Accueil > La question du droit en anarchie. Ses sources, la justice et la police
La question du droit en anarchie. Ses sources, la justice et la police
par Pierre Bance
Publie le mardi 8 octobre 2013 par Pierre Bance - Open-Publishing6 commentaires
Pas plus que le capitalisme, l’anarchie n’est naturelle. Elle l’est d’autant moins pour la plupart des gens que la fabrique du consentement agit à plein pour signifier l’impérieuse nécessité d’un État dans toute société civilisée. Cette évidence instituée ne sera pas renversée avec des slogans hallucinés, des images liturgiques ou des considérations philosophiques hermétiques. La démonstration de l’inutilité de l’État, de son parasitisme, exige des explications intelligibles et des descriptions simples de cet autre futur où l’État se sera évanoui. L’Idée stationne parce qu’expliquer l’anarchie oblige à recourir à des concepts juridiques que beaucoup d’anarchistes gèrent mal, empreints de préjugés : l’individu est essentiellement bon et il n’y aura pas besoin de droit dans la société libérée ; le droit est une production de l’État, autorité illégitime ; le droit est un instrument de domination et de répression… Le moment est venu de s’émanciper de cette aliénation sans bases théoriques, reflet d’un mythe transcendant plus que construit, expression d’un radicalisme plus romantique que pensé. La société sans État n’est pas une société sans droit. Un droit différent, émanation directe du peuple constituant, la structure, la fait fonctionner, assure sa pérennité.
Imaginer ce que pourrait être un droit libertaire permet de montrer son actualité au travers, par exemple, des débats sur la question du mandat de représentation et sa faisabilité dans de multiples expériences autogestionnaires et associatives. C’est surtout apporter une contribution indispensable au projet communiste, favoriser l’application, le moment venu, d’une politique juridique et judiciaire réfléchie. Aujourd’hui, en mettant le droit capitaliste et étatique en question, en proposant une philosophie radicalement autre de l’ordre et de la justice, c’est le pouvoir établi qui est mis en question, ce sont les fondements de la démocratie bourgeoise qui sont interrogées. C’est l’objet de l’article à lire sur le site Grand angle libertaire :
http://www.grand-angle-libertaire.net/la-question-du-droit-en-anarchie-pierre-bance/
ou sur le Pdf :
Messages
1. La question du droit en anarchie. Ses sources, la justice et la police, 8 octobre 2013, 11:24, par méduse
Et pas la queue d’une réflexion sur le sujet social et son rapport d’appropriation à soi et au monde qui est l’origine du droit. Marx avec toutes ses impasses, l’avait lui signalé comme d’emblée la question. Triste vautrage de l’anarchisme renaturalisant du social. Bah - la consolation, c’est que les possibilités, disons, historiques, se soucient des fois peu des programmes par lesquelles on entend les lier à l’avance. Mais quand même, entre la FA il y a déjà trente ans et ce genre de pensum qui fait penser à un Point info jeunes du ministère du travail (autre naturalité, tiens...), nous sommes tombés assez bas...
1. La question du droit en anarchie. Ses sources, la justice et la police, 8 octobre 2013, 11:47
""Triste vautrage de l’anarchisme renaturalisant du social. ""
L’évolution qui "élimine " le moins apte en arrive apres des millénaires à créer l’entraide et la solidarité avec les plus faibles ,qui n’est rien d’autre que la civilisation .
ce qu’on nomme "effet reversif"
Et c’est bien sur un substrat naturel que pousse le social.
Sans y être réduit bien entendu.
2. La question du droit en anarchie. Ses sources, la justice et la police, 8 octobre 2013, 12:26, par méduse
Warf ! De mieux en mieux, Darwin et Hobbes, et ce bon vieil "état de nature" où bien entendu nous nous devons d’être cannibales (c’est à dire le refoulement de l’état socialisé où nous nous bouffons effectivement comme abstractions) ! Vieilles croyances de la mise en place du capitalisme, qui ne servent qu’à légitimer la violence institutionnelle (Le Léviathan). Enfin... c’est vrai que l’anarchisme se réduit bien souvent à un légitimisme... Heureusement, on a toujours été quelques unes aussi à ne pas adhérer à cette surenchère.
3. La question du droit en anarchie. Ses sources, la justice et la police, 8 octobre 2013, 16:25
"Warf ! De mieux en mieux, Darwin et Hobbes, et ce bon vieil "état de nature" où bien entendu nous nous devons d’être cannibale""
je crois que vous faites un contresens total sur la signification du concept d’évolution et de son effet reversif sur l’homme.
"" la *sélection naturelle, principe directeur de l’évolution impliquant l’élimination des moins aptes dans la *lutte pour la vie, sélectionne dans l’humanité une forme de vie sociale dont la marche vers la *civilisation tend à exclure de plus en plus, à travers le jeu lié de l’éthique et des institutions, les *comportements éliminatoires. En termes simplifiés, la *sélection naturelle sélectionne la *civilisation, qui s’oppose à la *sélection naturelle. ""
C’est donc bien l’état de nature compris au sens évolutif qui s’oppose au jeu du capitalisme prédateur et écraseur des plus faibles.
4. La question du droit en anarchie. Ses sources, la justice et la police, 8 octobre 2013, 17:36
Ah, cette chère main invisible à laquelle, qu’elle s’appelle dieu, nature ou économie, nous sommes si soulagés de laisser notre destin. Adam Smith n’aurait pas dit autre chose. Le pape non plus. Un certain barbu considérait que c’était un des mécanismes principaux de l’aliénation, appelé fétichisme. Mais nous en savons booocoup plus que Marx désormais ; notre état social est là pour le démontrer...
5. La question du droit en anarchie. Ses sources, la justice et la police, 8 octobre 2013, 18:14
""Ah, cette chère main invisible à laquelle, qu’elle s’appelle dieu, nature ou économie, nous sommes si soulagés de laisser notre destin.""
Quel rapport entre Dieu,la nature et l’économie ?
Quel fétichisme dans l’évolution naturelle ?
Aucun.