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Le FN, c’est l’UMPS, mais en pire(Revolution permanente)

Publie le mardi 3 novembre 2015 par Open-Publishing

Népotisme, cumulards, augmentation des indemnités des élus

Le FN, c’est l’UMPS, mais en pire

Les dirigeants du FN fustigent le système sur tous les plateaux télés, contre les privilèges des élus et la corruption de nos élites, mais que font-ils dans les rares espaces qu’ils gouvernent ? Ils accaparent l’argent public et cumulent les postes avec davantage de cynisme encore que leurs collègues du PS et de la droite classique.

Romain Lamel

Officiellement, le FN souhaite, dans son projet, « un usage parcimonieux de l’argent public ». Dès leur élection à la mairie, les édiles FN du Luc, de Cogolin et du Pontet ont pourtant augmenté substantiellement leurs indemnités. Au Luc, M. de la Grande a augmenté de 15 % son indemnité et celle de ses huit adjoints. Á Cogolin, M. Lansade s’est octroyé une enveloppe de 1 250 euros par mois de « frais de représentation » en plus de sa confortable indemnité. Le maire du Pontet, Joris Hébrard, a été encore plus gourmand, se faisant voter une augmentation de 44 % de ses indemnités avant d’être contraint par la préfecture de revenir sur sa décision.

Autre municipalité, dans le 7ème secteur de Marseille, le sénateur-maire FN, Stéphane Ravier, a été élu l’an dernier, en fustigeant les pratiques de la députée ex-PS, Sylvie Andrieux, condamnée pour détournement de fonds publics. Le site Marsactu vient de révéler que lui utilise l’argent public pour recaser son fils aux espaces verts, dans le pire des traditions du clientélisme marseillais alors que le taux de chômage dépasse les 20 % dans ces quartiers populaires.

Le CV des 12 têtes de liste de France continentale aux élections régionales de décembre prochain constitue un autre exemple des pratiques de représentation politique du parti d’extrême-droite. Parmi eux, on compte 7 parlementaires (dont six eurodéputés et une députée), 7 conseillers régionaux et 4 conseillers municipaux, cumulant souvent plusieurs de ces fonctions. Le cas le plus emblématique de ce phénomène est sans aucun doute celui du compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, tête de liste dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, aujourd’hui député européen, conseiller régional du Languedoc-Roussillon, conseiller municipal de Perpignan et vice-président de son parti politique.

Le FN s’inscrit dans le pire des traditions de la Vème République, cumulant les postes, détournant l’argent public pour des objectifs personnels, illustrant une nouvelle fois le danger qu’ils représentent pour les classes populaires. Ils réalisent à petite échelle exactement la même politique que Nicolas Sarkozy lorsqu’il augmentait son salaire de président de la République et tentait de recaser son rejeton à la tête de l’EPAD. Les classes populaires de ce pays ont besoin d’une transformation des institutions à l’opposé des pratiques du parti d’extrême-droite : les élus, révocables à tout moment par la population, doivent se limiter aux mêmes revenus que le reste de la population.