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La SNCF écrit aux cheminots, la grève gagne la RATP et EDF

Publie le vendredi 9 novembre 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

de Chevallard Lucile

Anne-Marie Idrac écrit aux agents ne pas comprendre « le refus de discuter » des syndicats de la SNCF sur la réforme des retraites. Les fédérations de la RATP et d’EDF-GDF se joignent en majorité à la grève du 14 novembre.

Une nouvelle journée noire dans les transports s’annonce mercredi prochain, en particulier en Ile-de-France. Après SUD et la CGT, l’Unsa, FO et les Indépendants ont déposé un préavis de grève reconductible à compter de mardi, 20 heures, à la RATP, contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. Ces organisations représentent plus de 80 % des agents. La CFDT et la CFTC appellent à une grève « carrée » de 24 heures. Seule la CGC ne s’associe pas au mouvement. Les syndicats de la RATP rejoignent leurs homologues de la SNCF, qui appellent tous à une grève reconductible, hormis les conducteurs autonomes de la Fgaac. A EDF et GDF, la CFDT, la CGC et la CFTC ont également appelé à la grève (pour 24 heures) le 14 novembre, rejoignant la CGT (53 %) et FO (15,8 %), en dépit d’une négociation de branche qui s’est tenue hier. « Rien de concret ni de suffisant » n’est sorti de la réunion, estime la CFDT. « Malgré le fait que trois organisations [CFDT, CFTC, CGC] aient accepté d’ouvrir des négociations, les employeurs de la branche sont restés sourds aux demandes des syndicats », a renchéri la CGC.

Désamorcer la grogne A la SNCF, la direction cherche par tous les moyens à atténuer la mobilisation des cheminots. En début de semaine, Anne-Marie Idrac, la présidente, Guillaume Pepy, le directeur général exécutif, et François Nogué, le directeur des ressources humaines, ont rencontré un grand nombre de cadres de l’entreprise. Le but : tenter de désamorcer la grogne de cette catégorie de personnel qui s’était particulièrement mobilisée le 18 octobre. Mercredi, la direction a de nouveau écrit aux syndicats pour leur expliquer les propositions et les inciter à rejoindre la Fgaac et le SNCS (qui représente les cadres supérieurs) à la table des négociations. Si la CGT répète qu’il n’est pas question de négocier tant que le cadrage politique de la réforme n’a pas évolué, la direction conserve « l’espoir qu’au moins un syndicat » revienne sur sa décision. Hier, la CFTC disait qu’elle pourrait se laisser tenter. Une réunion de négociation est prévue ce matin.

Enfin, et surtout, la présidente de l’entreprise a pris l’initiative, hier, d’écrire directement aux 160.000 cheminots. Dans ce message adressé par e-mail et par courrier, elle dit ne pas comprendre « le refus de discuter » des syndicats, alors que le gouvernement a fait d’ultimes propositions, et que l’entreprise elle-même fait des « propositions concrètes et précises » complémentaires. Il s’agit par exemple de « discuter d’une augmentation de salaire pour les agents prolongeant leur activité au-delà de 55 ans (50 ans pour les conducteurs) », et de « la validation gratuite pour la retraite des périodes de temps partiel ou d’interruption d’activité pour enfant ».

Le message de l’entreprise se veut clair : pourquoi les cheminots devraient-ils faire grève et perdre une partie de leur salaire alors que les propositions qui sont sur la table ne demandent qu’à être discutées ? Pour la SNCF, l’enjeu est important. La dernière grève a coûté 50 millions d’euros. « Un mouvement reconductible entraînerait l’entreprise vers une aventure inconnue et dangereuse, alors qu’au même moment un avenir de développement s’ouvre à nous comme jamais cela n’avait été possible », conclut Anne-Marie Idrac.

http://www.lesechos.fr/info/france/4646387.htm?xtor=RSS-2062

Messages

  • Idrac en 2003 à écrit une lettre appelant les agents RATP à cesser la grève , car personne ne voulait remettre en cause leurs régimes promis juré

    la parole d’Idrac ne vaut pas un calot

    Idrac ancienne députée et sous ministre de Juppé

    syndicaliste SUD-RATP

    • Courrier du 23 Mai 2003 adressé à Tous les agents de la RATP

      Madame, Monsieur,

      Je connais votre inquiétude sur l’avenir du régime spécial de retraite RATP qui fait partie du contrat social avec l’Entreprise.

      Les spécificités qu’il comporte résultent de la compensation des contraintes propres à vos métiers et sont la contrepartie de votre engagement au service des voyageurs .

      Je vous confirme que le projet de loi sur l’évolution des régimes de retraite concerne exclusivement " les salariés du secteur privé , les fonctionnaires, les travailleurs indépendants du commerce, de l’artisanat, de l’agriculture et des professions libérales ".

      Ce sujet est donc de la compétence de l’Entreprise. Le régime de retraite de la RATP comme l’a précisé le Premier Ministre ne fait donc pas partie de la réforme. “Il n’avait pas à en faire partie car le rapport démographique entre actifs et retraités reste stable ces prochaines années .

      Toute garantie vous étant ainsi apportée du maintien en l’état de votre régime, j’en appelle à votre sens du service public et de l’intérêt des voyageurs, de leurs familles et de l’ensemble des franciliens qui ont besoin de vous et du service de qualité que vous savez leur apporter.

      Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l’ assurance de ma considération la meilleure.

      Anne-Marie Idrac

  • Face à l’avalanche de mensonges relatifs au financement de notre système de retraites, il est urgent de rétablir quelques vérités occultées par les médias. Tel est l’objectif du document explicatif disponible : ICI.