La France, la Nation, l’État et la République : quatre grands fétiches à Majuscule et plus !

DECONSTRUCTION d’un usage idéologique

La France, la Nation, l’État et la République sont quatre grands fétiches à Majuscule qu’il ne faut pas adorer bêtement.

La désacralisation comme processus critique et défétichisant fait tomber la Majuscule (réservée aux dieux et demi-dieux) pour les dispositifs qui surplombent les humains afin de permettre d’aimer ce qui reste juste et bon. Ce n’est pas une casse totale. On ne jette que ce qui est par trop en lien avec les dominations multiples et on conserve qui construit positivement la société, y compris pour les plus opprimés, les plus dominés, les couches sociales modestes. Car il faut des outils contre l’agression oligarchique, contre ses dépossessions.

Brièvement, 4 critiques :

1 - La France catholique d’avant la Révolution de 1789 est de peu d’importance. La France laïque avec Liberté, Egalité, Fraternité est à défendre : vivent les lois de 1905 et 2004. La France de l’oligarchie n’est pas la France du peuple-classe. La première réduit la vie démocratique, le second aspire à l’étendre. La première développe l’austérité, l’injustice sociale et fiscale, le second défend potentiellement l’Etat social, l’Etat fiscal juste, la Sécurité sociale, les services publics qui satisfont les besoins sociaux. Le néolibéralisme outil du capitalisme renforcé détruit l’égalité des territoires en rendant plus riches ceux déjà riches, et plus pauvres ceux déjà pauvres. Régression ! On évoque dans ma ville - Rennes - la gentrification du centre-ville et la moindre mixité d’origine de certains quartiers périphériques connus. On en discute (pour écarter ce qui est faux d’abord et) pour que çà change ou on laisse faire le capitalisme et l’entre-soi du 1% d’en-haut !

2 - La Nation n’est que discours si il y a incapacité à nationaliser contre les firmes multinationales qui privatisent. Il faut rendre en 2016 les autoroutes à la Nation. La Nation n’est que fétiche pour benêts si les services publics ne sont pas là pour servir d’appui à ses composantes les plus modestes, y compris les simples résidents. La Nation n’est pas égocentrisme mais ouverture au monde pour être riche. Elle s’accomode mal de l’Union européenne liée au néolibéralisme destructeur, s’accomode mal du FN et des intégrismes religieux .

3 - La République c’est la "chose commune" aux diverses composantes du peuple, ce n’est pas le cache-sexe des FMN et des grandes banques. Elle n’est pas non plus cette complicité ambiante face au fétichisme contemporain de la compétition commerciale totale (le Dieu des Affaires), de la rentabilité généralisée, de l’efficacité contre la sensibilité à l’humain (et à ses souffrances) et in fine de la guerre hobbesienne de tous contre tous, façon Spencer.

4 - L’Etat, outre son volet social et démocratique déjà abordé, ne peut être soutenu que si son autorité est juste. Le rôle de la Police (et de la Justice) y est décisif. L’Etat d’urgence avec les nombreuses dérives policières de ce premier semestre 2016 diminue fortement la valorisation toujours difficile de l’Etat de droit. On est dans une phase régressive. Il faut reconquérir cet Etat de droit !