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Laure Betbeder : 16e jour de grève de la faim

par La Dépêche

Publie le mardi 7 juillet 2015 par La Dépêche - Open-Publishing
6 commentaires

Au quinzième jour de sa grève de la faim, Laure Betbeder, campait toujours hier devant les grilles du rectorat. La jeune professeur de SVT, fait partie du groupe de six enseignants du collège Bellefontaine de Toulouse à avoir subi une mutation sanction à la suite de leur participation à une grève en novembre et décembre 2014. Brièvement hospitalisée, le vendredi 26 juin à la suite d’un malaise, la jeune femme apparaît aujourd’hui amaigrie, mais toujours aussi déterminé à obtenir le retrait de ces mutations pour elle et ses cinq collègues. Mais désormais le temps presse « car elle risque de refaire un malaise », constatait hier matin la médecin du rectorat. Pour éviter l’accident de santé et tenter d’établir enfin un dialogue efficace avec la rectrice, l’entourage de Laure Betbeder a choisi d’en appeler directement à la ministre de l’Education Nationale. L’intersyndicale a adressé hier matin un courrier à Najat Vallaud-Belkacem pour lui demander de revenir sur les mutations. Hier matin également, Françoise Ampoulange, la coordinatrice régionale du député des Pyrénées Atlantique Jean Lasalle qui avait observé 39 jours de grève de la faim en 2006 pour s’opposer à la délocalisation de l’usine Toyal dans la Vallée d’Aspe, a été reçue par l’inspecteur d’académie. Jean Lasalle et sa collaboratrice sont aujourd’hui les seules interfaces entre la gréviste de la faim et le cabinet de la rectrice. Leur médiation intervient à un tournant du bras de fer qui oppose l’enseignante à l’administration. Cette dernière « est très embêtée parce qu’elle sent que la situation lui échappe un peu. Elle essaye donc de gagner du temps en surveillant que ça ne s’enflamme pas dans les médias. Nous sommes entrés dans la période où la gréviste peut mettre sa vie en danger. Si elle n’est pas soutenue, elle peut lâcher très vite. Mais si elle tient, tout peut évoluer très rapidement. » Après un premier courrier pour demander à la ministre « de suspendre ces procédures disciplinaires extraordinaires », Jean Lasalle vient de réitérer sa demande par téléphone. « Najat Vallaud-Balkacem, m’a dit avoir conscience que la situation ne peut en rester là. Mais en même temps, il est très difficile pour elle de prendre le contre-pied de son administration. Cette affaire a été très mal gérée dès le départ. »

Le rectorat se tait

En l’absence de la rectrice retenue à Paris, Jacques Caillaut, inspecteur d’académie de la Haute-Garonne, n’a pas souhaité s’exprimer sur la grève de la faim observée par Laure Betbeder et sur la mutation des six professeurs du collège Bellefontaine.

Dans un message confié au service de presse du rectorat, l’inspecteur d’académie précise qu’il « ne souhaite pas communiquer car la situation n’a pas évolué et (qu’il) n’a donc aucune précision à apporter concernant ce dossier. »

De leur côté, la gréviste de la faim et les six enseignants ont choisi d’alerter l’opinion publique en temps réel sur le compte Face book du « collectif du 22 mai ».

Messages

  • " gagner du temps en surveillant que ça ne s’enflamme pas dans les médias."

    Pour le moment, l’administration réussit assez bien, hélas Même si Sud Radio accorde un entretien à Laure, La Dépêche évoque la grève de la faim (dans son édition de Haute-Garonne), le refus de l’Humanité d’en parler est à mettre en parallèle avec celui de la FSU de ne rien faire pour mobiliser. Sud Radio et la Dépêche ne sont pas des médias qui défendent les travailleurs. Il existe de plus des députés et des sénatuers PCF. Jean Lassale est un député de droite.
    On mesure le degré de pourriture de notre "gauche" et de notre syndicalisme à l’aune de tels constats.

  • "Le rectorat se tait"
    "en l’absence de la rectrice retenue à Paris"

    La rectrice est montée à Paris pour une affaire de la plus haute importance : elle reçoit la Légion d’Honneur de la sinistre de l"Education.

    On ne peut pas être ) la fois au (petit) four et au moulin.

  • "...cette affaire a été très mal gérée dès le départ", comment peut-on utiliser un tel vocabulaire pour tenter de mettre une fin à une injustice !
    Cette enseignante courageuse et déterminé dans sa vocation, mérite certainement
    d’ autres égards que ce mépris et de cette dissimulation des voix politiques et médiatiques !
    Décidément, après " L’horreur économique" de Viviane Forester, ..."dégraissage"
    pour qualifier les licenciements , on pourrait utiliser le titre " l’ Horreur éducative"
    pour énoncer tous ces termes humiliants :" d’ affaire mal gérée" concernant les difficultés de compréhension
    et le peu de reconnaissance dont la ministre fait preuve !
    Courage Laure Betbeder.
    Eric

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  • Tous les discours sur l’éducation sont de l’enfumage. On s’en fout des bons profs, un prof doit appliquer les réformes et se taire. La répression sociale sous Valls va de bon train, avec la "collaboration" de plus en plus évidente du syndicat jaune la FSU. Solidarité avec Laure t les six !!!

    • Il faut SOUTENIR Laure, et ses cinq collègues.

      Il faut médiatiser cette détresse de Laure, cette lutte à mort contre la rectrice de Toulouse et la ministre VALLAUD BELKACEM.

      Le SNES, complice de la "gauche" gouvernementale, doit rendre des comptes dans sa pratique bureaucratique du syndialisme, son indifférence gestionnaire vis-à-vis des personnels.