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La révolte des salariés du Mc Do de Blagnac près de Toulouse : "sous-payés, corvéables à merci"

par Olivier Lebrun

Publie le jeudi 6 avril 2017 par Olivier Lebrun - Open-Publishing

Les salariés de l’enseigne Mc Donald de Blagnac se sont mis en grève ce mercredi 5 avril pour dénoncer leurs conditions de travail. Ils veulent être payés à 13 € de l’heure et racontent leurs cadences infernales.

Ils sont très majoritairement étudiants, ils travaillent pour financer leurs études, les salariés de Mac Donald ont décidé de cesser le travail ce Mercredi 5 Avril 2017 pour dénoncer leurs conditions de travail. Des cadences infernales et des salaires très faibles alors que Mc Do, selon les syndicats, délocaliserait une grosse partie de ses bénéfices vers les paradis fiscaux notamment au Luxembourg.

Des effectifs à bout de souffle

"La majorité des salariés travaillent à temps partiel, ils ne gagnent que le Smic horaire, ils n’ont ni prime pour le travail de nuit, ni pour celui du week-end", témoigne Thierry qui travaille le week-end au Mc Do de Blagnac pour financer ses études. "Depuis l’application du nouveau système « Made for You », c’est-à-dire à la commande, ils embauchent de moins en moins, ce qui fait que pour les rushs du Samedi, nous nous retrouvons à 15, alors que nous devrions être le double. Résultat, les clients attendent 30 minutes leur commande".

On se fait insulter par les clients parce que ça va trop lentement, et on se fait engueuler par nos managers, mais ce n’est pas de notre faute, car on n’est pas assez. — Orianne, équipière, dénonce des conditions de travail "épouvantables"

Partager les bénéfices

Même s’ils travaillent pour une multinationale, 90% des restaurants Mac Donald sont franchisés, et considérés comme des petites entreprises. Les salariés sont généralement privés de comité d’entreprise, de délégués syndicaux, ou de primes de participation aux bénéfices.

"Je suis payée au SMIC pour 25 heures de travail souvent de nuit" explique Noémie. Ils seraient nombreux comme elle dans ce fast-food à vivre avec 800 à 900 € par mois.

Quand on voit notre franchisé arriver en Porsche sur le parking , il y a du bénéfice qu’il ne partage pas beaucoup, estime cette étudiante en droit

"Ce qui m’agace, c’est que nous sommes des étudiants et ils en profitent, ils savent très bien qu’on ne répondra pas parce qu’on a peur des représailles avec eux".

Au milieu de ses camarades du Mc Do de Blagnac, soutenus par le syndicat CGT du commerce qui a fait le déplacement, Noémie espère faire bouger les choses "si on est plusieurs comme aujourd’hui, on peut faire bouger Mc Do et obtenir de meilleurs salaires."

Contacté par France Bleu Toulouse, le propriétaire du restaurant de Blagnac qui gère 9 Mac Donald sur la place de Toulouse n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.

Des bénéfices à emporter

Selon la CGT, la multinationale américaine a mis en place un véritable système d’évasion fiscale des bénéfices. Mac Donald réalise 20 milliards d’€ de vente en Europe, dont 5 milliards en France, mais paierait très peu d’impôts. Les restaurants la plupart du temps franchisés doivent payer des loyers et des redevances à des filiales luxembourgeoises. Un pays où la fiscalité est 29 fois inférieure à la France. En Europe, ces cinq dernières années ce sont plus d’1 milliard d’€ de bénéfices qui ont été exfiltrés dans des paradis fiscaux, selon le syndicat.

https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/la-revolte-des-salaries-du-mc-do-de-blagnac-pres-de-toulouse-sous-payes-corveables-merci-1491404519

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