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La leçon des élections italiennes et clermontoise

Publie le mercredi 16 avril 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

À Clermont-FD, lors des récentes municipales, l’extrême-gauche (la LCR, amenée par Alain Laffont, alliée dans la même liste à un ancien et localement célèbre fondateur local des Verts, Jean-Michel Duclos) a fait environ 15% des voix au premier tour. Néanmoins, le maire sortant PS (Serge Godard) a refusé de faire alliance avec Alain Laffont et l’extrême-gauche pour le second tour, espérant lui voler ses voix. Mais, c’est l’inverse qui s’est passé. Au second tour des municipales de Clermont-FD, la liste de la Vraie gauche, avec Alain Laffont à sa tête, alliée à l’ancien fondateur des verts Jean-Michel Duclos, a fait environ 500 voix de plus qu’au premier tour, et Godard du PS a fait moins de voix qu’au premier tour. Tellement que Godard s’est vexé et a refusé de serrer la main de Laffont pendant la soirée électorale du second tour. Le PS de Clermont a cru qu’il serait gagnant à ostraciser l’extrême-gauche. Au contraire c’est l’extrême-gauche qui y a gagné et le PS qui y a perdu. Et maintenant, le PS de Clermont est en train de préparer la défaite électorale pour les futures élections municipales : les chefs du PS clermontois s’engueulent entre eux publiquement !

En Italie, c’est pareil : Veltroni a cru qu’en refusant de faire alliance avec les partis se positionnant sur sa gauche, il gagnerait plus facilement les élections... qu’il a perdues brillamment. Les gens très à gauche ayant refusé de voter pour ce traitre et les gens du centre lui préférant la berlusconnerie.

En France, lors des présidentielles, la Ségolaine a perdu en se dirigeant vers le centre ce qui fait qu’elle a énormément perdu de voix de la vraie gauche. Et que le centre n’a pas plus voté pour elle que si elle ne lui avait pas fait la cour.

Par conséquent, la leçon devrait être claire pour le PS : si le PS renie les électeurs qui ont envie d’une gauche digne de ce nom, c’est pour le PS l’échec assuré.

Mais, si le PS se refuse à comprendre cette leçon, est-ce bien grave ? NON ! car Clermont-FD nous le montre : la vraie gauche va se renforcer et le PS retourner à ses 6% comme en 1969 !

Messages

  • Bien vu, donc pour nous c’est tant mieux si le Parti Socialiste nous refuse. Mais il faut que ce soit lui qui nous refuse et non l’inverse.

  • Vous oubliez l’essentiel. Laffont a suivit une ligne politique claire d’indépendance totale par rapport au PS, une ligne qui l’a amené à refuser systématiquement de voter le budget de la municipalité, une ligne qu’il a réaffirmé lors de ces élections en proposant une fusion technique et non politique.

    Le Ps aurait bien évidemment accepté la fusion avec la liste de Laffont si celui-ci s’en était tenu comme le fait trop souvent le pcf à un accord politique qui consiste à accepter de voter le budget malgré des désaccords de fond.

    Rifondazione a payé sa participation servile au gouvernement Prodi. Puisque les élus de la gauche radicale une fois au gouvernement et dans la majorité se contentent, malgré une opposition de façade de voter par pragmatisme les lois et le budget parce qu’il faut faire barrage à la droite (en Italie, Berlusconi), à quoi servent-ils ?

    Je fais remarquer que la logique du moindre mal qui consiste sous prétexte de faire barrage au diable, Berlusconi, de se coucher devant les sociaux-libéraux n’a aboutit qu’au pire, un Berlusconi encore plus fort, une extrême-droite triomphante et une gauche radicale à terre.

    Ouvrir les yeux, ne pas répéter les mêmes erreurs encore et encore, ne pas se laisser apprivoiser par les sociaux-libéraux qui nous donnerons quelques élus en échange de notre soumission, nous n’avons pas le choix si nous voulons réellement créer une alternative crédible au capitalisme.