Accueil > La police chasse les occupants de la TV publique grecque
La police chasse les occupants de la TV publique grecque
Publie le jeudi 7 novembre 2013 par Open-PublishingLa police grecque antiémeute est intervenue jeudi matin pour évacuer un bâtiment abritant l’ancienne télévision publique ERT, occupé par des dizaines de manifestants depuis la fermeture du diffuseur en juin par Athènes, ont annoncé des représentants des forces de l’ordre.
La Grèce a mis fin aux activités télévisuelles d’ERT pour réaliser des économies et respecter les prescriptions des plans d’aide accordés par ses créanciers internationaux, mais des journalistes de la chaîne publique ont refusé la décision, et utilisé internet pour diffuser des programmes de façon illégale.
La police a employé jeudi des gaz lacrymogènes pour disperser certains des occupants, et des heurts ont éclaté. Deux anciens salariés et deux syndicalistes ont été brièvement détenus parce qu’ils résistaient.
"Le gouvernement a atteint un tel niveau dans le délire qu’il est en train d’organiser un coup d’Etat contre lui-même", a déclaré Zoe Konstantopoulou, une élue du parti d’extrême-gauche Syriza, principale formation d’opposition.
"Certaines personnes devront rendre des comptes face à l’Histoire et aux générations futures", a-t-elle ajouté, après s’être rendue au siège d’ERT, avec d’autres membres de son parti.
Un porte-parole du gouvernement, Simos Kedikoglou, a lui évoqué une "occupation illégale", et expliqué que la police avait mené son opération pour "faire respecter la loi et rétablir la légalité".
Quelque 300 personnes se sont rassemblés devant le bâtiment, situé à Agia Paraskevi, une banlieue au nord d’Athènes. À l’intérieur, la police vérifiait l’état du matériel et des installations en présence d’un représentant du parquet.
"Le combat pour la démocratie et la justice sociale, que mènent depuis plus de quatre mois les employés d’ERT, vit son moment le plus crucial", dit un message publié sur la page du diffuseur sur le réseau social Facebook. "Il est temps d’agir, rassemblons-nous maintenant !"
La fermeture soudaine des chaînes de télévision d’ERT a conduit aux licenciements de 2.600 employés et au départ de la Gauche démocratique (Dimar) du gouvernement de coalition, désormais uniquement formé par les conservateurs du Premier ministre Antonis Samaras, les socialistes du Pasok, et l’indépendant Yannis Stournaras au ministère des Finances.