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LA MAITRISE DE NOTRE PROPRE AGENDA EST UNE CONDITION ESSENTIELLE A LA TRANSFORMATION !

par Robert SAE

Publie le dimanche 10 juillet 2016 par Robert SAE - Open-Publishing

Pour beaucoup, lutter ne sert à rien puisque les progrès réalisés après maints sacrifices sont systématiquement remis en cause et que de nouvelles et lourdes épreuves se dressent encore et encore sur notre parcours. Pourtant, un regard rétrospectif objectif devrait nous permettre de voir les énormes pas réalisés grâce aux luttes populaires. Contentons-nous simplement de comparer la vie d’un ouvrier agricole martiniquais avant la grande grève de 1974 et celle qu’il peut connaitre aujourd’hui. Une des conditions essentielles pour que nos luttes pour un mieux-vivre soient gagnantes, c’est que nous effacions de l’opinion ce sentiment injustifié que « nou ka chayé dlo an pannyié* ». Car, ne pas comprendre que le propre de la vie, peut-être même sa beauté, est de s’imposer dans une lutte incessante contre des obstacles de chaque instant, revient à accepter l’autodestruction. L’important, pour aller de l’avant, est de tirer les leçons des situations vécues, des luttes passées, de leurs échecs comme de leurs succès. Aujourd’hui, pour continuer son avancée vers la sécurité et le mieux-vivre, l’humanité est confrontée à un nouveau défi : se débarrasser d’un système mortifère qui a fait son temps pour construire l’alternative qui s’impose. Nous avons déjà observé que cet objectif ne saurait être atteint en restant prisonniers des cadres et des formes de lutte balisées par les maîtres du système actuel. Il nous faut ajouter qu’une stratégie fondée exclusivement sur des réactions contre les agressions venant de l’adversaire ne conduirait pas non plus à la victoire. Pour le mouvement populaire, l’essentiel est de rester, à tout moment, maître de son agenda. Appelés à répondre aux exigences de la lutte quotidienne et du court terme, nous sommes, facilement, amenés à mettre le projet global en sommeil. Or, pour une transformation révolutionnaire de la société, il est capital que nos actions s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie globale permettant de coordonner les luttes revendicatives et la construction de l’alternative, une stratégie permettant d’être à l’initiative tout en résistant aux attaques.
* "Nous transportons de l’eau dans un panier"