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Le Grand Israël bord à bord
par Michèle Sibony
Publie le lundi 23 septembre 2013 par Michèle Sibony - Open-Publishing3 commentaires
DE LA MER...
Dans la cité radieuse et blanche de Tel Aviv, lundi dernier 16 septembre, un maçon qui travaille dans le quartier sud de la ville, a eu un malaise. Le patron avec l’aide d’un autre homme déplace l’homme inconscient hors du chantier et le « pose » sur le trottoir, avant de quitter les lieux. Les passants et habitants du quartier l’ont interpellé lui signifiant qu’ils le voyaient abandonner l’homme sur place.
Quelques heures plus tard les secours, appelés par des anonymes, interviennent et l’homme décède sans doute d’un arrêt cardiaque en arrivant à l’hôpital. Le premier policier qui arrive sur les lieux rejettera toutes les tentatives de témoignages des personnes qui avaient vu la scène.
Ahsan Abu Srur avait 57 ans, il venait du camp de réfugiés d’Askar près de Naplouse en Cisjordanie, et cela faisait 20 ans qu’il travaillait sur les chantiers israéliens, pour nourrir sa famille de six enfants. Illégalement bien sûr, comme des milliers d’autres aujourd’hui.
AU JOURDAIN
Début de la semaine dernière aussi, Dans la vallée du Jourdain, au Far East, là où finit la conquête, là où sera la Frontière (au sens américain du terme) là où tout est permis, le hameau (khirbet) de Mak’hul a été détruit par l’armée sous les yeux de ses habitants (une centaine) en état de choc. Les secours ont été interdits d’approcher depuis cette date et jusqu’à présent, les abris provisoires en tôle ou les tentes que des volontaires ont tenté de monter ont été détruits immédiatement par l’armée, tous les intervenants ont été violemment pris à partie y inclus la diplomate française responsable de l’action humanitaire au consulat de Jérusalem. Des grenades incapacitantes (ou dites à saturation sensorielle) ont été lancées contre les femmes de Machsom Watch. Cela fait plus de 8 jours que les habitants de Mak’hul vivent sans abri du soleil ou du froid, sur les ruines de leurs maisons et toute aide extérieure est empêchée par l’armée. On ne les tuera pas, mais ils doivent partir à tout prix ; c’est le programme et nous le savons tous bien : épuration ethnique et colonisation.
Comme en ce moment même dans le Néguev au sud du « petit Israël » s’applique déjà le Plan Prawer qui prévoit la destruction (déjà commencée) de dizaines de villages et le déplacement forcé de milliers de ses habitants bédouins dans des zones déterminées. C’est la judaïsation du Néguev après celle de la Galilée réalisée dans les années 70. Les méthodes sont un peu plus brutales dans le far East, que sur la côte ouest, mais moins qu’en 1948 ... La variable est spatio-temporelle.
Tout comme au même moment, on ne se comportait pas de la même manière à Philadelphie côte Est conquise dans la violence depuis des lustres, et dans le Far West californien. Mais la conquête et la colonisation, les invariants, passaient par les mêmes moyens : destruction, épuration ethnique et réserves-mouroirs pour les survivants.
La vallée du Jourdain (considérée comme le grenier de la Palestine) est située dans les territoires occupés de Cisjordanie en zone C c’est à dire sous contrôle israélien : 9 500 colons israéliens y contrôlent 86 % de la vallée, et 66 000 Palestiniens doivent en être chassés.
Messages
1. Le Grand Israël bord à bord, 24 septembre 2013, 11:42
Merci Michèle Sibony. Ma question : quand les Israéliens vont-ils se rendre compte que la politique de l’Etat qu’ils habitent, des gouvernements qu’ils se donnent, sont des politiques odieuses, et inhumaines, qui couvrent de honte leur pays et eux-mêmes aux yeux de tous les citoyens du monde ? Juif ou pas, ce n’est évidemment pas le problème. D’ailleurs, peut-on encore se dire juif (et se revendiquer même implicitement AUSSI d’une longue tradition culturelle et philosophique d’humanistes, de savants, d’esprits éclairés...) quand on prête la main, même indirectement, même par le silence, à de telles horreurs ? Le problème, c’est la politique fasciste et raciste menée en Israël à l’encontre des Palestiniens et des (rares) Israéliens qui prennent fait et cause pour la défense de ce peuple abandonné par l’ONU et les "grandes puissances". Le problème c’est de continuer à accréditer l’idée même d’une "communauté juive" (déjà en soi une notion bien contestable) rendue complice, solidaire... de ces abominations au-delà des frontières de l’État d’Israël. Ce n’est pas la "communauté juive" qui soutient cela, cette communauté n’existe pas ainsi. Je suis presque certaine que l’immense majorité des juifs dans le monde ne soutient pas cela, ne reconnaît pas cela comme étant de son fait. Que ce n’est que le fait d’une minorité d’intérêts, ultra-organisée. Il serait temps de le manifester, de le dire. C’est une internationale fasciste et capitaliste, prédatrice qui perpétue ces actes, qui se cache derrière des prétextes religieux, culturels. Il faut que cesse cette politique d’épuration ethnique des Palestiniens menée par Israël.
1. Le Grand Israël bord à bord, 24 septembre 2013, 12:23
EXELLENT VOTRE COMMENTAIRE , CHAPEAU BAS ET MERCI
2. Le Grand Israël bord à bord, 24 septembre 2013, 19:00
tout ce fanatisme finira mal .