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LOI TRAVAIL : LA PRECARITE COMME UNIQUE HORIZON

par nono

Publie le jeudi 9 juin 2016 par nono - Open-Publishing
1 commentaire

Alors que nous fêtons cette année les 70 ans du Front
populaire, le gouvernement fait un virement à 180
degrés en voulant imposer, à marche forcée, la loi
travail. Elle est bien entendue néfaste pour l’emploi
mais, à terme, elle risque d’entraîner des
conséquences néfastes pour la vie quotidienne de
millions de Français. Ce sera plus de difficultés pour
accéder à un logement, des crédits très difficiles à
obtenir faute de situation stable, une santé sacrifiée
pour couvrir d’autres besoins élémentaires de la vie
courante.

Se loger : Une vraie galère !

Selon une enquête réalisée au mois de mars 2015
par l’AFEV, l’observatoire de la jeunesse solidaire,
sept jeunes sur dix entre 18 et 30 ans ont déjà été
confrontés à des difficultés d’accès au logement. 26
% d’entre eux ne peuvent louer faute de moyens et
plus d’un jeune sur dix s’est retrouvé sans logement
ou en situation précaire. Un quart d’entre eux a même
dû sacrifier le budget santé ou alimentation pour
pouvoir payer le loyer.

Autre fait marquant : 21 % déclarent n’avoir pas
eu accès à un logement car sans emploi ou avec
un emploi précaire. Pour faciliter leur situation, 18
% des sondés qui disposent de leur propre logement
reçoivent une aide financière familiale (dans un cas
sur deux, il s’agit de se porter caution). Si la plupart
des 18-30 ans a quitté le nid (81 %), les 19 % de
jeunes qui habitent encore au domicile parental le font
(pour 66 % d’entre eux) par obligation.

La loi El Komri peut, à terme, renforcer l’exclusion
dans le domaine du logement puisqu’elle instaure
une précarité « transgenerationnelle ». Autrement
dit, les jeunes et leurs parents seraient touchés
de manière identique par le phénomène.

La précarité dans l’emploi : Un vrai
« casse tête » pour obtenir un crédit
immobilier

Les CDD représentent aujourd’hui 86 % des
embauches. Il faut savoir qu’à peine 3,5% des
personnes ayant obtenu un crédit sont en CDD. La
plupart du temps, ils l’obtiennent en tant que
co-emprunteur. Les banques refusent par définition
un CDD puisque c’est un contrat qui prendra fin au
bout de quelques mois alors que la durée initiale d’un
crédit est de 20 ans en moyenne, pour une durée de
remboursement effective de 7 à 10 ans. En refusant
de taxer les embauches en CDD, le gouvernement
maintiens le statut quo.

La santé des Français menacée

En 2014, le haut conseil pour la santé public publiait
un rapport qui dressait un parallèle entre la
progression de la précarité et le renoncement aux
soins :

« Il faut maintenant admettre que la précarité représente
une menace réelle pour la santé.

Ce constat alarmiste du haut conseil date de deux
ans. Imaginons-nous quelques années après la
promulgation de la loi El Komri qui préconise ni
plus ni moins la généralisation de la précarité de
l’emploi.

L’association de défense des consommateurs
INDECOSA-CGT demande le retrait de la loi Travail
parce qu’elle risque, à terme, de renforcer la spirale
de l’exclusion et augmenter les inégalités. La
première des libertés fondamentales dans une
démocratie est de permettre aux hommes de vivre
dignement de leur travail.

Messages

  • Bravo pour cet article,j’ai 52 ans et je cumule depuis 3 ans des cdd,avec chomage pendant les fermetures de société,alors surtout il faut continuer le combat pour mes enfants ,mes petits enfants.

    Je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il y a impossibilité de déménager ,de changer sa voiture,tout est bloquer quand on est précaire.
    Donc je suis archi contre cette loi qui va encore plus nous affaiblir ,au lieu de nous donner des solutions,ces ministres marchent sur la tete donc c’est au peuple de lever les bras.

    Le 14 Juin ,je serais comme des milliers d’autres gens dans la rue pour dire non à cette fumisterie !