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La voie à suivre n’est ni la force ni la guerre

Publie le lundi 3 mai 2004 par Open-Publishing
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Allocution prononcée par Fidel Castro Ruz, Président de la République de Cuba, au rassemblement organisé à l’occasion de la fête internationale du travail, sur la Place de Révolution de La Havane, le 1er mai 2004.

" La voie à suivre
n’est ni la force ni la guerre "
( Fidel Castro )

Chers invités,
Chers compatriotes ;

C’est la quarante-cinquième Fête internationale du travail que nous célébrons depuis la victoire de la Révolution.
Des choses capitales surviennent dans notre pays et à l’étranger.

La Révolution poursuit sa marche victorieuse, dotée de plus de force politique et remportant plus de succès que jamais. Nous avons eu des preuves récentes : les séances tenues à Genève les 15 et 22 avril passeront à l’histoire de la diplomatie révolutionnaire. Elles marquent le moment où nous avons porté un coup retentissant à la grande hypocrisie, au mensonge permanent et au cynisme par lesquels les maîtres du monde prétendent préserver le système de domination politique et économique putride qu’ils ont imposé à l’humanité.

Notre pays avait été assis une fois de plus au banc des accusés. La nouvelle administration nord-américaine, de concert avec les États de l’Union européenne, avaient oublié, ce qui est un erreur, qu’à l’extrémité est de Cuba, sur une superficie de 117,6 km2 occupée par la force, là où se trouve la base navale de Guantanamo, ce qui constitue déjà en soi un outrage grossier aux droits souverains d’un petit pays et au droit international,il existait au même moment un des cas les plus atroces de violations des droits de l’homme que le monde ait connu. Le gouvernement nord-américain ne nous a jamais consulté au préalable, se bornant à nous informer de sa décision de transférer les prisonniers dans cette base.

Le gouvernement cubain a publié le 11 janvier 2002 une déclaration pour faire connaître en toute clarté la position de notre pays.

Le crime horrible commis contre les tours jumelles de New York a été condamné unanimement par toutes les personnes conscientes de la planète, et l’opinion publique mondiale le sait.

Or, au mépris des principes élémentaires des droits de l’homme reconnus par l’humanité, le gouvernement de la nation la plus puissante de la Terre a créé cette prison horrible où il séquestre des centaines de ressortissants de nombreux pays du monde, dont des alliés des États-Unis, sans procès, sans communication avec l’extérieur, sans identification, sans défense légale, sans la moindre garantie pour leur intégrité physique, sans loi de procédure ni loi pénale, et sans limite de temps. Il aurait pu employer son propre territoire pour faire une si curieuse contribution à la civilisation, mais il l’a pourtant fait sur le pan de terre qu’il occupe illégalement et par la force dans un autre pays, Cuba, qu’il accuse tous les ans à Genève de violer les droits de l’homme.

Des choses admirables se passent pourtant à la Commission des droits de l’homme.

Dans les conditions actuelles, le monde a peur du féroce empire, de ses menaces, de ses pressions et de ses représailles de toute sorte, qui visent en particulier les pays les plus vulnérables du tiers monde. Voter à Genève contre une résolution peaufinée et imposée par les États-Unis, surtout si elle vise Cuba, le pays qui défie depuis presque un demi-siècle leur arrogance et leur toute-puissance, se convertit en un acte quasi suicidaire. Même les États les plus forts et les plus indépendants sont contraints de prendre en considération les conséquences politiques et économiques de leurs décisions.

Et pourtant, comme on a pu le constater voilà quelques jours à Genève, vingt pays, en plus de Cuba, se fondant les uns sur des principe solides, faisant preuve les autres d’une audace singulière, ont voté contre la résolution nord-américaine et dix se sont abstenus par dignité et respect de soi-même. Des cinquante-trois membres de la Commission, seuls vingt-deux, dont les États-Unis, ont fait chorus avec l’infamie.

D’Amérique latine, sept pays, dont quatre souffrent d’une grande pauvreté sociale et économique, extrêmement dépendants et affublés de gouvernements contraints à l’abjection totale. Nul ne les considère des États indépendants. Ils ne sont pour l’heure qu’une simple fiction.

Le Pérou, le cinquième gouvernement latino-américain à avoir voté avec les États-Unis contre Cuba, constitue un exemple du niveau d’abjection et de dépendance auquel l’impérialisme et sa mondialisation néo-libérale ont conduit de nombreux États d’Amérique latine qu’ils ruinent politiquement en un clin d’oeil. Le chef d’État péruvien a vu chuter sa popularité à seulement 8 p. 100 en quelque mois. Il est absolument impossible de se colleter avec les énormes problèmes économiques et sociaux qui frappent ce pays avec une assise aussi insignifiante. En fait, il ne dirige rien, faute de pouvoir. Ce sont les transnationales et les oligarques qui s’en chargent, jusqu’au jour où la société implosera, comme cela commence à arriver dans plus d’un pays.

Restent les gouvernements chilien et mexicain.

Je ne vais pas juger le premier. Je préfère que ce soit Salvador Allende, qui est tombé en combattant et qui occupe désormais une place d’honneur et de gloire dans l’histoire de ce sous-continent, les milliers de Chiliens disparus, torturés et assassinés en vertu des visées de celui qui a rédigé et proposé la résolution condamnant Cuba , où jamais aucun fait similaire n’a jamais eu lieu et, en leur nom, ceux qui portent au Chili des idées nobles et aspirent à bâtir une société vraiment humaine, qui jugent la conduite du président chilien à Genève.

Au Mexique, dont le peuple est un frère pour tout Cubain, le Congrès avait demandé au président de s’abstenir de soutenir la résolution présentée par Bush. Quelle pitié de voir réduits en cendres tant de prestige et tant d’influence gagnés par le Mexique en Amérique latine et dans le monde par sa politique étrangère sans faute, découlant d’une révolution vraie et profonde ! Le soutien et l’appui de l’Amérique latine au Mexique, et du Mexique à l’Amérique latine sont vitaux. Le Mexique a perdu la moitié de son territoire aux mains de son voisin du Nord et d’énormes risques menacent ce qu’il en reste. La frontière entre les États-Unis et le Mexique n’est pratiquement plus désormais marquée par le fleuve Bravo dont parlait Marty. Les États-Unis sont bien plus à l’intérieur du Mexique. Cette frontière est maintenant la ligne de mort où environ cinq cents Mexicains perdent la vie tous les ans. Et ce, en vertu d’un principe brutal et impitoyable : libre circulation des capitaux et des marchandises ; poursuites, exclusion et mort pour les êtres humains. Et pourtant, des millions de Mexicains courent ce risque. De nos jours, le pays touche de plus gros revenus par l’intermédiaire des envois d’argent aux familles que par les exportations du pétrole, malgré les cours élevés de celui-ci actuellement.

Une situation si inégale et si injuste se réglera-t-elle par hasard en votant des résolutions contre Cuba à Genève et en l’accusant de violer les droits de l’homme ?

Le pire, le plus humiliant pour le Mexique, c’est que les nouvelles concernant son vote à Genève, aussi bien le 15 que le 22, ont été annoncées depuis Washington.

Comme toujours, l’Union européenne a voté en bloc, telle une mafia alliée et subordonnée à Washington.

Ces manoeuvres sales et immorales contre la Révolution cubaine, qui ne datent pas d’hier, n’avaient jamais eu de succès avant l’effondrement du camp socialiste. Une nuée de renégats, assoiffés des crédits et des marchandises de la société de consommation, s’est jointe à la mafia de l’Union européenne. Et c’est alors qu’ils ont pu accoucher d’une souris à la Commission des droits de l’homme : des résolutions accouchées aux forceps dans le cadre de la bataille rangée que Cuba n’a jamais cessé d’y livrer contre la farce infâme que l’empire, ses alliés, ses suppôts et ses vassaux imposent pour ne finir pourtant qu’obtenir qu’une ou deux voix d’avantage, face à l’opposition ou à l’abstention de 60 p. 100 des membres de la Commission. Ces victoires à la Pyrrhus, l’empire les qualifie de succès et de condamnations de Cuba, bien que les efforts et les coûts politiques en soient toujours plus lourds chaque année.

Quand Cuba a proposé cette année d’envoyer un représentant de la Commission vérifier ce qu’il se passe sur la base navale de Guant·namo, la panique a envahi le troupeau díhypocrites, notamment ceux de l’Union européenne. Aux oubliettes, la morale ! Certains gouvernements européens étaient vraiment honteux : ils devaient soit avouer leur inconséquence et leur hypocrisie, soit faire quelque chose d’impossible, défier l’empire. C’était trop pour de si augustes défenseurs des droits de l’homme dont les flèches ne visant que ceux qui ont été leurs colonies des siècles durant, d’où ils ont éliminé des dizaines de millions d’autochtones et où ils ont transporté d’Afrique des quantités incalculables d’êtres humains convertis en esclaves et ayant moins de liberté que les animaux de trait. C’est d’ailleurs ainsi qu’ils continuent de traiter des milliards d’habitants du tiers monde, victimes du pillage, de l’échange inégal, dont les richesses naturelles sont ponctionnées ainsi que les devises convertibles conservées comme réserves dans leurs banques centrales et finissant par aboutir dans les banques des États-Unis, surtout, mais aussi d’Europe, ce qui permet à l’empire et à ses alliés de financer des investissements, des déficits commerciaux et budgétaires, et leurs aventures militaires.

Face à la proposition cubaine à Genève, Bush en personne et ses hiérarques les plus importants ont dû se remuer frénétiquement, et téléphoner personnellement à des présidents et à des chefs d’État. Nul ne sait d’où il a pris tant de temps, ni comment il a pu s’occuper de l’Irak, des problèmes financiers de l’État, des banquets destinés à collecter des fonds et des activités de la campagne électorale. Peut-être est-il injuste de le taxer de führer. Après tout, c’est peut-être un génie

Pourquoi Bush peut-il évoquer un déficit budgétaire de 512 milliards de dollars et d’un autre déficit commercial similaire, soit un total d’un billion de dollars rien qu’en un an ? Parce qu’il manipule et dépense les devises de l’immense majorité du monde pour défendre ces privilèges et d’autres. Ils s’arment jusqu’aux dents en recourant aux Équipements militaires les plus perfectionnés et en menant des guerres de conquête à la recherche de matières premières.

La situation internationale est complexe. La politique aventuriste de l’administration actuelle a conduit le monde à des problèmes toujours plus insolubles. L’ordre économique imposé est toujours plus intenable.

Un événement grandiose et stimulant a eu lieu en Espagne. Extraordinaire et quasiment exclusive du peuple espagnol, notamment de ses jeunes. Sa bataille politique héroïque d’à peine quarante-huit heures, à la suite de la tragédie et la veille des élections, a porté un coup terrible ý la manúuvre perfide du gouvernement antérieur qui a cherche manipuler l’action horrible du 11 mars son profit et celui des bellicistes nord-américains.

Le gouvernement actuel a tenu sa promesse de retirer les troupes espagnoles d’Irak. C’est assurément une action louable. Mais l’État espagnol avait assumé sous le gouvernement antérieur la responsabilité de recruter un grand nombre de jeunes Dominicains, Honduriens, Salvadoriens et Nicaraguayens comme chair à canon en Irak sous les ordres de la Légion espagnole, cas unique dans l’histoire de ce continent. L’Espagne qui, à titre d’ancienne métropole des peuples latino-américains, aspire à en recevoir le respect et des égards, voire à jouer un rôle donné en Amérique latine et dans les Caraïbes, a la responsabilité et le devoir moral de lutter pour le retour définitif dans leurs patries des jeunes latino-américains qui ont été dépêchés en Irak à la suite de démarches du gouvernement précédent.

Les peuples du monde, dont le peuple cubain, ne haïssent pas le peuple nord-américain et ne désirent pas la mort de jeunes soldats de ce pays, dont beaucoup sont des Noirs, des métis et des Latino-Américains que la pauvreté et le chômage ont poussés au métier des armes et qui sont aujourd’hui les victimes d’une guerre inutile et stupide. Quant à nous, nous ne soutenons en Irak aucun gouvernement et ni aucun système politique donné, car c’est là les prérogatives des Irakiens eux-mêmes. Nous avons été solidaires avec ceux qui sont morts dans les attentats de New York et de Madrid, et nous condamnons ces méthodes. La sympathie énorme et croissante du monde envers le peuple irakien découle des bombardements brutaux dont Bagdad et d’autres villes ont été l’objet, des bombardements qui ont provoqué la terreur et la mort parmi des civils innocents, sans parler des traumatismes terribles qui poursuivront toute leurs vie des millions d’enfants, d’adolescents, des femmes enceintes, de mères et de personnes âgées. Une guerre injustifiable et fondée sur de grossiers mensonges. Cette sympathie se multiplie, parce que des milliards de personnes ont pris conscience qu’il s’agissait d’une guerre de conquête visant les ressources et les matières premières de ce pays, déclenchée sans la moindre justification et sans le moindre droit, en violation des normes internationales et au mépris de l’autorité et des prérogatives des Nations Unies.

Le peuple irakien se bat aujourd’hui pour son indépendance, pour sa vie, pour la vie de ses enfants, pour ses droits légitimes et pour ses ressources.

Le gouvernement nord-américain fait face à une situation compliquée parce qu’il a voulu suivre la voie de la violence, de la guerre et de la terreur. J’ai l’autorité morale suffisante pour soutenir ce point de vue, parce que, bien avant le déclenchement de cette politique belliciste, le 11 septembre 2001, le jour exact de l’horrible attaque contre les tours jumelles, j’ai affirmé textuellement à l’inauguration d’un cours concernant quatre mille cinq cents jeunes instituteurs :

"Il est très important de savoir quelle sera la réaction du gouvernement des États-Unis. Des jours dangereux s’annoncent pour le monde, je ne parle pas de Cuba. Cuba est le pays le plus tranquille au monde, pour différentes raisons : par notre politique, par notre forme de lutte, par notre doctrine, par notre morale et, aussi, camarades, par l’absence totale de crainte."

[...]

"Les jours prochains seront d’une grande tension dans et hors les États-Unis. Tout le monde commencera à émettre des opinions ª.

"Quand une tragédie comme celle-ci se produit, aussi difficile qu’elle soit à éviter, et s’il m’est permis de faire une suggestion à l’adversaire, un adversaire qui a été dur avec nous durant de longues années - , mais s’il est correct de suggérer quelque chose à l’adversaire, en vue du bien-être du peuple nord-américain et en utilisant les arguments exposés ; nous suggérerions à ceux qui dirigent le puissant empire de garder leur sérénité, d’agir avec équanimité, de ne pas se laisser porter par la haine, de ne pas se lancer à la chasse de personnes en lançant des bombes partout ª.

"Je réitère qu’aucun des problèmes que confronte le monde, même pas celui du terrorisme ne peut être résolu par la force, et chaque action de force, chaque recours irrationnel à la force, où que ce soit, ne ferait qu’aggraver les problèmes du monde ª.

"La voie à suivre n’est ni la force ni la guerre. Je le dis ici, autorisé par le fait d’avoir toujours parlé avec honnêteté, de posséder des convictions solides et d’avoir vécu l’expérience et les années de lutte qu’a connu Cuba. Seule la raison, la politique intelligente de chercher la force du consensus et l’opinion publique internationale peuvent mettre fin à ce problème. Je pense que ce fait insolite devrait servir pour favoriser la lutte internationale contre le terrorisme. Mais, la lutte internationale contre le terrorisme ne signifie pas d’éliminer un terroriste ici et un autre là-bas ; de tuer ici et là en employant des méthodes similaires et en sacrifiant des vies innocentes. Elle signifie, entre autres, de mettre fin au terrorisme d’état et autres formes répugnantes de tuer, de mettre fin aux génocides, tout en suivant loyalement une politique de paix et de respect aux normes morales et légales qui sont inéluctables. Le monde ne pourra être sauvé que s’il suit une politique de paix et de coopération internationale."

La guerre d’Irak rappelle à beaucoup celle du Viet Nam. Moi, elle me rappelle la guerre de libération algérienne, quand la puissance militaire française s’est brisée sur la résistance d’un peuple possédant une culture, une langue et une religion très différentes qui s’est ingénié, dans des endroits aussi désertiques que bien des régions irakiennes, pour battre les troupes françaises et toute leur technologie, bien avancée à l’époque. Avant, elles avaient essuyé la défaite de Dien Bien Phu, où les prédécesseurs de Bush ont été à deux doigts de recourir à l’arme atomique. Dans ce genre de guerre, l’arsenal d’une superpuissance hégémonique est inutile. Forte de son immense pouvoir, elle peut conquérir un pays, mais elle ne peut le gérer ni le gouverner si sa population lutte résolument contre les occupants.

Jamais je n’aurais imaginé quun jour M. Bush écrirait une lettre au  Président de la Syrie et demanderait avec humilité, aux autorités du  gouvernement de l'Iran,  pays qui  étaient jusquà présent considérés comme terroristes, de l’aider à régler le conflit de l’Iraq. Il est encore plus surprenant que voilà deux jours que, selon des dépêches de presse, l’infanterie de marine nord-américaine se retirerait de Fallouja et qu’elle serait remplacée par un contingent de soldats de l’armée de Saddam Hussein dirigé par l’un de ses généraux. Je ne critique aucun effort de paix ni aucune initiative de l’administration nord-américaine, mais je doute fort qu’il puisse y avoir une autre solution que le retrait des troupes nord-américaines d’un pays où elles n’auraient jamais dû avoir été dépêchées et la restitution au peuple irakien de sa pleine indépendance. Ceci serait soutenu par la communauté internationale qui trouvera sans doute la manière de régler la situation complexe qui s’y est nouée.

En attendant, comme Cubains, nous continuerons de suivre les événements et de livrer notre lutte avec plus de décision que jamais face à ceux qui se donnent même le luxe de préconiser des transitions politiques basées sur la disparition physique de certains d’entre nous. Le pire, c’est que ceux qui parlent d’accélérer ces transitions politiques sont des personnages dont nous connaissons parfaitement les idées assassines de toujours.

Ils crient de nouveau sur tous les toits, nous menaçant de prochaines mesures visant à frapper l’économie du pays et à le déstabiliser. Mieux vaudrait qu’ils nous rendent nos cinq Héros prisonniers de l’empire, qui supportent avec une dignité insurpassable la violation la plus honteuse et la plus cruelle des droits de l’homme. Leur sort dans les prisons nord-américaines, séparés les uns des autres, n’a pas grand-chose à envier à celui des séquestrés de la base navale de Guant·namo. Et pourtant, nous n’hésitons à suggérer aux dirigeants nord-américains d’être un peu plus sereins, un peu plus sensés, un peu plus rassis, un peu plus intelligents.

Ceux qui s’entêtent à vouloir détruire la Révolution, je leur dis tout simplement, au nom de l’immense foule réunie ici en ce Premier Mai, la même chose qu’à Playa Girun et à d’autres moments décisifs de nos luttes :

Vive le socialisme !
La patrie ou la mort !
Nous vaincrons !

Messages

  • Une commission américaine propose une série de mesures pour accélérer la fin du régime communiste à Cuba.

    lundi 3 mai 2004

    WASHINGTON (AP) - Une commission gouvernementale américaine va recommander
    au président George W. Bush une série de mesures destinées notamment à
    réduire les flots de monnaie à destination de Cuba dans le cadre d’une
    politique plus globale visant à accélérer la fin du régime communiste, a
    annoncé dimanche soir un responsable de l’administration.

    Le rapport de la Commission d’aide pour une Cuba libre, en préparation
    depuis six mois et supervisé par le secrétaire d’Etat Colin Powell,
    préconise également un soutien accru aux dissidents cubains et aux familles
    de prisonniers politiques, selon ce responsable, qui a requis l’anonymat
    dans l’attente de la publication du document.

    Il recommande par ailleurs d’ encourager les gouvernements étrangers à
    prendre leurs distances avec le régime de Fidel Castro.

    En octobre dernier, George W. Bush avait annoncé la création de cette
    commission et avait fixé au 1er mai la date limite pour la rédaction de son
    rapport. Le concept de cette commission et la date choisie pour son rapport
    semblent avoir été décidés pour conserver à l’élection présidentielle de
    novembre le soutien que le chef de la Maison Blanche a reçu de la part des
    Cubains américains lors du scrutin de 2000.

    Sans ce soutien, l’ancien gouverneur du Texas aurait été battu par le
    candidat démocrate Al Gore.

    Quatre des cinq chapitres de ce rapport de 500 pages traitent des moyens
    d’aider un gouvernement post-Castro à installer une démocratie à Cuba. Le
    dernier chapitre est consacrée à la manière de mettre fin au gouvernement di
    "Lider maximo".

    Jusqu’ici, l’administration Bush a cherché à accélérer la transition
    démocratique sur l’île. La rapport va un peu plus loin en posant les bases
    d’un changement de régime. George W. Bush doit se prononcer de manière
    définitive dans la semaine.

    Les autorités cubaines attendent avec intérêts les conclusions de la
    commission. Elles ont averti la population de l’île qu’une intervention
    militaire américaine n’était pas à exclure.

    Dans son discours du 1er Mai, Fidel Castro a prévenu samedi que Cuba se
    défendrait "jusqu’à la dernière goutte de sang" contre une éventuelle
    agression américaine. AP

    ***

    Le Mexique et le Pérou rappellent leurs ambassadeurs à La Havane

    LEMONDE.FR | 03.05.04

    La décision des deux pays latino-américains intervient après le discours du président cubain, le 1er mai, au cours duquel il a multiplié les attaques contre les pays critiques à l’égard de la situation des droits humains à Cuba.
    Mexico et Lima ont rappelé, dimanche 2 mai, leurs ambassadeurs à Cuba, infligeant un sérieux revers diplomatique au régime communiste du président Fidel Castro, qu’ils accusent d’"ingérence" et de ne pas respecter leur souveraineté. Le Mexique a également demandé le départ, dans les quarante-huit heures, de l’ambassadeur de Cuba à Mexico, Jorge Bolanos.

    Le gouvernement du Pérou "rejette avec énergie les propos offensants du chef de l’Etat de la république de Cuba contre le Pérou, qui, inévitablement, auront des conséquences sur les relations bilatérales", a précisé le ministère des affaires étrangères péruvien dans un communiqué.

    Les autorités cubaines n’ont pas réagi dans l’immédiat à ce qui est le plus grave incident diplomatique entre le Mexique et Cuba depuis l’établissement de leurs relations diplomatiques. La télévision cubaine officielle n’a pas évoqué l’incident dans son journal télévisé du dimanche soir, tandis que les autorités maintenaient un silence absolu.

    La décision des deux pays latino-américains intervient après le discours du président cubain, Fidel Castro, le 1er mai, au cours duquel il avait multiplié les attaques contre les pays critiques à l’égard de la situation des droits humains à Cuba, dénonçant notamment la "nuée de renégats" qui ont joint leurs voix à Genève "à la mafia de l’Union européenne". Dans son discours, Fidel Castro avait notamment estimé que le prestige et l’influence du Mexique en Amérique latine et dans le monde avaient été "réduits en cendres".

    "À L’ENCONTRE DES RELATIONS AMICALES"

    A la mi-avril, la Commission des droits humains (CDH) de l’ONU à Genève avait adopté - à une voix près - une motion "regrettant" la vague de condamnations de dissidents l’an dernier à Cuba. 75 d’entre eux se sont vu infliger des peines de 6 à 28 ans de prison au cours de la pire vague répressive qu’aient connue les opposants cubains depuis plus de vingt ans.

    Présenté par le Honduras, principalement soutenu par les Etats-Unis, l’Australie et l’Union européenne, le texte a été adopté par 22 Etats contre 21, et 10 abstentions. Sept pays d’Amérique latine (Chili, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, République dominicaine et Pérou) ont choisi d’épingler Cuba. Aucun n’a voté contre la résolution, l’Argentine, le Brésil et le Paraguay choisissant l’abstention.

    Le Mexique a longtemps été un allié indéfectible du régime cubain, jusqu’à l’arrivée au pouvoir du président Vicente Fox en 2001. Les relations entre les deux pays se sont considérablement dégradées depuis.

    Des tensions ont ainsi opposé le Mexique et Cuba après l’expulsion par La Havane, le 28 avril, de Carlos Ahumada, un entrepreneur recherché au Mexique pour avoir enregistré des vidéos qui ont fait éclater, début mars, un scandale de blanchiment d’argent sale et de financement illégal de partis politiques de gauche.

    Dans le communiqué annonçant cette expulsion, le ministère des affaires étrangères cubain affirmait que Carlos Ahumada Kurtz avait "déclaré que l’opération [des vidéos] avait été calculée délibérément pour atteindre des objectifs politiques et planifiée depuis plusieurs mois".

    En outre, le Mexique s’était irrité, le mois dernier, d’une visite de trois membres du département Amérique du comité central du PC cubain, dont José Antonio Arbesu Fraga, chef de ce département, et Pedro Miguel Lobaina Jimenez de Castro, qui y dirige la section Mexique.

    Les autorités mexicaines n’avaient pas précisé la nature de cette visite, mais avaient accusé les trois fonctionnaires d’activités "inacceptables". Le ministre de l’intérieur mexicain, Santiago Creel, avait déclaré qu’ils étaient "impliqués dans des activités au Mexique dépassant leurs fonctions officielles" et allant "à l’encontre des relations amicales existant" entre les deux pays.

    Le rappel des ambassadeurs mexicain et péruvien intervient alors que La Havane a des relations de plus en plus tendues avec l’Union européenne, notamment à propos des droits humains, et alors que le gouvernement du président américain, George W. Bush, refuse toujours de lever l’embargo qui pèse contre le régime castriste depuis quarante ans.

    Avec AFP