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LES ELUS SE RINCENT SUR LE DOS DES CONTRIBUABLES. SANTE !

Publie le mercredi 17 décembre 2008 par Open-Publishing
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LA MARE AUX CANARDS

DU HOMARD AU MENU DE LA FORMATION DES ELUS

Menu gastronomique et joli bénéfice : c’est la recette de l’UMP pour accommoder l’argent public destiné à former ses élus. A gauche, on cuisine aussi les crédits, mais d’une autre façon.

C’est la loi : les 550.000 élus locaux ont droit à « une formation adaptée à leurs fonctions » pour les aider à remplir leur mandat. Les mairies, communautés urbaines, conseils généraux et régionaux y consacrent chaque année, pour chaque élu, de quelques dizaines d’euro dans les petites communes à près de 5000 dans les assemblées les plus riches. Au total, ces budgets représentent plusieurs dizaines de millions, mais aucun chiffre n’est disponible.

Cette formation est censée enseigner aux élus les rudiments des finances publiques, les joie du Codes des Marchés ou les arcanes des règlements d’urbanisme.

Quelques 165 sociétés et associations agréées par le ministère de l’Intérieur se partagent ce florissant marché.

Certaines entreprises assurent un vrai travail, mais d’autres, plus ou moins bidon, servent surtout de pompes à fric. Et enrichissent un peu plus des partis qui bénéficient déjà du financement de l’Etat. Ce n’est pas un hasard si, du FN à la LCR, tous les mouvements politiques se sont dotés de leurs propres instituts de formation.

Parfois, les programmes de travail se résument à l’organisation de gueuletons entre amis ou au remboursement de petits séjours au soleil.
Qui soutiendra que l’on se forme bien le ventre vide et sous la pluie ?

Le 9 décembre, une rude soirée de travail attends 24 élus UMP de Paris dans un salon du PROCOPE, restaurant historique du quartier de l’Odéon.

Réunis pour une session de formation sur « le développement des universités », les conseillers de Paris et les conseillers d’arrondissement présents mettent les bouchées doubles. Au programme de cette studieuse assemblée :

APERITIF, HOMARD, MEDAILLON DE VEAU aux petits légumes et OMELETTE NORVEGIENNE.

Chaque repas a été payé 90€ au restaurant. Puis aussitôt facturé 500€ à l’Hôtel de Ville sous le beau nom de formation. Ce qui oblige, amusant paradoxe, un maire de gauche à arroser un parti de droite.

FORMES À TENIR SA LANGUE

La surfacturation des banquets UMP donne des états d’âme à certains élus. « Je l’ignorais et ça me pose un problème », confesse Jean Pierre Lecoq, trésorier du groupe UMP au Conseil de Paris et maire du VI°. Mais les interrogations du Canard ont semé la panique chez les patrons de ADNL, l’association qui forme les élus UMP. Après avoir entendu nos questions, Pierre Auriacombe, conseiller de Paris et « responsable formation » à l’ADNL, a juré qu’il n’avait plus rien à voir avec cette association, ou il dispose pourtant d’un bureau. Seul, le président, Camille de Rocca Serra, a daigner lâcher un « Je n’ai pas à réagir… ».
Le vice-président et le trésorier se sont mis, eux, aux abonnés absents. Partis en formation, sans doute…

L’ART DE METTRE DE L’ARGENT A GAUCHE

Côté socialiste, c’est le centre de formation Condorcet qui est supposé enseigner le b.a-ba du métier d’élu. Une journée de travail est même organisée tous les ans à La Rochelle, la veille de l’université d’été du parti. Cette session d’études connaît une remarquable affluence. De nombreux élus s’inscrivent mais sèchent les cours. Ils se contentent de se faire rembourser leurs frais de transports et d’hébergement avec les crédits de formation de leur mairie ou de leur conseil général.
Certains courants de PS se sont même dotés de leur propre centre de formation pour mieux financer leurs activités. Le « royaliste » Vincent Peillon, fondateur de l’Institut Edgar-Quinet, le reconnaît sans détour : « Cela peut permettre de faire fonctionner un club de réflexion. Cette activité, que j’ai arrêtée, a d’ailleurs laissé un petit bénéfice dans les caisses de mon institut. ».

Au Parti Communiste, le Cidef assure la formation de plus de 2.000 élus chaque année, pour des tarifs qui varient de 78 à 856€ la journée selon la tailles des collectivités locales. L’argent versé par les mairies permet de financer une partie de la propagande du Parti. C’est-à-dire former à la fois l’élu et l’électeur.

Le Canard Enchainé du 17.12.08

ALLEZ !… A LA SANTE DU CONTRIBUABLE !

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