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La "gauche" petite-bourgeoise fait la promotion de la guerre de la CIA en Syrie

par Alex Lantier

Publie le mardi 16 avril 2013 par Alex Lantier - Open-Publishing
9 commentaires

La « gauche » petite-bourgeoise a réagi à la publication de rapports détaillés sur le rôle de la CIA et son soutien aux forces islamistes dans la guerre par procuration menée par les États-Unis en Syrie en intensifiant son soutien à cette guerre. Des partis comme l’International Socialist Organisation (ISO) aux États-Unis et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) en France fonctionnent comme les propagandistes conscients d’une opération néo-coloniale de la CIA.

L’article de l’ISO du 9 avril par Yusef Khalil, intitulé « Pourquoi la gauche doit soutenir la Révolution syrienne » – qui cite Gayath Naïssé, l’un des principaux auteurs du NPA sur la Syrie – commence par diffamer les opposants à la guerre menée par la CIA dans ce pays, les traitant de partisans du président Syrien Bashar el-Assad.

Khalil commence, « "Les envois aériens aux rebelles en Syrie s’étendent avec le soutien de la CIA", s’écriait un titre du New York Times à la fin mars. "Intervention étrangère ! ", s’écriaient en retour les partisans du dictateur Syrien Bashar el-Assad. » Il continue, « Certains parmi la gauche américaine et internationale continuent à s’accrocher à l’idée que le régime qui dirige cette violence et cette répression est progressiste – et que le soulèvement contre lui a été agencé par les gouvernements occidentaux. »

L’affirmation de Khalil, qui se moque de l’idée que l’impérialisme occidental serait derrière la guerre en Syrie, est en contradiction flagrante avec le fait largement reconnu que la CIA et ses alliés dans la région arment l’opposition pour déstabiliser la Syrie et faire tomber Assad. L’implication que toute opposition à cette guerre des États-Unis viendrait de « partisans du dictateur syrien Bashar el-Assad » relève de la diffamation et du mensonge politique. Elle vise à empêcher une lutte pour mobiliser la classe ouvrière qui pourrait lutter à la fois contre le régime d’Assad et, surtout, contre l’intervention en Syrie des sections les plus agressives de l’impérialisme américain.

En excluant une telle lutte, Khalil soutient une opération sanglante de la CIA et, derrière cela, la politique moyen-orientale de l’impérialisme américain, dont la guerre en Syrie a eu des conséquences dévastatrices pour le peuple syrien.

L’Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar, et la Turquie ont aidé à l’achat et au transport vers la Syrie d’une « cataracte d’armements » coordonnée par la CIA ; ce sont là les mots de l’un des responsables américains sympathisant avec l’opposition syrienne et qui est cité dans l’article de mars du Times. Ce journal estime « de manière prudente » la quantité de munitions envoyées en Syrie à 3500 tonnes. Dans les combats qui ont suivi, 70 000 syriens sont morts, et près de 5 millions ont été contraints de quitter leur foyer.

Les experts de la politique étrangère américaine ont déclaré que les troupes de choc de Washington sont le Front al-Nusra, lié à Al-Quaïda, qui reçoit toujours un soutien, apparemment sans difficulté, de la part de la CIA – alors même que Washington a déclaré fin décembre qu’al-Nusra était une organisation terroriste. (Lire également : Le représentant de Washington en Syrie : Al-Qaïda).

La déclaration de l’ISO montre clairement qu’elle soutient la décision des milices anti-Assad d’accepter les armes de la CIA. Khalil écrit, « la question vitale pour l’opposition syrienne est comment recevoir de l’aide de la part des sources qui peuvent lui fournir ce dont a besoin la révolution, c’est-à-dire des armes, tout en maintenant une prise de décision syrienne indépendante. C’est une question à laquelle il est difficile de répondre, mais pas impossible. »

La prétention de Khalil qu’il serait possible de maintenir « une prise de décision syrienne indépendante » tout en recevant des armes de la part de la CIA est une fiction absurde, concoctée pour dissimuler le fait que l’ISO soutient une guerre coordonnée et organisée par Washington.

Comme l’ont clairement dit les responsables américains interrogés par le Times, les envois d’armes sont surveillés de près par la CIA. Le Times écrit, « les officiers des renseignements américains ont aidé les gouvernements arabes à acheter des armes, y compris une importante cargaison venant de Croatie, et ont passé au crible les commandants et les groupes rebelles pour déterminer qui devait recevoir les armes au fur et à mesure qu’elles arrivaient, selon les dires de responsables américains s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. »

Le journal ajoute que l’ex-directeur de la CIA David Petraeus a « joué un rôle essentiel pour aider à mettre en marche ce réseau aérien et a consulté divers pays pour y collaborer avec eux. »

Le soutien ouvertement accordé par l’ISO et la "gauche" petite-bourgeoise européenne aux guerres menées par la CIA représente un point culminant dans leur évolution en tant que partis pro-impérialistes bourgeois, opérant à la périphérie du Parti démocrate aux États-Unis ou des partis sociaux-démocrates en Europe.

Frappés par la crise économique mondiale qui a éclaté avec le crash de Wall Street en 2008, ils ont soutenu la classe dirigeante dans chaque pays quand elle tentait d’imposer le fardeau de la crise à la classe ouvrière. Pendant qu’ils applaudissaient les trahisons par les syndicats des luttes des travailleurs contre l’austérité à l’intérieur, leur rôle en politique étrangère a été encore plus ouvertement aligné sur la politique impérialiste.

Après l’éclatement de luttes révolutionnaires dans les classes ouvrières égyptienne et tunisienne en 2011, ils ont soutenu les interventions, menées sous le leadership des Etats-Unis, pour faire tomber des régimes que Washington considérait être des obstacles à ses intérêts – d’abord la guerre de 2011 en Libye puis celle menée en Syrie. Ils l’ont fait en affirmant de manière mensongère que les forces qui menaient ces guerres étaient révolutionnaires.

Les tentatives de Khalil de déguiser les positions pro-impérialistes de l’ISO avec un peu de rhétorique "de gauche", son affirmation qu’accepter l’aide de la CIA est une nécessité révolutionnaire, le pousse à d’absurdes falsifications.

Il écrit, « les révolutionnaires syriens – réagissant à la répression brutale de la dictature – devaient développer une résistance populaire armée pour se défendre et vaincre les forces du régime. De grandes parties du pays, dont des bases militaires et des aéroports importants, ne sont plus aux mains du gouvernement, mais elles restent soumises à un bombardement intense. Néanmoins, dans beaucoup de ces régions, les Syriens expérimentent localement avec la démocratie directe, maintenant que le régime a perdu le contrôle. »

La fantaisie de l’ISO sur le fait que les Syriens seraient maintenant en train d’expérimenter avec des formes radicales de démocratie directe sous la botte des milices islamistes sectaires et ultra-droitières armées par la CIA est ridicule. Les travailleurs syriens dans les zones contrôlées par l’opposition sont soit simplement en train d’essayer de survivre pendant que les guérillas islamistes pillent leurs lieux de travail, leurs écoles, leurs foyers, soit manifestent activement contre la brutalité de l’opposition.

Une série d’entretiens réalisés par le Guardian avec les forces des milices de l’opposition à Alep en décembre dernier montrait le caractère foncier de ces milices islamistes, qui pillent la population pour obtenir de l’argent afin d’acheter des armes à la CIA. Le commandant d’une des milices dit ainsi « je libère une zone, j’ai besoin de ressources et de munitions, donc je commence à piller la propriété du gouvernement. Quand c’est fini, je passe au pillage d’autres types de propriété et je deviens un voleur. »

Un autre représentant de l’opposition faisait remarquer la mort d’un combattant de l’opposition, Abu Jameel, dans un combat avec d’autres milices au sujet du partage du butin suite à la prise d’un entrepôt d’acier. Il dit, « se faire tuer à cause d’une altercation pour un butin est un désastre pour la révolution. C’est extrêmement triste. Il n’y a pas une seule institution du gouvernement ou un entrepôt encore debout à Alep. Tout a été pillé. Tout est parti. »

Étant donné le rôle d’Alep comme centre de l’industrie pharmaceutique publique syrienne, les raids de l’opposition sur les usines et les autres installations ont eu un effet dévastateur. Les médicaments essentiels manquent, notamment les médicaments pour traiter le diabète et les antibiotiques. Les avions de l’Etat qui ramenaient des vaccins en Syrie se sont fait tirer dessus, et le chlore pour la purification de l’eau est interdit à l’importation par les puissances impérialistes au prétexte qu’Assad pourrait s’en servir pour créer des armes chimiques – ce qui entraîne une multiplication des infections par l’eau.

Abdul-Jabbar Akidi, un ex-colonel de l’armée syrienne et un membre dirigeant du conseil militaire de l’opposition à Alep, a admis qu’il y a une hostilité populaire profonde envers ses forces à Alep : « Même les gens en ont marre de nous. Nous étions des libérateurs, mais maintenant ils nous dénoncent et manifestent contre nous. »

L’ISO et le NPA ont maintenu un silence consciencieux sur les manifestations populaires contre les forces d’opposition islamistes, des forces manipulées par la CIA qu’ils ont promues. Ces manifestations sont pourtant une indication qu’une révolution s’appuyant sur la classe ouvrière en Syrie prendrait la forme d’un soulèvement contre les forces d’opposition soutenues par Washington et par l’ISO, ainsi que contre le régime d’Assad.

À la peine pour trouver un côté positif aux forces réactionnaires qu’elle promeut en Syrie, l’ISO écrit : « Il serait faux de réduire la révolution syrienne à la question de la lutte armée et au rôle des puissances impérialistes qui tentent d’influencer et de récupérer cette lutte. Prenons le rôle des femmes dans le soulèvement – quelque chose qui n’est pas apprécié à sa juste valeur dans les grands médias. Les femmes ont été des participantes très actives et des meneuses dès le début […] Comme l’a écrit un groupe de femmes activistes à Alep, "Nous n’attendrons pas que le régime tombe pour être actives." »

La présentation par l’ISO des intégristes islamistes soutenus par la CIA comme des défenseurs des droits des femmes est absurde et répugnante. Si des forces du genre d’Al-Quaïda devaient conquérir la Syrie avec l’aide des États-Unis et de l’Arabie saoudite, les femmes syriennes – qui vivaient généralement dans des conditions modernes sous le régime laïc d’Assad – seraient contraintes de vivre dans des conditions semblables à celles auxquelles étaient confrontées les femmes sous le régime des Talibans en Afghanistan ou celles existant en Arabie saoudite. Là-bas, les femmes sont considérées comme des mineures au sens légal et se voient refuser des droits fondamentaux, dont la liberté de conduire une voiture.

En fait, les femmes activistes d’Alep que l’ISO a cyniquement brandies en exemple du caractère prétendument progressiste de l’opposition ne s’en sont pas très bien sorties. « Début mars, le conseil révolutionnaire local d’Alep a été élu et ne comprenait pas une seule femme, malgré la nomination de certaines femmes activistes très connues, » écrit l’ISO, ajoutant avec légèreté : « donc il y a – comme partout dans le monde – des progrès à faire avant que les femmes aient l’égalité en Syrie. »

Les tentatives de l’ISO de se distancer quelque peu de la politique moyen-orientale de Washington sont de la même manière emplies de malhonnêteté et de cynisme. Khalil écrit, « comme toutes les autres puissances régionales et internationales, le gouvernement américain intervient en Syrie. Il manœuvre pour influencer – et finalement, pour limiter – la révolution Syrienne […] tout au long du carnage infligé par le régime, les États-Unis ont maintenu des limites très sévères sur le soutien, en particulier le soutien militaire, qu’ils ont apporté. »

Khalil cite Naïssé du NPA sur les raisons de l’implication américaine en Syrie : « Les grandes puissances impérialistes, menées par les États-Unis, ont toujours soutenu ce qu’elles appellent une "transition ordonnée" en Syrie, ce qui veut dire uniquement des changements superficiels et partiels à la structure du régime. C’est pour des raisons géostratégiques, y compris la protection de l’entité sioniste [c-à-d Israël] et pour empêcher la révolution de réussir et de se répandre dans tout l’orient Arabe, y compris dans les pétro-monarchies réactionnaires. »

Sans même parler de la fausse contradiction que Khalil établi entre la politique américaine et la guerre menée par la CIA qu’il appelle « la révolution syrienne, » ces passages montrent clairement une chose : les politiques soutenues par l’ISO et le NPA sont en fait entièrement compatibles avec la stratégie de l’impérialisme américain. Cela comprend le maintien des revenus pétroliers du Golf persique sous contrôle de monarques réactionnaires et proaméricains, et de la division de la classe ouvrière du Moyen-Orient entre travailleurs Juifs et Arabes établie par l’existence de l’Etat israélien.

Bien que ni l’ISO ni le NPA ne le disent, la guerre des États-Unis contre la Syrie vise également à priver l’Iran de son principal allié dans la région, facilitant ainsi les préparatifs américains pour une guerre de grande ampleur contre l’Iran. L’objectif lointain de ces opérations est de s’assurer que Washington maintiendra et étendra son hégémonie sur un Moyen-Orient riche en pétrole et stratégiquement situé. Ce but est entièrement soutenu par les partis petits-bourgeois "de gauche".

Si Washington a des inquiétudes sur les "rebelles" anti-Assad, ce n’est pas qu’ils puissent être révolutionnaires. Il craint plutôt que s’il arme trop fortement ses intermédiaires islamistes en Syrie, ils risquent de livrer ces armes à des factions islamistes dissidentes dans les monarchies instables du Golf, ou qu’ils ne s’en servent pour des attaques terroristes contre Israël et les États-Unis.

En Syrie même, la guerre déchaînée par l’opposition soutenue par la CIA – qui recrute parmi les couches de la majorité sunnite de Syrie insatisfaites du régime d’Assad dont les dirigeants proviennent eux, de la minorité Alaouite – s’est développée en grande partie suivant des lignes sectaires. Elle renvoie ainsi la société syrienne aux conditions qui existaient sous la domination coloniale française au début du 20e siècle. À cette époque, les troupes françaises et leurs intermédiaires locaux maintenaient le contrôle français sur la Syrie en jouant les Chrétiens, les Druzes, les Sunnites, les Alaouites et d’autres groupes de Syriens les uns contre les autres.

L’opposition soutenue par les États-Unis est donc réactionnaire au sens classique du terme : elle ramène la société vers un passé plus primitif et oppresseur.

(Article original paru le 12 avril 2013)

http://www.wsws.org/fr/articles/2013/avr2013/peti-a16.shtml

Messages

  • en general je suis entierement d’accord sur la constatation et les propositions du NPA concernant la politique et l"economie sur la France et l’Europe...je le suis beaucoup moins sur ses positions concernant certains pays comme la Syrie notament !

    • La « gauche » petite-bourgeoise a réagi à la publication de rapports détaillés sur le rôle de la CIA et son soutien aux forces islamistes dans la guerre par procuration menée par les États-Unis en Syrie en intensifiant son soutien à cette guerre. Des partis comme l’International Socialist Organisation (ISO) aux États-Unis et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) en France fonctionnent comme les propagandistes conscients d’une opération néo-coloniale de la CIA.

      La gauche petite bourgeoise des travailleurs Poutou et Besancenot c’est sur, rien à voir avec les grands prolétaires du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI) ...
      Salut les clowns...

      L’article de l’ISO du 9 avril par Yusef Khalil, intitulé « Pourquoi la gauche doit soutenir la Révolution syrienne » – qui cite Gayath Naïssé, l’un des principaux auteurs du NPA sur la Syrie – commence par diffamer les opposants à la guerre menée par la CIA dans ce pays, les traitant de partisans du président Syrien Bashar el-Assad.

      A la différence de Alex Lantier, Gayath Naïssé est un militant de la gauche révolutionnaire syrienne. Qu’il soit au NPA je n’en sais rien, mais c’est indéniablement un militant révolutionnaire courageux. La gauche révolutionnaire syrienne a d’ailleurs perdu des militants en Syrie, enlevés, torturés et assassinés par le régime.

      Quand aux groupes qui défendent le régime Assad tout le monde sait ce qu’il en est sauf Lantier, mais peut-être en fait-il partie ?

      Oui bien sur il y a tout un travail des services de Assad pour désinformer et faire oublier que la principale intervention étrangère au régime fasciste en Syrie est bien russe, en matériels, armements, etc... De très loin.

      L’équipement russe de l’armée syrienne est là :
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_syrienne

      le soulèvement contre lui a été agencé par les gouvernements occidentaux

      (contre Assad).

      Tout le monde sait que cela est faux , sauf à estimer que des soulèvements populaires sont toujours le fruit de manipulations étrangères (sont trop cons ses arabes pour se soulever tout seuls contre un régime fasciste et bourgeois ! hein...). Le mépris mal caché des masses soulevées est là bien visible : pour Lantier, ça n’existe pas....

      Les preuves abondent que c’est un soulèvement populaire , et elles n’offrent là aucun doute, non elles ne passent pas par les médias bourgeois, mais bien, datées, par des forces de l’opposition syrienne.

      C’est l’utilisation de la puissance de feu d’une armée moderne contre des villes et des quartiers qui a basculé le pays dans la guerre et pas le soulèvement populaire.
      Ce soulèvement s’est matérialisé par des manifs de masse régulières et très puissantes jusqu’à ce que les conditions de l’agression armée du régime fasciste les rendent dangereuses pour la population. Mais elles se poursuivent à intervalles réguliers de façon bien plus limitée.

      Il est malaisé là de savoir la popularité actuelle du soulèvement même si on peut continuer de constater la décomposition du régime, de nouvelles oppositions qui se lèvent, et comme d’hab, les ancien collabos qui essayent de changer leur fusil d’épaule pour continuer de garder des places dans la Syrie de demain.

      La bascule vers la guerre civile menée par Assad (et la responsabilité là ne fait aucun doute) par une armée moderne utilisée avec puissance contre les villes et quartiers soulevés a basculé ce qui prenait un tour insurrectionnel d’une population en une guerre terrible a permit à des forces réactionnaires islamistes soutenues par le Qatar et l’Arabie Saoudite de se glisser dans ce soulèvement, et de se tailler une place.

      Le soutien de l’impérialisme US et UE à l’opposition syrienne s’apparente plus à la corde qui soutient le pendu, car tout est calculé pour entretenir mais pas pour que le soulèvement populaire puisse gagner.
      Il est bien moins important de tous points de vue que les moyens dont disposent le régime, même en aides extérieures.

      Il est taillé de façon tortueuse pour tenter dans le bordel existant de trouver des clans surs en Syrie qui permettent de garantir une stabilité favorable à l’impérialisme que Assad leur avait fourni pendant des dizaines d’années (avec la participation d’Assad dans la coalition impérialiste à la 1ere guerre contre l’Irak).

      L’impérialisme occidental, les jeux de puissances régionales comme la Turquie, les Saouds, etc, sont à la recherche de clans qui leur sont favorables. Si il y en avait de puissants il y a longtemps qu’ils leur auraient filé des moyens considérables.

      Ce n’est pas le cas.

      Ce journal estime « de manière prudente » la quantité de munitions envoyées en Syrie à 3500 tonnes. Dans les combats qui ont suivi, 70 000 syriens sont morts, et près de 5 millions ont été contraints de quitter leur foyer.

      Bon la cataracte d’armes de 3500 tonnes, ça fait rigoler...

      Par contre, essayer de faire croire que c’est à cause de cela qu’il y a eu 70 000 morts (ce que revendiquent là les petits bourgeois trotskystes qui écrivent) et le déplacement de 5 millions de Syriens relève de l’immonde.

      C’est essentiellement l’armée syrienne avec sa puissance de feu in-discriminée sur des villes (avec l’utilisation de T 72 dans des villes faisant d’immenses dégâts, détruisant des quartiers, et le début de l’utilisation de quelques missiles utilisés de façon tactique sans aucune précision) qui tue l’essentiel des syriens et est responsable principale des exils et déplacements de populations.

      Les groupes de blindés du régime se comportent comme des troupes d’occupation chargées d’écraser des populations plutôt que de lâcher du terrain.
      La destruction des villes et les pertes humaines sont essentiellement faites par ces groupes de blindés et l’utilisation d’armes de champ de bataille sur des zones urbaines.

      Exemple,, interventions de blindés dans une ville coquette (à l’origine de la taille d’Aix en Provence ou Antibes) , du point de vue des troupes d’Assad et filmés d’un autre côté par un petit groupe armé d’islamistes :

      http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=_BVtQhMuNAA
      http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=rd_8E_KSY0o

      L’existence réelle d’attentats et de crimes de la part de certains groupes armés islamistes ne doit pas faire oublier la réalité essentielle de cette guerre, une guerre contre la grande majorité des syriens.

      Le résultat de ce carnage fait par le régime a 2 conséquences contradictoires :

      1) de lever toujours plus de syriens contre lui (comme dernièrement des représentants de la communauté allaouite qui ont rejoint l’opposition).

      2) de favoriser des groupes islamistes financés, armés et bien équipés par le Qatar et l’Arabie saoudite .

      Dans là dedans il n’y a pas de position idéale possible et la seule position est de soutenir le soulèvement populaire sur ses revendications progressistes .

      Ce qui implique de se battre contre le régime fasciste de Assad, contre les groupes armés islamistes téléguidés par le Qatar et l’Arabie Saoudite, contre les interventions des appareils d’état russes, israéliens, turcs, qataris, saoudiens, iraniens, US, Français et anglais.

      Mais cela ne se fait pas dans une attitude de neutralité entre d’un côté la population syrienne et de l’autre le régime de Assad.

    • Tout le monde sait que cela est faux

      Et bien moi par exemple je ne le sait pas... même je un grand doute....

    • Le débat sur l’impérialisme et qui le combat réellement est très utile, mais...
      en attendant d’y voir à qui on décerne la médaille, prendre un peu de recul permet immédiatement de constater :
       que Hollande est la mouche du coche quand il appelle à punir sans preuve, au rebours de sa position anti guerre de 2003. N’a-t-on pas gardé le strapontin pris par Sarko, à l’OTAN ?
       que parmi les forces sur le terrain, seules comptent l’armée syrienne d’une part, avec ses alliés Hezb’, russes etc., et d’autre part des insurgés manifestement sectaires et souvent terroristes, soutenus par des milliards de dollars des émirats et par la « diplomatie » occidentale. Les vrais progressistes, que le NPA chouchouterait, il est bien seul à les connaître et à croire en leurs chances de prendre le pouvoir pour une Syrie laïque et juste mais pas répressive ni corrompue.
       que la destruction contrôlée des ADM syriennes, but de guerre la semaine dernière et maintenant en négociation, n’empêche pas Hollande d’aboyer. Au point qu’il se fait encore rabrouer à l’ONU par les US qui jettent sa proposition de résolution...

      Timisoara, les couveuses etc. ont montré qu’afin d’assurer le soutien de l’opinion « internationale » aux mesures prises contre les régimes qu’elle cible, la « communauté internationale » a recours à la propagande. Dans l’affaire syrienne, cette falsification des faits dissimule à l’opinion le soutien que la majorité de la population syrienne apporte – souvent à contrecoeur – au régime : révéler la popularité du « boucher de Damas » invaliderait toute ingérence, en cours ou prévue.

      On entend sur TF1 ce soir, que le Président français ose encore avancer son droit (que dis-je, son exceptionnelle responsabilité morale historique) à bafouer les règles internationales pour faire respecter les Règles Internationales. A ce titre, il se réserve avant le rapport des experts ONU de "prévoir la possibilité de sanctions en cas de non-application de l’accord". Toute personne consciente appréciera cela à la lumière de ce qui se passe en Irak, au Congo etc. et de l’inefficacité des nos bombes et distributions d’armes en terme de démocratie.

      nb : qui se souvient d’avoir entendu autre chose, lors des premiers jours du "printemps syrien", que les allaouakbar à la sortie des mosquées ou les tirs de snipers ? On disait de ceux-ci, à l’époque, qu’ils étaient sûrement des provocateurs favorables au régime...

  • Au NPA c est la grande dégringolade idéologique : Pour ce qui concerne l’étranger d abord la LYBIE puis la SYRIE , en FRANCE , la proposition d un front commun avec le PS pour lutter contre la réforme des retraites puis l’appel à la manif du 5 mai AVEC le FDG , alors COPAS en bon petit soldat aura beau en faire des tonnes ET SURTOUT des lignes , les faits sont têtus , le NPA qui adopte les mêmes positions que l ’impérialisme à l’étranger et suce les roues des sociaux démocrates en FRANCE n ’arrive même plus à faire de la figuration dans la lutte des classes .

    A QUOI SERT LE NPA ?