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Le Gouvernement se prend le pied dans Bouygues, les salariés trinquent

par Victor

Publie le mardi 13 mai 2014 par Victor - Open-Publishing

Le Gouvernement Valls souffre de deux graves maux. Le premier est qu’il n’est pas de gauche. Il suffit de voir les annonces faites depuis plusieurs semaines pour comprendre que la social-démocratie n’est qu’un parangon de la politique d’austérité menée par Bruxelles. Le second mal est que Matignon tout comme l’Elysée sont des trous noirs où se perd l’information. Au courant de rien, les ministres sont devenus les jouets des grands patrons.

Ce n’est un secret pour personne, le changement tant promis par Hollande concernait les personnes et non la ligne politique. Les salariés, les plus démunis et les classes moyennes n’ont plus rien à espérer avant 2017. A la rigueur (dans le bon sens du terme), peut-être un petit coup de pouce symbolique en 2016 histoire de rappeler au bon peuple que Valls et compagnie sont de gauche, mais pas de quoi pavoiser. La gauche version Hollande n’est qu’une illusion qui fait mal à cause de conséquences directement ressenties par une majorité qui n’en peut plus.

Nos vies valent moins que leurs profits

Le slogan d’Olivier Besancenot, « nos vies valent plus que leurs profits » a été reçu presque 5 sur 5. Dommage que le PS ait juste confondu « plus » avec « moins ». Cela aurait permis d’éviter une cure d’austérité qui n’en est qu’à son commencement malgré les dires de Manuel Valls. On caresse les Français de la main gauche et on se fait taper sur les doigts de la main droite par la Commission européenne. Si la France était un « petit pays » cela fait déjà longtemps qu’elle aurait été mise en coupe réglée comme l’ont été la Grèce, Chypre, l’Espagne et le Portugal.

En plus de dire Amen à toutes les idioties néolibérales bruxelloises, la France et ses salariés en paient le prix. Pour les grandes entreprises, tout est permis dans l’univers du socialisme de Hollande. Chantages, pressions, manipulations. On ne se refuse rien face à un pouvoir atone et complice. Pendant de longues semaines, l’appareil de l’Etat s’est mis en action pour favoriser un rapprochement entre SFR et Bouygues. Tout était bon pour montrer au peuple ignorant les bienfaits d’un tel rapprochement. Le Gouvernement a parlé, Bouygues devait avaler SFR. Un succès de Numericable plus tard, Bouygues revient à la Une de l’actualité avec la quasi officialisation d’un plan drastique de licenciements.

La raison ? Le deal qui ne s’est finalement pas fait aurait causé tant de tort à Bouygues que finalement, la riche société va devoir couper dans les forces vives et supprimer 2 000 emplois au bas mot. Bouygues allait bien il y a quelques semaines, mais l’annonce d’un deal mort-né aurait changé la donne ? La direction prend ses salariés pour des cruches tout comme le Gouvernement se moque des électeurs. Comment aurait-il pu ne pas être au courant d’une telle manipulation ? Encore une fois « pris au dépourvu » le Gouvernement va encore expliquer son incapacité à faire respecter l’état de droit économique auprès de ses amis de la grande industrie.

Les bons deals ne sont pas ceux que l’on croit

Hollande et Valls partent du principe que les Français sont des ignorants et qu’il faut les laisser s’empêtrer dans cet état de dégénérescence sociale. Sauf que ce postulat de départ est erroné et que la mayonnaise ne prend plus. Les 18 % de popularité en sont la preuve. Les Français ne sont plus les idiots utiles d’un socialisme de façade et faire croire que Bouygues c’est mieux que Numericable ou que General Electric va détruire des emplois alors que la menace vient plutôt de Siemens, tout cela ne fonctionne plus. Datées, rebattues, dépassées, les cartes d’hier sont trop connues pour duper leur monde…

Le fait est qu’Hollande n’a mis en œuvre aucune des grandes propositions de gauche figurant dans son programme, faisant de lui un petit sarkozyste au teint rose. Il s’est couché devant la finance et reçoit sans arrêt les patrons pour prêter une oreille attentive à leurs doléances. La France est gouvernée par l’idéologie libérale de Bruxelles, et ce sont les grandes entreprises qui font régner l’ordre. Les socialistes n’ont plus que le rôle de divertisseurs en chef devant manipuler l’opinion pour faire avaler la pilule.

Les ouvriers savent depuis des années que le salut ne viendra pas du PS, les employés dans les services apprennent aujourd’hui à leurs dépens qu’une bonne partie de la gauche travaille main dans la main avec le patronat. Allez voter aux élections européennes, disent-ils ! Ont-ils conscience que si nous nous déplaçons ce sera pour voter vraiment à gauche ? La réponse la plus forte passe par l’UE. Voter ne sera pas inutile pour faire comprendre qu’un ersatz de gauche n’est pas le contrat qui a été signé en mai 2012.

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