie globale. Une stratégie globale, dont les objectifs sont, sans ambigüité, de mettre fin au système d’exploitation capitaliste et de domination impérialiste ; une stratégie visant à consolider, au plan national comme au plan international, une coordination des luttes et un rapport de force favorable aux peuples ; une stratégie alliant les nécessaires ruptures à l’intelligence du « kod yanm maré yanm* » ; une stratégie combinant les actions de résistance et la construction de l’alternative à travers des contre-pouvoirs sur les plans éducatifs, culturels, économiques et politiques.

* Toutefois, ils sont beaucoup moins intransigeants quand leurs intérêts personnels sont en jeu !
* « afin que la liane de l’igname attache l’igname lui-même »

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