Accueil > LE SCANDALE GOOGLE

LE SCANDALE GOOGLE

par Le SNJ-CGT

Publie le lundi 4 mai 2015 par Le SNJ-CGT - Open-Publishing
1 commentaire

Google continue à distribuer ses dollars à la presse bien-
pensante, celle qui va lui
permettre de se présenter comme un interlocuteur fréquentable et ainsi poursuivre la
conquête du marché européen en échappant aux poursuites judic
iaires, soit pour
abus de position dominante, soit pour contrefaçon aux droits d’auteur.

La firme de Mountain View a annoncé la création avec huit éditeurs européens d’un
fonds d’aide, doté de 150 millions d’euros sur trois ans, baptisé Digital News Initi
ative
(DNI) pour « 
soutenir le journalisme de qualité
 » par « 
la technologie et l’innovation
 ».
Ce nouveau dispositif remplacera le Fonds pour l’innovation numérique de la presse
(FINP) créé à l’Elysée le 1
er
février 2013 avec le soutien de François Hollan
de et une
Association de la presse d’information politique et générale (AIPG), dont quelques
me
mbres seulement se sont partagés
30 millions d’euros en 2013 et 2014.

Google a particulièrement bien choisi les huit éditeurs
 ; la plupart sont adossés à de
gra
nds groupes industriels (
Les Echos
pour la France,
Le Frankfurter Allgemeine
Zeitung
et
Die Zeit
en Allemagne,
le Financial Times
et
The Guardian
au Royaume-
Uni,
NRC Media
aux Pays-
Bas,
El Pais
en Espagne et
La Stampa
en Italie), mais,
surtout, ce sont des
médias d’influence.

N’y a-
t-
il pas un conflit d’intérêt
 ? Comment les journalistes des heureux élus
pourront-
ils traiter les campagnes et, éventuellement, les poursuites de certains
éditeurs européens qui contestent les pouvoirs exorbitants de Google
 ?

La firme de Larry Page ne recule devant rien
 ; elle multiplie les opérations de
lobbying auprès des instances européennes et se montre très généreuse. En 2014,
elle aurait dépensé près de 4 millions d’euros, comme le révèle le Registre de
transparence de l
a Commission de Bruxelles, une somme jugée très éloignée de la
réalité, pour ‘’arroser’’ députés, fonctionnaires et journalistes.

Les Echos
, le quotidien économique de Bernard Arnault, a touché des sommes non
négligeables grâce au FINP et il va continuer
à bénéficier des largesses de Google
pour payer sa modernisation, alors même que le groupe dégage d’énormes profits.

Le DNI ne constitue qu’une nouvelle opération de lobbying pour Google, une goutte
d’eau par rapport à un chiffre d’affaires de 66 milliard
s de dollars (en hausse de 19
%)
et aux bénéfices de plus d
e 14 milliards (en hausse de 12
%) dégagés en 2014.

Le SNJ-
CGT dénonce les huit éditeurs qui n’hésitent pas à se transformer en
complices de ce prédateur avide qu’est Google. On mesure mieux aujou
rd’hui le rôle
néfaste joué par le président de la République qui, en parrainant le FINP en 2013, a
ouvert une voie royale à un nouvel industriel américain en bafouant, au passage, les
droits d’auteur des journalistes.

Communiqué Google

Messages