Accueil > LKP - R. Mounien : Préambule de l’accord BINO & répression

LKP - R. Mounien : Préambule de l’accord BINO & répression

Publie le samedi 21 mars 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

LKP - R. Mounien : Préambule de l’accord BINO répression

Première partie de l’intervention de Rosan MOUNIENLes négociations ne sont pas terminées : les mobilisations se poursuivent !

Il s’agit de bien comprendre ce mouvement et la situation actuelle. Nous avons signé 2 protocoles d’accord :

Un premier protocole d’accord appelé Accord Jacques BINO. Il porte sur les augmentations de salaire et particulièrement sur la question des 200 euro. Sa sé yonn !

Le deuxième protocole est celui du 4 mars 2009, signé par le LKP avec l’Etat, les collectivités (Conseil régional Conseil Général). Il porte sur les 18 autres points de revendication, en dehors de la question des salaires. S’agissant de ce second protocole (celui donc du 4 mars), mais nous aurons l’occasion d’y revenir par la suite, il y a des points sur lesquels nous avons obtenu des résultats d’application immédiate ; il y en a d’autres points sur lesquels nous continuons à mener des négociations, en vue d’aboutir à des résultats.

Nous ferons le point sur ce volet des négociations en cours.

Bien entendu, il y a le reste du programme de revendications - qui constitue les 126 points restants de la plate forme de revendications de 146 points du LKP ; et sur lesquels nous n’avons pas encore entamé de discussions.

Mais fidèle à notre principe de ne jamais verser de café sur du marc, nous préférons d’abord terminer les négociations en cours sur l’application du protocole du 4 mars ; et après nous attaquerons les revendications du moyen et du long terme.

Voilà pour ce qui est du protocole du 4 mars.

S’agissant de l’Accord Jacques BINOAccord rappelons le portant sur les salaires et signé entre le LKP et un certain nombre d’organisations patronales. Au départ il y avait l’UMPEG (Union des Moyennes et Petites Entreprises de la Guadeloupe), l’UNAPL (Union Nationale des Professions Libérales), l’UCEG (l’Union des Chefs d’Entreprise de Guadeloupe). L’UPA (Union Professionnelle Artisanale) a par la suite signé cet accord.

L’application de cet accord BINO ne fait pas l’objet de négociations ; mais de luttes ! Là, c’est de luttes qu’il s’agit ! A la différence de l’application du protocole du 4 mars - où là nous menons des négociations - c’est un combat que nous menons pour faire appliquer l’accord BINO sur le terrain !

C’est pourquoi il y a un certain nombre de camarades qui étaient déjà en grève dans le cadre du mouvement de grève générale, qui ont poursuivi la grève dans leurs entreprises après la levée du mot d’ordre de grève générale ; pour obtenir l’application de cet accord par leurs entreprises.

C’est important ! Il faut bien comprendre qu’il y a d’une part des entreprises où les travailleurs étaient déjà en grève et qui poursuivent leur mouvement pour l’application de l’Accord Jacques BINO ; il y a d’autre part des entreprises dans lesquelles les salariés ne s’étaient pas encore mis en grève ou avaient repris le travail, et où ils se sont levés comme un seul homme pour réclamer l’application de l’Accord !

Pour résumer, il y a d’un côté des travailleurs qui étaient déjà en grève et qui n’ont pas arrêté la grève ; de l’autre, des travailleurs qui n’étaient pas encore ou n’étaient plus en grève et qui sont (r)entrés en grève. A titre d’exemple, on peut citer le cas du réseau BANNETTE (boulangerie-pâtisserie contrôlée par la famille AUBERY) : Ils sont en grève et les négociations sont en cours.

Bien entendu il y a aussi un certain nombre de secteurs où, petit à petit, des accords sont signés. Parmi ceux-ci :

Il y a des entreprises où nous n’avions pas à faire grève ou à rester pour que des accords soient signés, pour que l’accord soit immédiatement appliqué ; c’est le cas du BTP, c’est le cas du Groupe VIVIES, et de toute une série d’entreprises qui ont tout de suite signé, sans problème… Toute une série d’entreprises, notons le en passant, qui sont affiliées au MEDEF…

Ensuite, il y a d’autres combats qui sont menés sur le terrain : Dans le secteur des hôtels il y a un certain nombre d’hôteliers qui ont signé, notamment l’ARAWAK (signature mardi 10 mars), le CLIPPER, le SALAKO. Et hier soir, le directeur du plus gros hôtel de Guadeloupe - La VIEILLE TOUR - m’a appelé pour avoir quelques explications techniques sur le protocole et afin de bien voir dans quoi il mettait les pieds : Depuis il a également signé.

On peut donc dire que les plus grosses structures de l’hôtellerie signent déjà ! Il reste VION [NDLR : Nicolas VION, président du GHTG, vieux réactionnaire, nostalgique de l’Algérie française]… Mais VION ne possède qu’un petit hôtel employant 12 salariés… De toutes les façons, quand lè kabouya la ké pasé an kou ay i ké pwi li osi… Ce n’est donc pas un problème.

Et donc, petit à petit, sur le terrain, les accords sont librement signés ! Même si l’on voit certains jouer au rétif ; et même si l’on entend deux ou trois jaqueter à la radio et à la télé : il ne s’agit que de simples et vaines gesticulations. Ainsi et à titre d’exemple, le directeur de l’hôtel LA VIEILLE TOUR n’était pas séquestré au moment où il m’a appelé ! Sa parole était libre ; il n’était pas sous la contrainte ! Et nous sommes restés un bon moment au téléphone, à échanger sur des questions techniques liées au protocole ; comme on dit, entre gens civilisés… Là-dessus il n’y a aucun problème

Dans la grande distribution, la plupart des enseignes ont déjà signé. Et au moment où nous nous exprimons, si les hypermarchés MILENIS et CONTIENT n’ont pas encore signé, ce n’est pas en raison d’un désaccord sur l’application de l’accord - puisque qu’ils sont ok sur l’Accord Jacques BINO. Là où il y a des points d’achoppement entre eux et nous, c’est sur les modalités de la reprise du travail : c’est-à-dire sur ce que chacune des parties est prête à lâcher pour reprendre. Les travailleurs se disent prêts à donner un coup de collier, mais exigent de ces patrons qu’ils lâchent une maille : ils ne revendiquent pas tant le paiement de leurs jours de grève ; mais exigent le paiement des jours de grève dont ils, eux les patrons, portent la responsabilité ! En particulier, les jours de grève que ces patrons ont obligé les travailleurs à faire depuis la signature de l’accord [le protocole a été signé le 28 février 2009].

Ca, c’est une question de principe, car s’ils avaient appliqué l’accord dès le 1er mars, les travailleurs n’auraient pas été obligés de faire deux semaines de grève en plus ! C’est là-dessus qu’on achoppe, mais nous croyons que de façon intelligente, chacun ayant une parfaite connaissance de ses intérêts, ces messieurs vont signer. Il y a également le cas de l’industrie sucrière, la filière canne-sucre-rhum, qui a signé. Mais il y a d’autres questions qui font l’objet de négociations (NAO – Conditions de travail…).

S’agissant donc de l’Accord BINO, on peut aujourd’hui considérer que les grandes entreprises, qui étaient les plus rétives au départ, ont signé, sont en train de signer ou vont signer. Et donc pour la semaine à venir, l’essentiel des grandes entreprises signera.

Dès lors, la question qui se pose maintenant concerne les plus petites entreprises ; celles où il n’y a peut-être pas de syndicats, pas d’organisation… Le plus important, c’est que ces travailleurs comprennent qu’il leur appartient de s’organiser ! Et là, il faudra que ceux qui sont des cocagneurs comprennent qu’il leur faut eux aussi s’organiser si ils veulent véritablement régler les problèmes qu’ils rencontrent.

Pour l’essentiel, on peut aujourd’hui dire à propos de l’Accord Jacques BINO que nous n’avons pas attendu les dispositions de l’Etat pour procéder nous-mêmes à son extension. C’est la raison pour laquelle nous avons affirmé dès sa signature compter sur la force de nos propres poignets, sur la force de la mobilisation des travailleurs pour réaliser l’extension de cet accord.

Et en fait, plus qu’une extension, c’est d’une adhésion volontaire qu’il s’agit ; contrairement à ce qui peut être dit ci ou là. Nous avons ainsi entendu certains parler d’extorsion de signature ; mais nous nous affirmons que les négociations se font en toute liberté et que nous n’obligeons personne à signer ce qu’il ne veut pas ! La seule chose que nous disons : le travail reprendra chez ceux qui veulent signer ; la grève se poursuivra chez les autres ! Et personne ne peut nous obliger à reprendre le travail tant que nous n’avons pas obtenu satisfaction !

Il faut bien voir que le mouvement qui s’est fait, est un mouvement de fond. Il a provoqué une prise de conscience des Guadeloupéens et un changement de comportement. Pendant 44 jours les Guadeloupéens se sont rendu compte que nous pouvions vivre, boire et manger sans entrer dans leurs supermarchés. De nouvelles solidarités ont surgi, ou plus exactement des solidarités existant déjà dans le temps, mais qui avaient disparu ; et qui réapparaissent aujourd’hui.

Les gens ont commencé à être autonomes dans leurs têtes et ont commencé à réfléchir sur la manière de consommer. Ensuite, ils se rendent compte que ce mouvement va inévitablement créer un nouvel ordre économique. Et ce n’est donc pas par hasard que nous avons affirmé que ceux qui ne veulent pas signer n’ont rien à faire en Guadeloupe ! Non pas qu’on les en chassera à coups de pieds, parce qu’ils ont à leur disposition l’armée, la justice et la police… Mais, gentiment, nous leur ferons comprendre que, même si leurs commerces et entreprises sont présents, nous ne nous y rendrons plus. Et que nous sommes capables de développer nos propres activités ! Que nous sommes capables de consommer à notre manière ! Que nous les marginaliseront et que nous les boycotteront ! Naturellement, ces patrons là se sont rendu compte que cela commençait à prendre. Car à partir du moment où les moyennes enseignes ont signé et rouvert, ils ont vu que les gens se rendaient dans certains établissements et ne venaient plus chez eux, ils ont vu que des tonnes de marchandises leur appartenant s’étaient endormies sur le port, et qu’en dépit des centaines de gendarmes présents dans l’enceinte du centre commercial CARREFOUR les gens ne venaient pas y acheter, ils ont été obligé de commencer à réfléchir… Ils se disent : bien ; le petit ANGELE est bien gentil, mais il est bien incapable de mettre du beurre dans nos épinards…

Et que constate-t-on aujourd’hui ? Qu’il – Willy ANGELE – est le seul à n’avoir pas signé ! Et il n’a pas signé car il n’en a pas le droit ! Il n’a pas signé car il ne possède aucune entreprise ! Sa signature ne nous intéresse donc pas… Puisqu’il ne représente rien ! Donc petit à petit les gens l’ont fui…

Et quels sont donc ceux qui aujourd’hui font le plus de résistance ? Précisément, ceux qui sont organisé autour de MmeKOURY de la CGPME…

Mais lui, LOUIS, président de la CGPME, qu’elle est donc l’activité de son entreprise ? Défiscalisation ! Et cette défiscalisation pour qui la réalise t-il ? Pour des petits entrepreneurs… Mais d’ores et déjà nous disons à ces petits entrepreneurs qu’il y a des individus qui ne sont pas fréquentables… De par son comportement vis-à-vis des Guadeloupéens, vis-à-vis des entreprises guadeloupéennes, il ne faut plus fonctionner avec lui, LOUIS. Ne lui confiez plus vos projets ! Allez voir d’autres professionnels de la place ! D’autant que certains d’entre ont déjà rencontré des problèmes avec lui ! Puisqu’il en a déjà couillonné deux ou trois… C’est donc une raison de plus pour ne pas y aller ! On ne peut pas porter quelqu’un qui lui vous traîne… Car l’intérêt des petits entrepreneurs est précisément de faire en sorte qu’il y ait un nouvel ordre économique ! Un nouvel ordre économique qui leur permette d’avoir eux aussi leur place dans ce pays, dans l’économie de ce pays !

Les personnes qui donc organisent la plus forte résistance - sans qu’on ait même à se soucier de VION qui lui-même ne représente rien - sont celles qui sont autour de Man KOURY ; c’est ce noyau là… Mais comme nous aimons à le dire : ni kouri é ni las… Chaque chose arrivant à point, le moment venu, nous aurons donc le temps de nous occuper correctement de son cas.

Pour le moment, ce qui nous intéresse c’est de faire en sorte que les entreprises adhèrent majoritairement à l’Accord Jacques BINO. Et aujourd’hui précisément, la question de l’extension se pose en des termes complètement différents ! C’est pourquoi nous avons dit vouloir mettre à profit le délai de dénonciation de 15 jours - que nous avons prolongé de trois semaines – avant qu’ils ne passent à la procédure d’extension, qui en principe ne peut être mise en route avant le 18 ou 20 mars.

Actuellement, il n’y a donc aucune raison valable pour que l’Etat ne prenne les dispositions pour procéder à l’extension de l’Accord BINO !

_________________

Radyotanbou.net - Partie II

Brusquement, après la signature du protocole d’accord général du 4 mars, et alors que jusque là nul ne s’en était plaint ou ému, on a assisté à une levée de boucliers contre le préambule de l’accord Jacques BINO...

Le Préambule de l’accord Jacques BINO :

Considérant que la situation économique et sociale actuelle existant en Guadeloupe résulte de la pérennisation du modèle de l’économie de plantation.

Considérant que cette économie s’appuie sur des rentes de situation de monopole, des abus de positions dominantes qui génèrent des injustices.

Considérant que ces injustices touchent aussi bien les travailleurs, que les acteurs économiques endogènes.

Considérant que ce sont autant d’obstacles au développement économique endogène et à l’épanouissement social.

Considérant la nécessité de faire tomber tous ces obstacles en instaurant un ordre économique nouveau prônant une revalorisation du travail de chacun (chefs d’entreprise et salariés) et promouvant de nouveaux rapports sociaux.

Considérant que les parties conviennent à ce titre de la nécessité d’une revalorisation substantielle du pouvoir d’achat par un relèvement des bas salaires selon les modalités qui suivent.

La suite de la transcription de l’intervention de Rosan MOUNIEN sur radyotanbou.net le samedi 14 mars 2009. Rosan MOUNIEN analyse du préambule de l’accord régional interprofessionnel sur les salaires, ou Accord Jacques BINO.

La première partie de l’analyse est consultable ICI

(Gwan gwan mèsi Jéra a tout ékip a radyo la)

S’agissant de l’accord BINO, la question qui pose problème c’est le préambule. Analyse...

Alinéa I du préambule :Considérant que la situation économique et sociale actuelle existant en Guadeloupe résulte de la pérennisation du modèle de l’économie de plantation.

http://ugtg.org/IMG/jpg/MOUNIEN_2.jpg

Qu’est-ce qu’une économie de plantation ?

C’est une forme d’organisation économique mise en place dès la période de l’esclavage, et articulée autour du système latifundiaire. Système où une minorité possède l’ensemble des moyens de production (usines, fabriques, grands commerces, main d’oeuvre servile).

Ces propriétaires régnaient en maître et sans partage sur la société ; l’économie elle, étant organisée à partir d’une sur exploitation de la main d’œuvre et un très faible investissement dans le capital financier.

La structuration sociale de ces sociétés reposait sur une structuration raciale. Ainsi par exemple, ce sont les grands blancs qui étaient les propriétaires ; les petits blancs jouaient le rôle d’intermédiaires : les mulâtres se situaient en dessous de ces derniers ; et tout en bas de l’échelle on retrouvait les nègres et, plus tard, les indiens.

En d’autres termes, si vous voulez, une stratification sociale, superposée à une stratification raciale. C’est cela le modèle de l’économie de plantation. Qui n’est pas un modèle guadeloupéen, mais un modèle propre à toutes les sociétés caribéennes et du sud de l’Amérique du Nord ; notamment la Floride, la Virginie, etc.

D’ailleurs, l’un des plus célèbres économistes caribéens, Eric Williams - du reste a été premier ministre de Trinidad Tobaggo - a écrit un ouvrage fondamental définissant ce modèle économique http://ugtg.org/article_815.html#nb1 http://ugtg.org/article_815.html#nb2. Il va même plus loin en démontrant que ce modèle s’est pérennisé dans les sociétés caribéennes post esclavagistes (à la fois à Barbade, à Trinidad, en Jamaïque, etc.), mais aussi au sud des Etats-Unis ; où nous avons ainsi vu ce modèle y perdurer jusqu’à la fin des années 60.

Et pour ce qui concerne les Antilles francophones, Guadeloupe http://ugtg.org/article_815.html#nb3, Martinique, ce modèle y est également présent. Mais il est extrêmement plus présent en Martinique. Et pourquoi est-il est un peu plus affaibli ici en Guadeloupe, dans le secteur de l’agriculture ?!... D’abord parce que les blancs créoles sont pour une raison historique moins puissants. Lors de la première abolition de l’esclavage (Victor Hugues la Convention), une guillotine a été dressé sur la Place de la Victoire d’alors avec les nègres qui s’étaient soulevés contre l’esclavage. La plupart des blancs créoles ont donc piteusement fui pour se réfugier en Martinique (où l’esclavage n’avait pas été aboli), sous la protection des Anglais. Beaucoup ne sont pas tous retournés [NDLR : même après le rétablissement sanglant de l’esclavage par Napoléon en 1802].

Conséquence, les blancs créoles de Guadeloupe ont moins d’emprise en Guadeloupe. Du reste, ce ne sont pas eux qui détiennent les rênes de l’économie guadeloupéenne. Ce sont les békés martiniquais ! Békés martiniquais qui avaient donc fui en Martinique, mais qui petit à petit vont revenir et vont reprendre le contrôle de l’économie en Guadeloupe.

Et dans cette économie précisément, c’est exactement le même modèle qui existe et perdure aujourd’hui ! Car même si les békés ne sont pas aussi présents dans l’agriculture qu’en Martinique, mais du fait du dédommagement qui leur a été versé par l’Etat dans lors des restructurations agricoles industrielles, ils ont pu réinvestir cet argent détourné à leur profit dans l’import-import et dans le commerce de la distribution.

Ils ont donc reproduit l’organisation sociale de l’économie de plantation dans ces secteurs. Et l’on pourra ainsi observer qu’au sein des groupes HAYOT http://ugtg.org/article_815.html#nb4 ,DESPOINTES... la hiérarchie de la direction, l’organigramme des entreprises est exactement la même quà l’époque de l’esclavage : Les blancs dirigent, les nègres et les indiens sont dirigés. http://ugtg.org/article_815.html#nb5

Voilà donc ce qui justifie la rédaction et le contenu du premier alinéa de l’accord !

Alinéa II du préambule :Considérant que cette économie s’appuie sur des rentes de situation de monopole, des abus de positions dominantes qui génèrent des injustices.

C’est la traduction exacte de ce que nous disions plus haut ; mais c’est aussi exactement ce qu’a dit Yves JEGO lorsqu’il a constaté la réalité de la situation. Et ce constat est valable à la fois pour tous les secteurs : la grande distribution, le secteur de l’automobile...

Prenons ce dernier secteur d’activité... :

Principal importateur : Barnard HAYOT...

Principal distributeur : Bernard HAYOT (concessionnaire RENAULT, TOYOTA...)

Principal réseau de ventes de roues et accessoires : Bernard HAYOT (Réseau BAMY PNEUS)

Ainsi donc, en faisant ses courses, on enrichit soit HAYOT, soit DESPOINTES ; en s’achetant des outils pour bricoler on engraisse l’un des deux ; on achète une voiture... On doit changer les roues... Où qu’on aille, on se retrouve pris dans les mailles de leurs filets !

Alinéa III du préambule :Considérant que ces injustices touchent aussi bien les travailleurs, que les acteurs économiques endogènes.

Là ce sont plus les chefs d’entreprises guadeloupéens qui s’expriment. Car certains font comme si le préambule avait été rédigé par le collectif LKP !

Le préambule prend en considération à la fois le positionnement et le point de vue du collectif LKP et des travailleurs. Mais dans le même temps il prend également en compte la position des patrons en Guadeloupe qui eux aussi souhaitent s’émanciper (wouvè zèl a yo) ; et qui font le constat qu’il n’y a pas dans ce système de place pour eux, obligés qu’ils sont de se contenter uniquement des miettes (rakasiyaj).

Il est donc normal qu’ils posent ce problème !

Alinéa IV du préambule :Considérant que ce sont autant d’obstacles au développement économique endogène et à l’épanouissement social.

Si les pwofitasyon n’atteignaient pas un tel niveau, ce mouvement qui a duré 44 jours n’aurait eu aucune raison d’être.

Alinéa V VI du préambule :Considérant la nécessité de faire tomber tous ces obstacles en instaurant un ordre économique nouveau prônant une revalorisation du travail de chacun (chefs d’entreprise et salariés) et promouvant de nouveaux rapports sociaux.

Considérant que les parties conviennent à ce titre de la nécessité d’une revalorisation substantielle du pouvoir d’achat par un relèvement des bas salaires selon les modalités qui suivent.

Ces alinéas ne disent qu’une chose simple à entendre : si nous voulons que les choses changent ; si nous voulons véritablement que les travailleurs de Guadeloupe travaillent dans un bon esprit et avec l’envie de développer leur pays ; si nous voulons que les chefs d’entreprise contribuent au développement économique du pays... Alors, il faut changer les choses !

Conclusion:A présent que le préambule a été décortiqué, tout le monde peut bien comprendre ce que nous disons. Nous ne sommes pas restés là à nous lamenter et à pleurnicher, sur la situation dont nous avions fait le constat.

Situation héritée du passé - et c’est cela que DOMOTA répète depuis le début des négociations au WTC, et que nous répétons tous les jours.

Ce constat effectué nous avons proposé de prendre ensemble des dispositions pour changer la situation. L’on nous dira que l’on ne peut demander aux responsables de cet état de fait de le reconnaître. Soit.

Mais ils n’avaient qu’à être là au moment où nous en discutions !

Peut-être aurions nous formulé les choses [Le préambule] dans un sens qui passe mieux. Nous l’aurions ainsi enduit de vaseline pour leur en faciliter la compréhension...

Mais de toutes façons ce constat est inéluctable : tout le monde le fait, tout le monde le partage ! Simplement personne ne veut l’avouer, ne veut le dire ! Et c’est précisément ce qu’on nous reproche.

Et c’est là que j’affirme que l’Etat français a un problème ; qu’il a un problème avec nous ; alors que nous n’en avons pas avec lui Nous avons l’esprit clair. Pourquoi ?

Parce que tous les jours à la radio, à la télé nous entendons et voyons qu’il y a telle ou telle manifestation consacrée à un anniversaire, à une commémoration : soixantième anniversaire de la shoah, de la libération... On en entend parler tout le temps. On commémore, tout le temps, la mémoire du peuple juif, qui fut martyr. Et nous sommes d’accord avec ces manifestations ! Nous sommes d’accord car ils ont effectivement été des martyrs !

Mais nous rappelons à l’humanité que le plus grand crime commis contre l’humanité, c’est l’esclavage ! 30O millions de nègres ! 300 millions de nègres ! Et ce n’est que du bout des lèvres qu’ils le reconnaissent...

Nous rappelons qu’au moment où Christiane TAUBIRA était montée à l’Assemblée pour y proposer une loi reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité, elle fut copieusement insultée et injuriée, méprisée, menacée de mort... C’est du bout des lèvres que l’Etat français a accepté !

Parce que précisément, ils n’aiment pas qu’on évoque ce sujet. On n’a pas le droit Nous de parler de ce problème !

N’oublions pas que misyé SARKOZY a voulu mettre dans une loi un article reconnaissant les bienfaits du colonialisme. Que ce dernier n’avait pas que des mauvais aspects...

Ce discours est rigoureusement identique à celui tenu par DESPOINTES dans le reportage diffusé par CANAL+ ! Il a dit que l’esclavage n’avait pas que du mauvais...

Et c’est là que le problème se situe... Ils ne veulent pas que vous en parliez parce que leur conscience n’est pas tranquille et aussi parce que le racisme existant dans la société française est longtemps plus grave et plus pernicieux que ce qu’on pourrait imaginer...

Et c’est pourquoi, lorsque vous tentez de poser ce problème, de faire référence à l’histoire, ils tentent alors de vous prendre en défaut et de vous faire passer, vous la victime, pour le bourreau.

C’est en ce sens qu’ils ont attaqué le préambule de l’accord, pour dire que ce préambule était inacceptable, d’une part, et que l’accord n’était pas extensible, d’autre part. Leur deuxième attaque a visé Elie DOMOTA par rapport aux propos qu’il a tenus et qui ne sont ces propos que la somme des expressions contenues dans le préambule !

Ce préambule est le résultat du constat que nous avons fait. Et nous disons aussi que ceux qui ne le signent pas n’ont rien à faire ici. Nous aurions pu dire comme SARKOZY l’a dit : la Guadeloupe soit on l’aime, soit on la quitte. Lui, c’est ce qu’il a dit ! Et quand il vous fout dehors, c’est à coups de karcher !

Nous, nous n’utilisons pas de karcher : pas parce que nous n’en avons pas les moyens, mais parce que ce type de pensée n’est pas dans notre esprit... Parce que nous, dans notre esprit, nous sommes un peuple enfanté [dans - par] et qui a subi trop de violences... pour que nous mêmes utilisions la violence contre les autres.

C’est la raison pour laquelle il y a un certain nombre de personnes qui ont réagi et dont nous ne comprenons pas bien la réaction. Nous avons ainsi été surpris par l’apparition et les propos de Hervé DAMOISEAU [Propriétaire de la distillerie du même nom]... Quand on voit cet homme se mêler à se débat, on n’a qu’une chose chose à lui dire : Ce n’est pas votre combat ! (a pa konba aw !) Ce n’est pas votre combat : personne ne parle de vous, personne ne pense à vous !

Et peu importe les contorsions qu’il peut tenter de faire pour essayer d’expliquer : Hervé DAMOISEAU, ce n’est pas votre problème ! Vous n’êtes ni HAYOT ni DESPOINTES !

La question est une question ciblée ; le problème est un problème ciblé... Et nous le disons très clairement, ils visent les gros békés martiniquais qui contrôlent l’économie guadeloupéenne ! C’est eux que nous visons et c’est eux précisément qui font obstacle à la résolution du problème en Guadeloupe ! Nous n’avons pas de problème avec les blan péyi, les blancs créoles de Guadeloupe ; nous n’avons aucun problème avec eux ! Il y en a qui sont des exploiteurs, tout comme il y a d’autres qu’eux ici qui sont aussi des exploiteurs. Parce qu’ils occupent une position sociale le leur permettant. Il s’agit là de questions que nous règlerons entre guadeloupéens ; dans les combats que les travailleurs mènent tous les jours dans les entreprises. Et s’il venait à arriver qu’on ait un problème avec DAMOISEAU, nous règlerons le problème avec lui comme nous règlons le problème avec d’autres entrepreneurs qui sont en Guadeloupe !

Ce n’est donc pas son combat, il n’a pas à y mettre son nez ! Car quand DESPOINTES a dit des bêtises, combien d’entre eux ont réagi ?! Et les très peu qui ont réagi, qu’ont-ils dit ?! Ils ont mis cela sur le compte d’ALHZEIMER..., il sont affirmé qu’il était sénile et ignorait le sens de ses propos. Aucun n’a pris en considération le fait que le comportement affiché et assumé ainsi que les paroles clairement prononcées correspondaient à une mentalité et à un état d’esprit existant réellement dans notre société. Et que l’on retrouve effectivement dans une catégorie sociale donnée : les békés !

D’autre part, nous disons que, lorsqu’un individu tel que le procureur Jean Michel PRETRE porte plainte pour les propos tenus par Elie DOMOTA, il y a une justice pratiquant le deux poids deux mesures [NDLR : N’est ce pas plutôt une justice bicolore et manichéenne au point de pratiquer toujours et encore la politique du deux couleurs-deux justices ?]. Car quand DESPOINTES a tenu ses propos ( propos tenus en Guadeloupe aussi devant les téléspectateurs - Prêtre a t’il ouvert une instruction sur de tels propos ?! Non, il ne l’a pas fait...

Pourquoi existe t-il une plainte contre DESPOINTES ? Parce que les martiniquais ont saisi la justice et porté plainte !

Quand, en second lieu, des gendarmes qui avaient roué de coups le syndicaliste Alex LOLLIA, lui ont aussi tenu des propos racistes : Prêtre n’a diligenté même pas une enquête interne ! Même pas pour vérifier si ce qui était dit était avéré par la victime et par nous était avéré !

Troisième élément, qui démontre que Prêtre est un récidiviste... Quand le militant communiste Claude AREKIAN http://ugtg.org/article_815.html#nb6 avait dénoncé la manière dont les français envahissaient et occupaient la palge de la ville de Sainte Anne, et expliqué que les Guadeloupéens n’avaient plus leur place sur la plage : il a été traîné en justice ! Il a subi un procès, une tentative d’incarcération, et bien d’autres abominations... Et qui était déjà là ? PRETRE !

Et c’est à nouveau lui, ce même Prêtre http://ugtg.org/article_815.html#nb7 , qui est à l’oeuvre ! Et c’est toujours dans un seul sens ! Dans le même temps qu’il joue à l’hypocrite sur CANAL10 http://ugtg.org/article_815.html#nb8 afin de montrer une face avenante aux Guadeloupéens... Nous nous disons : attention ! Car c’est précisément cela le colonialisme français ! Il vous présente son beau visage, qui n’est en réalité qu’un masque d’hypocrisie.

PRETRE est donc en service commandé http://ugtg.org/article_815.html#nb9 pour essayer de détourner l’attention des gens sur le véritable sens de ce mouvement. Et surtout, de faire en sorte de retourner l’opinion française - qui a basculé contre l’Etat français en soutenant et en étant favorable à plus de 70% (78%) ce mouvement de grève - qui considère que ce mouvement est un exemple qu’il peut utiliser dans le combat qui va être le leur contre la vie chère.

Que veulent-ils faire aujourd’hui ? Montrer aux français que le mouvement qu’ils veulent prendre en exemple est un mouvement de gens souhaitant manger les blancs ; de gens racistes, de cannibales, de nègres méchants et au tempérament mauvais...[La tradition raciste et négrophobe dont la droite française, mais pas qu’elle..., est viscéralement porteur, s’est ici mué en réflexe et a fonctionné de manière instinctive : cf. éditorial de C. barbier, les propos de F. Lefebvre, les articles du Figaro...]. Voilà ce qu’ils tentent de faire.

Mais il est trop tard : en France, à partir du 19 mars, le mouvement prendra aussi son élan... Car n’oublions pas : Mai 1968 est arrivé un an après les évènements de Mai 1967 en Guadeloupe...

Première partie de l’intervention de Rosan MOUNIEN

Notes

http://ugtg.org/article_815.html#nh1
NDLR : référence probable à l’ouvrage "Capitalisme Esclavage", Eric Williams, éd. Présence Africaine, Paris, 1968 - Première édition : Londres, 1944.

http://ugtg.org/article_815.html#nh2
En effet, l’impact de Williams sur ce champ d’études et de recherches s’est avéré d’importance durable. Comme Barbara Solow et Stanley Engerman l’ont mis en évidence dans la préface à une compilation d’essais sur Williams basée sur les actes d’un colloque commémoratif tenu en Italie en 1984 : " Eric Williams a défini l’étude de l’histoire des Caraïbes, et son écriture a affecté le cours de l’histoire des Caraïbes… Les chercheurs peuvent être en désaccord sur ses idées, mais il reste le point de départ de la discussion… N’importe quelle conférence sur le capitalisme britannique et l’esclavage dans les Caraïbes est une conférence sur Eric Williams."

http://ugtg.org/article_815.html#nh3
Lire sur ce site l’article de Marie François Zébus : Paysannerie et économie de plantation - Le cas de la Guadeloupe, 1848-1980

http://ugtg.org/article_815.html#nh4
NDLR : Ainsi de la mésaventure arrivée à ce nègre noir, directeur d’une société de location de véhicules détenue par Christian VIVIES, ex président du MEDEF Guadeloupe : Lors du rachat des sociétés automobiles (concessions locations) de VIVIES par HAYOT au début du 21eme siècle, une réunion de direction est organisée en Martinique et présidée par le nouveau maître en personne... Un tour de présentation est effectué, tous les cadres et responsables se présentent et font allégeance, sauf le nègre qu’on fait mine d’oublier... Plus tard, HAYOT se rapproche et lui demande benoîtement ce qu’il fait là... Il décline tranquillement ses identité et qualité... avant de s’entendre demander s’il sait bien où il est et l’objet de la réunion... Dans les semaines qui suivent il est licencié. En 2008, il gagnera ses procès pour licenciement... sans cause réelle et sérieuse.

Mais gageons qu’aucun chien créole de garde de F. LEFEBVRE et d’un Etat par définition raciste parce que colonial, qu’aucun prêtre de passage déguisé en procureur, qu’aucun flic de toujours habillé ce jour en très digne représentant de la HALDE, qu’aucun philosophe officiel de la pensée négrophobe et révisionniste en cours en Guadeloupe... ne lira ces lignes. Il faudrait alors faire face à une pluie de plaintes et de procès en diffamation...

Car si nous savons depuis Paul NIGER que le crime du colonialisme c’est de faire passer ses victimes pour des bourreaux, nous oublions trop souvent que la mission propre de ses avocats procureurs et juges, c’est de faire passer ses contempteurs pour des tontons macoutes assoiffés de sang, blanc de préférence.

http://ugtg.org/article_815.html#nh5
Commentaire du journaliste de radyotanbou.net, Jean-Claude DONGAL : Il faut rappeler quelque chose d’important, Rosan Mounien : s’agissant des dédommagements que cette caste a reçus, cela s’est produit de manière répétée tout au long de l’histoire. Déjà en 1848, ils avaient bénéficié d’une première vague de dédommagements... Ils ont à nouveau bénéficié de dédommagements pour leurs usines lors de la crise et du déclin de l’industrie sucrière... Et puis il y a une troisième vague dans une période plus récente, avec leur reconversion dans l’import-export : ils profitent des mannes de l’Etat colonial français, au travers d’allègements, d’exonérations, de subventions, de défiscalisations...

Ces messieurs sont donc, contrairement aux idées véhiculées, dans une pratique historique constante : recevoir de l’argent de l’Etat !

http://ugtg.org/article_815.html#nh6
L’Affaire Arekian :

Claude Arékian, militant du parti communiste, a été poursuivi pour « incitation à la haine raciale et discrimination ». La justice, en fait le procureur Jean Michel Prêtre, lui reprochait d’avoir écrit un article dans le journal local « Echanges » de la section Saintannaise du parti communiste qui demandait à ces derniers « de reconquérir leur place, toute leur place dans les activités commerciales qui se déroulent chez eux ». Il est écrit que la plage est occupée par des « allogènes » et c’est l’utilisation de ce terme qui lui a été reproché.

Pour d’autres affaires beaucoup plus graves, la justice n’avait pas été aussi rapide, notamment en ce qui concerne le racisme ouvert envers les immigrés haïtiens distillé sur la radio de Yoyotte. Mais lorsqu’il s’agit de critiquer même modérément la « bonne société » blanche dont trop de membres se comportent encore en colonialistes, alors là, la justice ne laisse rien passer. Il semblerait même que le procureur en avait fait une affaire presque personnelle...

Source : Combat ouvrier N°940 - Le Journal

http://ugtg.org/article_815.html#nh7
Rosan Mounien aura oublié de citer les deux affaires encore en cours : l’affaire des menaces planant contre maître Patrick TACITA et l’affaire des écoutes téléphoniques de maître Sarah ARISTIDE... Et là encore : toujours le même Prêtre.

http://ugtg.org/article_815.html#nh8
Il y co-anime un tchate ou un tchat plus insipide que juridique avec Yannis LEBORGNE MALAHEL, un ancien chômeur auto proclamé consultant et conseiller, régleur de problèmes, journaliste, journaliste juridique, psychothérapeuloge et producteur de la dite émission modestement intitulée "Magazine d’information Juridique à Vocation Pédagogique et Intemporelle" (dixit).

http://ugtg.org/article_815.html#nh9
NDLR : Le procureur PRETRE, loin d’être une exception, est un digne héritier et se situe bien dans dans le droit fil de la tradition de ce corps : Au cours du 20eme siècle, la magistrature française n’a guère agi différemment dans les différentes colonies françaises : qu’il s’agisse de la féroce répression contre les Algériens, puis de la répression contre les Guadeloupéens après les massacres de Mai 1967 (Guadeloupéens pourchassés, accusés et traînés par centaines en justice, mais aucune poursuite, aucune enquête contre les bourreaux et massacreurs des 26 27 mai), ou en Kanaky dans les années 80... Pas plus, peut-être même, que pendant la période d’occupation allemande :

Pour mémoire :Le corporatisme, un nationalisme d’exclusion, un anticommunisme viscéral, une politique antisémite et le choix délibéré de la collaboration permettent de définir le régime de Vichy.

Ainsi, Dans le journal Le Monde daté du 26 novembre 1992, p. 11, Louis Mexandeau, à l’époque secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, écrivait, par exemple, au sujet de l’administration française sous l’Occupation : « Cette administration - fonctionnaires, policiers, gendarmes et magistrats - a été un instrument de la politique de collaboration. Cela s’est fait à différents degrés, mais, incontestablement, une partie importante - de moins en moins importante à mesure que les années passaient - de l’administration française a appliqué la politique de collaboration et s’est faite l’auxiliaire des Allemands. Il y avait des variations, mais l’intention générale était clairement celle-là. »


remarque personnelle : Quand je constate que le LKP est constitué de 49 syndicats et associations, je suis admiratif devant la plateforme de revendications ( à comparer avec la "pauvreté" - pour ne dire pire - de la plateforme commune de l’intersyndicale de métropole), et qu’ils aient été capable de mener ensemble une lutte aussi longue, aussi dure, en restant soudés

Une belle leçon : je ne pense pas qu’il faille appeler ça "démocratie", notion bourgeoise, mais d’un véritable Conseil Ouvrier

Messages

  • Une belle leçon : je ne pense pas qu’il faille appeler ça "démocratie", notion bourgeoise, mais d’un véritable Conseil Ouvrier

     ???? !

    Un conseil ouvrier ne tire toute sa puissance que si il fonctionne démocratiquement.

    Il faut cesser de tourner autour des mots et être ambigu : Oui le contrôle des travailleurs sur ses organisations est une condition d’efficacité. Oui c’est de la démocratie. Non la démocratie n’a pas été inventée par le capitalisme (mais par des esclavagistes grecs).

    L’unité des organisations dans le LKP par la puissance qu’il engage, sa détermination peut passer à une structuration démocratique sur toute l’ile où les travailleurs contrôlent ce qui se dit en leur nom.

    D’ailleurs la meilleure des choses a été la participation massive, en manif , pour accompagner les négociateurs.

    De ce point de vue c’est une forme de démocratie (la démocratie n’a pas été inventée par le capitalisme, tous les pas démocratiques en avant l’ont été pour l’essentiel par le mouvement ouvrier dans l’histoire moderne, ce qui est une question distincte du champs de la démocratie restreinte bourgeoise).

    L’article de Combat Ouvrier, organisation sœur de Lutte Ouvrière aux Antilles, est précieux et décrit par le menu des aspects de la bataille des travailleurs et du LKP en Guadeloupe.

    Effectivement la détermination du LKP, front de plusieurs dizaines d’organisations, soudées pour et par la lutte est un exemple.
    L’ampleur des revendications portées et des batailles menées pour les accords contrastent avec nos directions syndicales ici qui sont peu déterminées, sur la défensive et obsédées par la négo avant même de mener la bataille...

    Chaque situation est différente mais la leçon est claire pour tous et toutes, parfaitement applicable ici.