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Larzac : « L’OMC est un énorme cancer »

Publie le samedi 9 août 2003 par Open-Publishing

L’Américaine Lorie Wallach soutient le rassemblement :
« L’OMC est un énorme cancer »

Par Matthieu ECOIFFIER et Edouard LAUNET

samedi 09 août 2003
Libération
 

Figure des altermondialistes, Lorie Wallach, juriste et membre de Public
Citizen, la plus grande association américaine de défense des consommateurs,
a contribué activement à l’échec du sommet de Seattle en 1999. Apportant
hier le soutien des militants américains au rassemblement du Larzac, elle a
dressé le bilan de huit ans de règne de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC).
Extraits de son intervention aux côtés de José Bové :

« Nous avons le pouvoir de changer les choses. Partout dans le monde, la
résistance monte, et l’idée qu’il y a des alternatives progresse. Pourquoi ?

Parce que les résultats concrets de la politique de l’OMC, depuis 1995,
sont obscènes et mortifères. L’OMC n’est pas tombée du ciel, c’est juste le
résultat de règles écrites par certaines personnes. Il nous faut les
réécrire si nous n’en aimons pas les résultats. L’OMC est un énorme cancer
de la démocratie : 23 accords, 9 000 pages d’annexes qui dictent ce que nous
sommes obligés de manger, décident de la survie des paysans en Inde ou en
Europe.

Est-ce que nous avons élu l’OMC ? Non. Comme par un coup d’Etat au
ralenti contre la démocratie, l’OMC veut régner sur le monde entier avec sa
cour puissante de promoteurs du libre-échange. Sa première victime fut la
loi votée en Inde qui interdisait le monopole et les brevets sur les
semences et l’alimentation. Ensuite, l’OMC a décrété qu’on devait manger de
la viande aux hormones de croissance. Puis déclaré illégale la loi qui, au
Mexique, garantissait un prix unique pour les tortillas et le maïs. L’OMC
est un désastre pour l’alimentation, la santé, l’éducation.

Elle doit être
remplacée. (...) Nos amis mexicains sont en train de préparer un accueil
gratiné à ces messieurs qui veulent encore étendre leur pouvoir. Il ne nous
reste qu’un mois pour trouver des actions à mener ici et aux Etats-Unis. Il
faut que les gens en colère interpellent leur gouvernement. Que chacun
d’entre nous devienne ingouvernable selon leurs règles. Pascal Lamy, le
commissaire européen (à la concurrence, ndlr), est aussi dangereux que ses
homologues américains. Ensemble, on peut les stopper. ».