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La Suisse manque de certains vaccins importants (Le Matin)

par Pour un peu plus de benef pour les actionnaires

Publie le mardi 21 juillet 2015 par Pour un peu plus de benef pour les actionnaires - Open-Publishing

Pour la première fois, une pénurie de vaccins combinés de base sévit en Suisse. Ces produits sont souvent destinés aux bébés pour leur première vaccination. Un article de Pascal Schmuck, Zurich, le 21 Juillet 2015 http://www.lematin.ch/suisse/suisse-manque-vaccins-base/story/28393867

Les médecins suisses ont souvent recours au Pentavac de l’entreprise Sanofi Pasteur MSD. Le vaccin combiné immunise contre le tétanos, la coqueluche, la diphtérie, la poliomyélite et la méningite. Seulement voilà : il n’est plus disponible en Suisse, explique le Tages-Anzeiger dans son édition du 21 juillet.

Des livraisons sont prévues en décembre, a indiqué la directrice du groupe français. Elles comprendront également des arrivages de Tetravac, une autre vaccin combiné de Sanofi qui souffre également de goulet de production. Et la situation n’est pas meilleure chez la concurrence, l’Infanrix de GlaxoSmithKline (GSK) utilisé pour l’immunisation de base, n’est plus disponible en Suisse « jusqu’à mi-août 2015 au moins » pour certaines variantes, comme l’a relevé l’Office fédéral de la santé publique dans son bulletin publié lundi.

Il existe des alternatives

Cette situation est une première en Suisse, ainsi que l’a confirmé le chef du département à l’OFSP, Daniel Koch. La pénurie concerne également le vaccin Priorix de GSK, contre la rougeole-oreillons-rubéole (ROR), ainsi que l’unique vaccin monovalent contre l’hépatite A commercialisé dans le pays.

La situation n’est toutefois pas dramatique car il existe des alternatives recommandées par l’OFSP, qui tient sur son site InfoVac la liste des vaccins disponibles avec les dates prévues pour le réapprovisionnement.

Les médecins qui disposent de stocks n’hésitent pas à aider les collègues mais ils relèvent le piquant de la situation. « C’est une catastrophe si la Confédération veut lancer une campagne de vaccinations pour 2016 alors que les vaccins manquent », s’inquiète Rolf Temperli, membre de la présidence de l’association professionnelle de la pédiatrie ambulatoire.

De retour dans la semaine

Selon Urs Kientsch, porte-parole chez GSK, la pénurie de Priorix est due à des exigences internes des contrôles de qualité. En effet, une série de vaccins produite spécialement pour le marché suisse a échoué à ces tests. Le vaccin devrait toutefois être normalement livré cette semaine.

C’est également GSK qui fournit le Havrix 1440, le seul vaccin monovalent contre l’hépatite A actuellement commercialisé en Suisse. Le produit a souffert d’une panne technique de fabrication mais les livraisons sont également prévues cette semaine.
En ce qui concerne le Tetravac et l’Infanrix, l’OFSP recommande avec effet immédiat de se tourner vers une alternative pour les enfants âgés de quatre ans au moins.

Impossible de réagir à court terme

La Suisse, comme le reste de l’Europe, est touchée par cette pénurie de vaccins combinés pour la vaccination de base en raison de la très forte demande des pays émergents. « Plus de 60% de notre production est y déjà destiné », a confirmé Urs Kientsch chez GSK. Sans compter que la fabrication et la vérification d’un nouveau lot peut prendre plus de 18 mois, il est donc « extrêmement difficile » de réagir à court terme.

A ces tendances s’ajoute la volonté des autorités de vérifier les vaccins encore plus sévèrement qu’il y a deux ou trois ans, renchérit Andrée Montigny chez Sanofi. Ces problèmes passeraient inaperçus si le nombre de fabricants n’avait pas baissé dans le monde.

D’autres pénuries à venir

Novartis se désengage ainsi de ce secteur. Un processus de concentration dans la branche est actuellement en cours, a confirmé Urs Kientsch. Un mouvement logique d’un point de vue commercial mais moins évident pour la sécurité d’approvisionnement et de futures pénuries dans les années à venir ne sont pas exclure si les groupes n’augmentent pas leurs capacités de production.

La situation est suivie de près à l’OFSP, qui s’en inquiète, a reconnu Daniel Koch. La Confédération a pris des mesures à la mise en place de stocks obligatoires mais leur concrétisation peut prendre jusqu’à 3 ans. La solution viendra surtout des groupes pharmaceutiques, selon Rolf Temperli. Ceux-ci doivent optimiser leurs processus de production afin de réduire autant que possible les goulets de fabrication.