Accueil > LENINE 21 JANVIER 1924

LENINE 21 JANVIER 1924

par Charles

Publie le mardi 21 janvier 2014 par Charles - Open-Publishing
17 commentaires

Le 21 janvier 1924, Lenine nous quittait....Mais ses idées, ses leçons, ses combats nous animent aujourd’hui et continueront demain à armer les révolutionnaires communistes.

Le 21 janvier 1924, Lénine mourait. C’était un rude coup pour la révolution russe, et pour la révolution mondiale. Lénine mort, l’aile droite et les centristes du Parti Communiste de l’URSS allaient pouvoir monopoliser le pouvoir, profitant de la situation particulièrement difficile du pays, de la lassitude et de l’inculture des masses, du découragement de beaucoup de membres du Parti.
Déjà de nombreux symptômes pouvaient permettre de prévoir que le « bureaucratisme » qu’on critiquait quelque peu était plus profond, reposait socialement sur des forces déterminées, et correspondait à une évolution de la situation, tant internationale qu’intérieure à l’URSS, dans un sens défavorable au prolétariat.

La déroute de la révolution allemande d’octobre 23 avait été un avertissement, mais, si elle avait provoqué des discussions dans le Parti et amené Trotsky à y participer par la publication d’un texte sur le « Cours Nouveau » à propos d’une résolution du Comité Central sur la démocratie dans le Parti, cela en était resté à des discussions. Lorsque Lénine mourut, Trotsky, son principal collaborateur, son successeur aux yeux des masses, était éloigné au Caucase, et il ne put, à cause d’une fausse information communiquée par Staline, assister à ses funérailles.

« C’est dans les conditions d’un pays ruiné à fond et où les forces du prolétariat ont été épuisées en des efforts presque surhumains, que nous entreprenons l’oeuvre la plus difficile : jeter les fondements d’une économie vraiment socialiste... » : c’est ainsi que Lénine s’exprimait en août 1921, pour expliquer les difficultés que rencontraient alors les communistes russes dans l’application de la Nouvelle Politique Economique destinée à enrayer la famine et à ranimer l’économie nationale.

Pour le Parti bolchevik, c’était en effet une nouvelle lutte, sur le front économique cette fois, d’un caractère entièrement nouveau et pour laquelle il n’était pas préparé. Aussi Lénine insistait-il beaucoup sur la nécessité pour les communistes de s’instruire, d’apprendre à utiliser l’appareil d’État et à gérer l’économie. Cependant, l’appareil d’État était en grande partie hérité de l’appareil tsariste et si, comme le soulignait Lénine, les dirigeants des sphères supérieures étaient d’authentiques communistes, les milliers d’administrateurs et d’employés éparpillés dans tout le pays restaient des hommes formés dans la mentalité de leurs anciens maîtres. Comment en eut-il pu être autrement ? Les communistes, pendant ces quatre années de guerre civile, étaient au front, aux avant-postes, ou occupés à la création d’un minimum d’appareil militaire. Devant les nouvelles tâches imposées par le passage à la période « de paix », ils se trouvèrent très souvent désarmés et furent toujours en nombre insuffisant.
Pour un bon nombre de militants, le passage à la N.E.P. se traduisit dans ces conditions par une installation dans des situations permanentes, où le sentiment d’être quelque peu supérieurs (en tant que communistes) devait jouer un rôle assez important pour devenir bientôt ce que Trotsky appela de la « morgue fonctionnariste ».
Déjà un certain nombre, de militants avaient montré des dispositions à la bureaucratisation qui prirent plus tard des proportions tragiques. Ainsi dans la politique envers les minorités nationales, et la Géorgie en particulier.
Lénine insistait beaucoup sur la nécessité d’être prudent et souple envers ces minorités, mais dès février 1921, des détachements de l’Armée Rouge avaient envahi la Géorgie, sur les ordres de Staline, commissaire aux nationalités.
Par la suite, staline réussit à s’y faire au sein du parti un solide appui, cela en se couvrant de l’autorité du comité central, et par l’intermédiaire de djerzinsky et d’orjonikidze.
Ces manoeuvres, que Lénine n’apprit qu’après coup, car elles se firent derrière son dos, pendant sa maladie, l’irritaient profondément, et ce sont elles qui le firent qualifier Staline de « brutal argousin grand-russe », dans un de ses derniers écrits.
Mais ce n’est là qu’un épisode parmi d’autres qui tous montraient les germes d’une bureaucratisation de l’appareil du Parti et de l’appareil d’État. « ... Le fond de toutes les difficultés était », selon Trotsky, « dans la combinaison des deux appareils et dans la complicité mutuelle des groupes influents qui se formaient autour d’une hiérarchie de secrétaires du parti ». Cette combinaison des deux appareils, inévitable dans une large mesure, se traduisait par le fait que par exemple les membres les plus expérimentés et les plus actifs du Parti étaient employés aux postes de l’appareil syndical, coopératif, universitaire, et parmi ces membres, beaucoup d’origine prolétarienne, Ce qui se traduisit rapidement par un affaiblissement des cellules d’usine, auxquelles la lenteur de l’industrialisation ne permettait pas un afflux de sang nouveau.

Cependant, en 1922, Staline est devenu secrétaire général du Parti, et au début de 1923, au XIIe Congrès, alors que Lénine vient d’avoir sa troisième attaque - il ne peut ni bouger, ni parler, ni écrire, et c’est le premier Congrès du PC (b) de l’URSS auquel il n’est pas présent - Staline commence à occuper la première place dans le triumvirat formé par lui, avec Zinoviev et Kaménev. Le Congrès est bourré de délégués choisis par lui. C’est la période de sa mainmise sur l’appareil.
Cette année 1923 marque à tous égards une étape décisive dans l’histoire de la Révolution russe. Après deux années de N.E.P., si le pays commence un peu à « souffler », le Parti et ses membres aspirent aussi à une stabilisation. Le fonctionnarisme s’installe. Des pratiques autoritaires et administratives deviennent courantes. Une nouvelle machine s’organise et, en même temps, inconsciemment, une nouvelle caste se forme, s’appuyant sur les paysans aisés (les koulaks) et sur les commerçants encouragés par la N.E.P., sur tous les éléments petits-bourgeois en général dont l’influence dissolvante, dans cette époque de lassitude, se faisait sentir dans le Parti qui comprenait d’ailleurs à cette date deux tiers de nouveaux venus, soit à peu près un pour cent de révolutionnaires de la période illégale.
Dans les sphères dirigeantes, la fraction Staline, qui disposait de l’appareil du Secrétariat, et aussi de la puissante Commission de Contrôle avec son réseau dans tout le pays, entreprenait la lutte contre Trotsky, lequel symbolisait la fermeté révolutionnaire. C’est à ce moment que, sous le couvert de combattre le « culte des leaders », on ne mit plus le nom de Trotsky en tête des listes d’orateurs aux Congrès et Conférences, comme c’était l’habitude de le faire, en deuxième position, après celui de Lénine, et qu’on le remplaça par ceux de militants beaucoup moins connus.
Le nom de Staline y parvint ensuite graduellement.

Seule la maladie de Lénine permit les manoeuvres en coulisses, les tractations, les pressions et les calomnies dirigées alors contre le chef et l’organisateur de l’Armée Rouge. Cette maladie qu’au début tout le monde croyait de brève durée, et qui fit ensuite figure d’ » interrègne », permit à une fraction bureaucratique et conservatrice de s’emparer du pouvoir.

Lorsque Lénine mourut en janvier 1924, l’état de la bureaucratisation du Parti et de presque tout l’appareil d’État était tel qu’il était pratiquement devenu impossible d’enrayer son développement.
Les staliniens lui édifièrent un mausolée, et momifièrent sa dépouille, sa pensée et son oeuvre.
Mais le Panthéon véritable des révolutionnaires, c’est le coeur des peuples et Lénine y est à jamais.

Quant à sa pensée, elle est bien vivante.

Portfolio

Messages

  • Ce qu’un article aussi court ne pouvait pas développer :

    1-La maladie de Lénine est une conséquence de l’attentat exécuté par Fanny Kaplan (Socialiste-révolutionnaire) en 1918. La balle a éraflé l’artère carotide et déclenché une cicatrice boursouflée qui tend à entraver la circulation sanguine vers le cerveau.

    2-Et c’est le plus important, la NEP lancée, après l’échec allemand, par Lénine, pour une génération au moins, dit-il, n’est pas comprise par de nombreux jeunes communistes qui ont rejoint le parti dans la guerre civile et qui constatent que cette politique génère des inégalités qui choque leur égalitarisme dogmatique qu’ils confondent avec du marxisme pur et dur. Plus qu’un véritable soutien, les autres dirigeants, malgré les résultats obtenus, ne soutiennent cette politique que du bout des lèvres (voir les explications de Troski).

    3-C’est sur cette force politique que Staline va surfer pour engager une autre politique qui table sur l’autarcie et la rupture totale avec le monde capitaliste développé. Politique qui lui permettra, en 27, de capter la totalité des pouvoirs.

  • ET LES MARINS DE KRONSTADT ? QUE S EST IL PASSE ?
    Pierre

    • Kronstad est un épi-phénomène qui surgit alors que les bolcheviks sont en train de sortir victorieux de la guerre civile. En mars la glace commence à fondre ne laissant pas à Troski et Lénine le temps de palabrer. Cependant cet évènement n’est pas sans conséquences sur la détermination de Lénine de tirer un trait sur le "communisme de guerre" et de lancer énergiquement la NEP pour résoudre les poches de famine qui existent dans tous le pays.

    • et Makhno ? surement un épiphénomène aussi !... ;

    • Malgré mon immense respect pour LENINE et mon inconditionnelle défense de la REVOLUTION d’OCTOBRE-contre ceux qui ont toujours voulu la salir ..voire la jter avec l’eau sale du stalinisme -, je trouve cette remarque sur l’écrasement de Cronstadt un peu rapide et justifié comme le firent trop longtemps les historiens des partis communistes.

      Moi le "premier" comme militant du PCF...

      Cronstadt c’est de la part de Lénine et ses compagnons( Trotsky, Staline, Kamenev, Kirov et autres bolcheviques qui plus tard finiront comme on le sait) .......l’ écrasement d’une COMMUNE autogérée, un SOVIET qui , certes, porte une responsabilité dans des comportements "maximalistes" , voire des provocations vis à vis du PCUS et sa direction.

      Mais c’est un fait "tétu" :ce combat fratricide démontre que déjà..la notion de "PARTI"-qui doit"diriger", guider" d’en HAUT l’émancipation , cela conduit à la suspicion , puis à la mise au pas (sanglantes’il le"faut") de ce qui n’est pas maitrisé par le Parti, ou plutôt par la Direction DU PARTI...

      Nos amis troskistes n’aiment pas qu’on évoque Cronstadt

      Pour eux , rappeler qu’alors Léon T. est chef de l’armée rouge qui va réprimer cette COMMUNE .., voilà qui cadre mal avec le seul "anti-stalinisme"..!

      Comme si les victimes dites trotskistes’(?) du POUM espagnol-en fait, parti que Trotski combattit politiquement, lui refusant e pouvoir parler au nom de la4° Internationale !- , ou les éxécutions, par les tchékas staliniennes , des anarchistes de laCNT...devaient être " plus représentatives" de la terreur stal..
      ........dès lors qu’on oublierait le rôle de Trotsky dans les massacres de Cronstadt.

      L’expression

      En mars la glace commence à fondre ne laissant pas à Troski et Lénine le temps de palabrer.

      ..me semble douteuse et me rappelle trop le fameux

      "La fin justifie les moyens"

      LENINE et l’Histoire du mouvement ouvrier mérite d’en finir avec les raccourcis.

      Citons LENINE lui-même ,pour qu’on voit que je ne crois pas ternir la mémoire de ce Révolutionnaire..en soulignant en gras, ce qui me fait répéter qu’analyser le passé , comme le présent impose d’en finir avec le manichéisme, le"tout blanc " ou "tout noir"

      Si l’on veut construire un Avenir COMMUNISTE.

      Extraits d’un texte qu’on retrouvera sur les" CONCLUSION SUR LE RAPPORT D’ACTIVITÉ DU COMITÉ CENTRAL DU P.C.(b)R.LE 9 MARS 1921" X° congrès du 8 au 16)

      http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1921/03/d10c/vil19210300-04c10.htm

      Qu’avons-nous entendu ici à propos des leçons de Cronstadt ?

      Assurer la cohésion du parti, interdire l’opposition, telle est la conclusion politique de la situation actuelle ; la conclusion économique est la suivante : ne pas se contenter de ce qui a été fait dans la politique d’entente entre la classe ouvrière et les paysans, chercher des voies nouvelles, s’en servir, les éprouver. J’ai indiqué de façon concrète ce qu’il faut.

      .............

      Nous traversons une époque où un péril sérieux nous menace ; comme je l’ai déjà dit, la contre-révolution petite-bourgeoise est plus dangereuse que Dénikine [2]. Les camarades ne l’ont pas nié. Cette contre-révolution a ceci de particulier qu’elle est petite-bourgeoise, anarchiste.

      ........ Cependant, la brochure de l’« opposition ouvrière », publiée à l’occasion du congrès par la camarade Kollontaï, le confirme avec on ne peut plus d’évidence. Et c’est à cette brochure que je devrai m’arrêter le plus longtemps, pour vous expliquer pourquoi la contre-révolution dont j’ai parlé prend une forme anarchiste, petite-bourgeoise, pourquoi elle est si immense et si dangereuse, et pourquoi les représentants de 1’« opposition ouvrière » qui prennent ici la parole ne comprennent absolument pas ce danger.

      A présent, je passe à 1’« opposition ouvrière ». Vous avez reconnu que vous êtes restés dans l’opposition. Vous êtes venus au congrès du parti avec la brochure de la camarade Kollontaï, avec une brochure portant l’inscription : « opposition ouvrière ». Lorsque vous remettiez les dernières épreuves, vous étiez au courant des événements de Cronstadt et de la contre-révolution petite-bourgeoise qui montait.

      Et ensuite :

      Je dois dire qu’après l’avoir lue, je n’ai pas eu besoin de lire les autres, c’eût été perdre mon temps, car après cette thèse, il est évident que tout a été dit, qu’il s’agit d’un mouvement petit-bourgeois, anarchiste, et à présent, à la lumière des événements de Cronstadt, il est d’autant plus étrange d’entendre cette thèse.

      Nous avons passé pas mal de temps à discuter et je dois dire que, maintenant, il vaut beaucoup mieux « discuter avec les fusils » qu’avec les thèses préconisées par l’opposition. Il ne faut plus d’opposition, camarades, ce n’est pas le moment ! Ou bien par ici, ou bien par là, avec un fusil et pas avec l’opposition. Cela découle de la situation objective, ne vous en prenez à personne. Camarades, nous n’avons pas besoin d’opposition à présent  ! Et je crois que le congrès devra arriver à cette conclusion, il devra conclure que l’opposition à présent est finie et bien finie, nous en avons assez des oppositions ! (Applaudissements.)

      Cordialement

      A.C

      NB Pour les"léninistes purs et durs"..et pour compenser ce qui les aura dérangé, ien cadeau, ce texte connu de Ben Saîd,

      C’est véritable procès injuste et partial contre Rosa Luxemburg , concernant ses échanges avec .V.I Lénine , à propos de la question de l’organisation :

      http://www.preavis.org/breche-numerique/article471.html

      NB bis :

      L’Histoire hélas nous rappelle que c’est exactement 50 ans après le début de la Commune de PARIS (18 mars 71) que fut consommée la défaite des révoltés des soviets de Cronstadt...

    • Effectivement Machno n’a pas pesé tellement plus lourd que les révoltés de Kronstad, sauf à avoir, indirectement, appuyé la décision de Lénine, déjà engagé dans la NEP, à troquer les réquisitions paysannes du "communisme de guerre" contre un impôt en numéraire.

    • En fait, et il a raison, Lénine considère ces évènements mineurs comme des manifestations de problèmes graves. Le peuple a faim, la contre-révolution peut, sur cette faim, se refaire une santé. Les anarchistes ne sont évidemment pas, sans en être responsables, conscients de cette situation. Lénine table sur la NEP pour changer la donne, encore faut-il que le calme s’installe.

    • Pour Makhno.

      Un petit tour sur Wikipédia peut aider.

      t.y

    • La réalité même si elle n’est pas toujours joyeuse, c’est que face à l’insurrection contre-révolutionnaire de Kronstadt, les bolchéviques n’avaient pas le choix s’ils voulaient tenir dans une situation extrêmement périlleuse. Ils ont pris leurs responsabilités de révolutionnaires quoi que cela ait pu leur coûter moralement.

      http://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1938/01/lt19380115.htm

      Le caractère contre-révolutionnaire de la rébellion de Cronstadt

      Entre les diverses couches sociales et politiques de Cronstadt, il n’y avait évidemment pas de cloisons étanches. Pour prendre soin des machines, il était resté à Cronstadt un certain nombre d’ouvriers et de techniciens qualifiés.

      Mais leur sélection s’était faite par élimination, et c’étaient les moins sûrs politiquement et les moins propres à la guerre civile qui étaient restés. C’est de ces éléments que sortirent par la suite plusieurs « chefs » du mouvement. Cependant, ce fait absolument naturel et inévitable, que certains accusateurs soulignent triomphalement, ne change en rien la physionomie anti-prolétarienne de la rébellion. Si on ne se laisse pas abuser par des mots d’ordre pompeux, de fausses étiquettes, etc., le soulèvement de Cronstadt n’apparaît que comme une réaction armée de la petite bourgeoisie contre les difficultés de la révolution socialiste et la rigueur de la dictature prolétarienne. C’est précisément la signification du mot d’ordre de Cronstadt, « Les soviets sans communistes », dont se sont immédiatement emparé non seulement les socialistes-révolutionnaires, mais aussi les libéraux bourgeois. En tant que représentant le plus perspicace du capital, le professeur Milioukov comprenait qu’affranchir les soviets de la direction des communistes, c’était tuer à bref délai les soviets. C’est confirmé par l’expérience des soviets russes dans la période du règne des mencheviks et des socialistes-révolutionnaires et plus clairement encore par l’expérience des soviets allemands et autrichiens sous le règne de la social-démocratie. Les soviets dominés par les socialistes-révolutionnaires et les anarchistes ne pouvaient servir que de marchepieds pour passer de la dictature du prolétariat à la restauration capitaliste. Ils n’auraient pu jouer aucun autre rôle, quelles qu’aient été les « idées » de leurs membres. Le soulèvement de Cronstadt avait ainsi un caractère contre-révolutionnaire.

      Du point de vue de classe, lequel — sans offenser messieurs les éclectiques — demeure le critère fondamental, non seulement pour la politique, mais aussi pour l’histoire, il est extrêmement important de comparer le comportement de Cronstadt à celui de Petrograd dans ces journées critiques. De Petrograd aussi, on avait extrait toute la couche dirigeante des ouvriers. Dans la capitale désertée régnaient la famine et le froid, plus cruellement encore peut-être qu’à Moscou.
      Période héroïque et tragique ! Tous étaient affamés et irrités. Tout le monde était mécontent. Il y avait dans les usines une sourde fermentation. En coulisse, des organisateurs venus des socialistes-révolutionnaires et des officiers blancs tentaient de lier le soulèvement militaire à un mouvement d’ouvriers mécontents. Le journal de Cronstadt parlait de barricades à Petrograd, de milliers de tués.
      La presse du monde entier le répétait. Mais en réalité il s’est produit un phénomène inverse. Le soulèvement de Cronstadt n’a pas attiré, mais repoussé les ouvriers de Petrograd. La démarcation s’opéra selon la ligne des classes. Les ouvriers sentirent immédiatement que les rebelles de Cronstadt se trouvaient de l’autre côté de la barricade, et ils soutinrent le pouvoir soviétique.
      L’isolement politique de Cronstadt fut la cause de son manque d’assurance interne et de sa défaite militaire.

      (TROTSKY 1938 In "Beaucoup de tapage autour de Kronstadt")

    • « Beaucoup de tapage autour de Kronstadt »

      Ce qui autorisa Staline à dire : "Beaucoup de tapage autour d’une histoire de piolet" ?

    • D’accord, d’accord.. je dois commencer à"gonfler" !

      En répliquant à chacun et donc, sans autres interpellations "directes", j’en resterai là..

      Cet article qui commémore la disparition d’un Titan de la Révolution ne saurait tourner à je ne sais quel "procès" en pureté marxienne qu’un nain de mon genre semblerait instruire à charge !

      D’autant plus que mes connaissances théoriques ne sont pas d’un niveau permettantde "chatouiller" des copains mieux et plus"formés"

      Charles,tu seras donc ma dernière"victime"de mes diarrhées de clavier.
      Tu écris

      Les soviets dominés par les socialistes-révolutionnaires et les anarchistes ne pouvaient servir que de marchepieds pour passer de la dictature du prolétariat à la restauration capitaliste. Ils n’auraient pu jouer aucun autre rôle, quelles qu’aient été les « idées » de leurs membres. Le soulèvement de Cronstadt avait ainsi un caractère contre-révolutionnaire.

      Bien, bien voyons ça de plus près :

      Il faut donc, Charles , demander de ree-écrire Marx..!
      San tortiller du cul, si tu excuses l’expression

      Au fameux

      "L"ES MASSES FONT l’HISTOIRE"

      .............., "nous demanderons d’ajouter :

      "A condition que ce soit dans le SENS voulu par le B.Pdu PARTI, ce qui interdit, bien entendu que des contre-revolutionnaires repérés par le dit BP , et définis comme tel par LUI, ne viennen t mettre en cause la POLITIQUE définie par le B.P du PARTI, SEUL GARANTde la PURETE de CLASSE

      Ce "marxisme(??) là, conduit à transformer la dictature (temporaire ?) du Prolétariat en dictature du PARTI sur le proletériat qui doit"s’aligner" .

      Dès lors, , avec un Staline psychopathe ou de façon moins "sanglante",avec n’importe lequel des héros de 17,... on aboutit à la Dictature du Secrétariat du Parti(puis du seul secrétaire général) ..sur le PARTI...,

      Du coup, la REVOLUTION crève, ses "enfants" se disputant ses entrailles

      Si c’est ça le"léninisme" (et pour moi c’est autre chose qui a dégénéré pour X raisons-certes avec la montée au"front" de toutes les forces du K-y compris armées- ,

      ......si vraiment Cronstadt fait parti de es "oeufs" cassés" sans lesquels il n’ypas d’omelette, je ne mange pas de ce type de plat !

       Je pense qu’en "TOUTES CIRCONSTANCES"..le Révolutionnaire qui doit certes rejeter les thèses de"spontanéité des MASSES ", ne peut s’affranchir des questions fondamentales de la Démocratie prolétarienne poussée jusqu’au bout.

      En gros LIER deux principes , qui ne sont pas des DOGMES, mais des repères.

       Accord total de ma part sur le fait que"le spontanéisme "des masses conduirait naturellement à la Révolution-des léninistes prétendirent ainsi pouvoir caricaturer la penséee de Rosa L.

      "QUE FAIRE" de 1902 réaffirme, à raison selon moi,

      La conscience politique de classe ne peut être apportée à l’ouvrier que de l’extérieur, c’est-à-dire de l’extérieur de la lutte économique, de l’extérieur de la sphère des rapports entre ouvriers et patrons

       Je ne vois pas là contradiction avec ce qui, aujourd’hui, en 2014- on n’est plus dans les années terribles de lafin 1900.., doit pousser à relire R.L et d’autres marxistes trop "méconnus" pour cause demilitantisme -donc d’éducation théorique liée àl’action- qui a , perversion "stalinienne évidente, mis au grenier ce qui ne"collait pas " avec l’enseignement de l’histoire d’un communisme sauce PCUS..!

      Rosa pointe le débat de FOND sur ce qui est REVOLUTIONNAIRE :

      Du but de la révolution découle clairement sa voie ; de la tâche découle la méthode. Tout le pouvoir aux mains des masses, aux mains des conseils d’ouvriers et de soldats, consolidation de l’oeuvre de la révolution contre les ennemis à l’affût - telle est la ligne directrice pour toutes les mesures du gouvernement révolutionnaire.

       Sur ce point, je suis résolument"spartakiste"

      Car j’ai nagé dans la piscine"léniniste" -d’importation conçu pendant "communisme de guerre" les années 20..., etc..

      J’ai failli mourir noyé !

      Et d’autres , mes amis "trotskystes", ont aussi à reconnaitre qu’ils ont transformé Trotsky en "SaintLéon"

      Lui qui osa une formule , en 1927 qui peut faire sourire..

      « Aucun de nous ne veut ou ne peut discuter la volonté du Parti, car le Parti a toujours raison. On ne peut avoir raison qu’avec et par le Parti, car l’Histoire n’a pas ouvert d’autres voies pour suivre la raison.

      Ramon MERCADER..et P.LAURENT-chacun dans un genre différent- sont objectivement fidèles àcette connerie..que L.T a vu se retourner contre lui, non ?

      Cordialement à tous

      Salut communiste .

      Donc , marxiste et léniniste-et non pas" marxiste-léniniste" , mais aussi "gramsciste", spartakiste, etc etc..y compris donc "charliste"
       :)
      .......... et même par oments "groucho-chancognien"

       :)

      Le Marxisme n’est la BIBLE de personne, et LENINE n’est pas un Pape rouge.."infaillible" comme le François de Rome.

      A.C

    • MERCI à tous ceux qui ont animé ce débat fort interessant et instructif , je ne m’en suis pas mélé car mes connaissances théoriques ne me le permettent pas , toutefois la denière intervention de AC concernant une déclaration de TROTSKY , " ...LA PARTI A TOUJOURS RAISON ..." me remémore qu’elle a souvent été utilisée par les direction plutôt stalinienne du PCF , on me l ’a souvent balancée lorsque j’osais critiquer telle ou telle position du parti , comme quoi dans certains domaine et notamment celui du " contrôle" des masses et du parti , trotskisme et stalinisme ne sont pas si éloignés que ce que peuvent croire certains .

    • Juste un mot pour AC : l’appellation "marxiste-léniniste" est estampillée par les staliniens de différentes obédiences, y compris dans ses variantes maoïstes ou "enverodjistes"...

      Pour ceux qui ont choisi de se retrouver dans le courant marxiste-révolutionnaire, bien évidemment que Lenine, Trotsky mais aussi Rosa et tous nos camarades de la "sainte-famille" sont des références fondamentales ;
      Dommage que tu ne cites de Trotsky qu’une phrase à propos du parti qui, totalement sortie du contexte n’a aucun sens (mais je ne t’accuserai pas de la citer de cette façon pour faire un très moche rapprochement entre Trotsky et le liquidateur d’Octobre et de ses acquis, Staline, pour qui la notion même de parti n’avait d’autre sens que celui d’appareil à la botte).

      La bourgeoisie triomphante (temporairement) nous matraque depuis plusieurs décennies en assénant sa vérité :
      l’histoire du monde est finie....
      Staline est le fils naturel de Trotsky qui, lui même ,est un Staline manqué ou avorté....
      Pas la peine en quelques phrases faciles et démagogiques de servir la soupe à nos ennemis de classe, à ceux qui vomissent l’idée même que le prolétariat ait pu ou puisse leur disputer le pouvoir...Le Club des amis des insurgés contre-révolutionnaires de Kronstadt, des bandes de Makhno et de tous ceux qui n’aiment la révolution que morte ou impuissante, n’a pas besoin du secours, même moraliste, des militants communistes.

    • Je ne m’attendais pas à cette curieuse relance, j’avais cru qu’on s était expliqué, sans outrance
      Là, tu franchis une ligne "jaune" .!
       :)

      CE propos est une insulte.

      Pas la peine en quelques phrases faciles et démagogiques de servir la soupe à nos ennemis de classe, à ceux qui vomissent l’idée même que le prolétariat ait pu ou puisse leur disputer le pouvo

      .

      Si tu parles pour moi-et cela semble évident- tu t’excuses stp !

      Je ne reçois aucune leçon de ce genre.

      J’ignore ton parcours, mais je ne suis pas seul ici, appelé un peu rapidement "stalinien" par quelques tenants des Certiudes inscrits dans le marbre,, , qui ont un passé militant au sein d’un Parti Communiste .
      Dont ils ne "rougissent"pas !

      UN PASSE - quelques fussent NOS erreurs, nos CONNERIES même-en terme d’alliances de"sommet avec le PS -ce que j’appelle le"syndrome Fron POPU- et un cordon ombilical , coupé bien tardivement avec le"Grand frère" popff,
      .........qui objectivement , fait de "nous", .des femmes et des hommes capables d’analyser leur parcours lié à l’Histoire du mouvement ouvrier, avec une certaine fierté

      Tu tiens un propos d’amalgame ridicule en affirmant

      "l’appellation "marxiste-léniniste" est estampillée par les staliniens de différentes obédiences, y compris dans ses variantes maoïstes ou "enverodjistes"..

      J’ai une formation de simple militant salarié, autodidacte.

      Ma seule "formation" est une école fédérale de deux semaines ..
      Le reste, je l’ai appris dans les bibiothèques, , par des bouquins que de vieux camarades m’ont prété.et. dans la Lutte des classes journalière.

      Aucun ex encarté du PC des années allant jusqu’aumilieudes années80, ne me contredira :

      L’expression marxisme-léninisme" qualifiaiteffectivement "nos repères" -même si depuis les années 60-70-cela avait évolué

      Mais , ton côté"anti pécéien te conduit à écrire n’importe quoi- :

      Ce concept fut dénoncé comme"dogme" paralysant l’enrichissement du MARXISMEen écartant du débat et des apports tout ce qui avait pu sembler contrarier les "écrits de Marx et Lénine

      Et encore, en évitant ceux, de ces auteurs"sacrés", qui génaient !

      C’est hélas en tordant le bâton que le PCF a pu s’affranchir peu à peu de Marx ET de Lénine..

      Voire-là dessus il ya débat- certains , à pousser un peu le bouchon, en faisant de" tout LENINE.".(et pas simplement du co responsable des prises de distances avec le Marxisme disons entre 1910 et 22/24 , avec l’excuse des actes contre-révolutionnaires..le Père"spirituel" de J.Staline !

      Tout trotskyste qui est intellectuellement honnête sait , comme moi, ceci :

      Aussi bien Staline que TROTSKY( ce dernier ayant rejoint tardivement les" bolcheviques" comme chacun le sait) ont dès la mort en 24 de Vladimir Illitch , utilisé la qualification de"Marxistes-léninistes" pour montrer la"continuité " de la
      REVOLUTION.

      Le reste, scissions et drames après la mort de LENINE.., la façon dont certains -ton commentaire faitpartie de ce lot- "se permettent de re-écrire l’Histoire ou ill eur faut les"bons", les brutes", cela inspirait déjà le philosophe Engels écrivant à August Bebel,en juin 1873.

      "Au reste, le vieil Hegel disait déjà : un parti éprouve qu’il vaincra en se divisant - et supportant la scission.

      Comme quoi, on peut s’appeler ENGELS est avoir écrit de grosses conneries, non ?

      Cette fois , ci et même si tu repasses, Charles, avec ou sans du propos de"Tonton flingueur" , tu parleras dans le vide., en ce qui me concerne.

      Salutations communistes

      A.C

    • CHARLES , jusqu’à ta dernière intervention , le débat se déroulait sereinement , comme devraient l’être tous les débats entre communistes , ce qui n’empêche pas la rudesse , la tenacité , mais là tes insinuations, tes insultes et attaques personnelles à peine déguisées entament sérieusement ta crédibilité et pose la question de tes véritables objectifs ....

    • Pardon c’est "impôt en nature" qu’il fallait lire, et pas "en numéraire" !

    • Aucune insinuation, insulte ou attaques personnelles (je ne connais personne ici ).
      Si c’est pris comme ça, c’est que j’ai été maladroit pour dire simplement que nous sommes dans une période où tout est bon pour démolir la pensée et l’action des bolcheviques et qu’il vaut mieux assumer cette histoire (si on considère qu’elle fait partie de notre patrimoine) ) que d’apporter même une goutte d’eau au moulin de ceux qui haïssent ce qu’Octobre a pu représenter et doit encore représenter pour l’espoir de l’humanité. J’en ai assez d’entendre ou de lire que le stalinisme est le produit du bolchevisme alors qu’il est au contraire la conséquence de l’agression et de l’encerclement impérialiste. Alors, désolé si j’ai pu blesser quelqu’un, ce n’est pas le but et je n’ai pas d’ennemis dans le camp communiste sincère d’aujourd’hui, tout au plus des camarades avec qui j’ai des désaccords d’analyse ou de stratégie politique.