Accueil > Le Parti de "Gauche" (PG) et la centrafrique (RCA)

Le Parti de "Gauche" (PG) et la centrafrique (RCA)

Publie le jeudi 19 décembre 2013 par Open-Publishing
9 commentaires

La position du Parti de gauche est claire, et aucun doute n’est plus désormais possible.

Citons François Delapierre, son secrétaire national  : «  A la différence de précédentes opérations militaires dans lesquelles la France a été hélas engagée, celle-ci s’inscrit pleinement dans le cadre du droit international puisque le conseil de sécurité de l’ONU a donné unanimement le mandat à notre pays d’appuyer la force africaine de la Misca chargée de protéger les civils et "stabiliser" le pays.[...] L’alimentation énergétique de notre pays dépend de cette ressource (l’uranium, Ndlr) que notre sous-sol ne produit guère. La Centrafrique dispose du gisement de Bakuma et de frontières stratégiques avec des voisins dotés du précieux minerai. Tant que le nucléaire restera la première source de production d’électricité dans notre pays, la France devra contrôler des gouvernements qui détiennent la clé des mines africaines.  ».


La Centrafrique et l’Armorique

Lundi 9 Décembre 2013 François Delapierre, Secrétaire national du Parti de Gauche

Le gouvernement a-t-il tort d’intervenir au Centrafrique ? Non. A la différence de précédentes opérations militaires dans lesquelles la France a été hélas engagée, celle-ci s’inscrit pleinement dans le cadre du droit international puisque le conseil de sécurité de l’ONU a donné unanimement le mandat à notre pays d’appuyer la force africaine de la Misca chargée de protéger les civils et « stabiliser » le pays. La situation humanitaire désastreuse en Centrafrique plaide également pour une intervention. Pour autant, n’oublions pas que la politique étrangère est de la politique concentrée. Dès lors qu’un ou plusieurs Etats interviennent au-delà de leurs frontières, fut-ce au nom du droit international ou de l’urgence humanitaire, c’est toujours de politique qu’il s’agit. Et même de politique intérieure. La France n’y fait pas exception. L’actualité a télescopé l’intervention en Centrafrique avec le « pacte d’avenir » pour la Bretagne. Bingo ! Ce que fait Hollande à Bangui n’est pas indépendant de ce qu’il fait à Brest. Je mélange tout ? On va voir que non.

L’Etat centrafricain s’est effondré. On ne peut pas dire qu’il était bien solide. Les régimes qui s’y sont succédé ont tous vécu à l’abri de la puissance française, qui a légitimé ou empêché divers coups d’état pour garder le contrôle du gouvernement. Mais tout ceci ne fonctionne plus pour la raison que la France contrôle des gouvernements… qui ne contrôlent plus rien. L’idée que l’on pourrait se contenter d’un petit tour conclu par l’installation de personnages plus performants que ceux en place est donc une vue de l’esprit. Il faut reconstruire un Etat ce qui ne se fera pas en quelques mois. Ceci ne se fera pas surtout sans affronter les causes de sa destruction : les politiques néolibérales et leur terrible cocktail de privatisations et libre-échange. Bref le drame centrafricain n’est pas une fatalité locale mais le résultat d’une logique globale, qui affleure plus vite et violemment aux endroits les plus fragiles. Mandela que tous célèbrent désormais avait dénoncé les ravages du libre-échange sur l’Afrique. Dès lors que les barrières douanières ont été abattues, les paysans locaux ont été ruinés par les exportations de l’agro-business. L’industrie est trop fragile pour prendre le relais. Alors toute la société se défait. La Centrafrique est donc malade du modèle agricole qui vacille aujourd’hui en Bretagne. Et on ne peut aider l’Afrique tout en continuant à défendre les aides à l’exportation pour les poulets bretons comme le fait le pacte présenté par Ayrault.

C’est légitime, le gouvernement n’interviendrait pas si nos intérêts nationaux n’étaient pas en jeu. En l’espèce, il s’agit notamment de l’uranium. L’alimentation énergétique de notre pays dépend de cette ressource que notre sous-sol ne produit guère. La Centrafrique dispose du gisement de Bakuma et de frontières stratégiques avec des voisins dotés du précieux minerai. Tant que le nucléaire restera la première source de production d’électricité dans notre pays, la France devra contrôler des gouvernements qui détiennent la clé des mines africaines. Bien sûr nous pourrions faire autrement : organiser la transition énergétique pour nous passer d’uranium. Il faudrait pour cela développer les énergies renouvelables et notamment celles tirées de la mer. Cela ouvrirait pour le coup un vrai avenir à la Bretagne, région qui compte un tiers des côtes françaises. Relocalisation de l’économie et planification écologique, deux ruptures qui permettraient une autre politique en Afrique… et en Armorique.

François Delapierre,
Secrétaire national du Parti de Gauche

http://www.lepartidegauche.fr/actualites/edito/la-centrafrique-l-armorique-26204

Messages

  • "la France devra contrôler des gouvernements qui détiennent les clés des mines africaines" je savais Delapierre un peu mégalo mais là il fait fort. La France devra "contrôler" pour ses intérêts et le bien des africains. C’est du néo-colonialisme ou je me trompe, avec une grosse louche de pro-nucléaire en attendant les éoliennes ! Bref Delapierre toujours aussi confus sur ses lignes idéologiques, cela devrait poser question a pas mal d’adhérents du PG. C’est vive la Françafrique ! Virez Delapierre vous aurez peut-être les idées un peu plus claires. A moins que vous soyez d’accord avec lui ?

  • Tant que le nucléaire restera la première source de production d’électricité dans notre pays, la France devra contrôler des gouvernements qui détiennent la clé des mines africaines.  ».
    signé F DELAPIERRE Parti de Gauche ( est -il bien au PG ? ou parle-t-il comme Francafricain ? ) )

    Tant que les Etats du Golfe resteront la première source de production de pétrole pour notre pays, les USA devront contrôler Les gouvernements qui détiennent la clé de cet or noir ! ( ......quitte à assassiner Mossadegh ! ....Mais chut , c’est pas nous ! )   »

    signé Eisenhower- Kennedy-Johnson-Nixon-Reagan-Bush -Obama ( j’en oublie ? )

    On s’étonne après cela du peu d’empressement de certains de nos élus "dits de gauche" à condamner le type de francafrique qui se poursuit actuellement à la sauce hollande !!

    Ni pour , ni contre ! ........... ils s’abstiendront ?

  • Pour bien comprendre ce que peut signifier :"Tant que le nucléaire restera la première source de production d’électricité dans notre pays, la France devra contrôler des gouvernements qui détiennent la clé des mines africaines..."

    Odile Tobner du site survie nous parle de ce que veut dire le contrôle des gouvernement de centrafrique par la France

    La république françafricaine
    6 décembre 2013 par Odile Tobner
    ThèmesCentrafriqueUne
    La Centrafrique est un cas d’école pour qui veut mesurer les ravages de la Françafrique. Aucun pays africain n’a été aussi étroitement tenu sous tutelle française ; aucun n’est aussi délabré que la République centrafricaine, cinquième pays le plus pauvre du monde en dépit des richesses de son sous-sol.
    La déliquescence de l’État [1] a laissé tout latitude aux bandes armées qui s’imposent par la terreur. Avec moins de cinq millions d’habitants la Centrafrique est aujourd’hui un pays sans routes, sans hôpitaux, sans écoles, sans eau potable, sans électricité. Soixante-dix pour cent de la population, abandonnée à elle-même, se trouve au-dessous du seuil de pauvreté et souffre de malnutrition ; le taux de mortalité à l’âge de cinq ans est de 220 pour mille et l’espérance de vie est de 44 ans. La moitié des habitants sont analphabètes. Tel est le triste bilan des régimes qui se sont succédé, tous sous une étroite dépendance de Paris. L’État-fantôme ne contrôle pas l’exploitation des ressources, bois, diamant, dont une grande partie fuit en contrebande vers les pays voisins.
    L’histoire de la Centrafrique est celle d’un désastre continu. Après avoir été saigné à blanc par trois quarts de siècle d’une exploitation qui a dépeuplé le territoire et qui a permis l’édification de grandes fortunes françaises, notamment celles des Giscard d’Estaing ou de la famille de l’expert ès-droits de l’homme BHL, l’ex-Oubangui-Chari aborde l’indépendance en 1960 avec à peine deux millions d’habitants pour un territoire grand comme la France. Les bases militaires de Bouar et de Bangui assurent une présence permanente de l’armée française, qui a fait de la RCA un de ses terrains de jeu de prédilection, écrasant toute tentative de rébellion et assurant à la France une gestion quasi directe du pouvoir politique. Cette souveraineté de fait a permis à la France d’entretenir soigneusement la déliquescence de la RCA, pour mieux servir ses visées stratégiques et livrer le territoire au pillage de ses affairistes. Le seul objectif des subventions françaises depuis l’indépendance, et européennes depuis les années 2000, est d’assurer la continuité de l’exploitation des matières premières et l’accès aux aéroports.

  • Pour être tout à fait juste (bien que le mot "légitime" soit tout à fait inacceptable et que le reste soit pour le moins ambigu, constat ou approbation ?), il faudrait s’arrêter sur la phrase suivante : "Bien sûr nous pourrions faire autrement : organiser la transition énergétique pour nous passer d’uranium." Et là, sans doute, serait-on surpris par le peu d’empressement du PCF et du PCOF.

  • Dis moi, "Camarade" internationaliste , humaniste etc etc.Tu écris

    Le gouvernement a-t-il tort d’intervenir au Centrafrique ? Non. A la différence de précédentes opérations militaires dans lesquelles la France a été hélas engagée, celle-ci s’inscrit pleinement dans le cadre du droit international puisque le conseil de sécurité de l’ONU a donné unanimement le mandat à notre pays d’appuyer la force africaine de la Misca chargée de protéger les civils et « stabiliser » le pays.

    Question :

    Puisque tu débordes d’enthousiasme pour ce que Hollande manifeste d’intérêt pourle DROIT INTERNATIONAL et pour un certain devoir d’ingérence quand on massacre des innocents , est ce que l’absence d’uranium et de diamants en PALESTINE explique que tes camaros socialistes soient aux abonnés absents pour que laFRANCEprenne l’initiative d’un depot de motion àl’ONU, ultimatum avant de venir soulager les victimes des crimes de guerre , de crimes contre l’humanité, qu’ISRAEL commet avec le soutien logistique de l’Impérialisme ?

    C’est pas le même sujet ?

    Un gosse de Gaza fauché à la kalach de Tsahal c’est "moins cruel" qu’un Centrafricain de telle religion égorgé par un autre de religion différente ?

    Je vais te dire, DELAPIERRE :

    Je suis de ceux qui pensent qu’on a eu du bol que Jospin soitpas élu en 2002...

    On serait parti en Irak , tellement la Soc-dem suce le Kapital !

    Juste pour "ça" , mettre un bulletin FDG dans une urne , voter pour une liste ou figurera un type du P ;D.G ou un de ses alliés , ce serait de l’autoflagellation,de la complicité

    Ce sera sans moi.

    A.C

  • Une autre façon de parler de la Centrafrique

    Association Républicaine des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, des Combattants pour l’Amitié, la Solidarité, la Mémoire, l’Antifascisme et la Paix

    COMMUNIQUE DE L’ARAC

    L’ARAC s’incline devant les victimes civiles et militaires en Centre Afrique.

    Il est temps que cesse la politique néocoloniale pratiquée par la France en Afrique depuis les années 1950.Après les luttes d’indépendance nationale menées sur ce continent africain, la France se serait grandie en apportant son soutien et son aide à ces pays pour leur permettre d’accéder à la modernité et à leur pleine souveraineté.

    C’est une politique tout à fait contraire que la France a mené dans ces pays, préférant satisfaire les intérêts des grandes entreprises qui n’ont eu de cesse de piller l’Afrique de ses richesses et ses matières premières, plongeant ainsi les peuples dans la misère.

    Le rôle joué par les Présidents Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et aujourd’hui Hollande, a engagé la responsabilité de notre pays.

    L’intervention en Libye, a déstabilisé le continent africain, conduit à la dispersion de milliers d’armes aujourd’hui entre les mains de terroristes et de brigands de toutes sortes. En Syrie les va-t-en-guerre français ont cherché à intervenir et ont continué à armer des djihadistes.

    Cela a eu pour conséquence, l’intervention de la France au Mali.

    Cette politique désastreuse de la France non remise en cause depuis 2012 fut encore appliquée en juillet 2013 lorsque le gouvernement français apporta son soutien au coup d’état qui se produisit en Centre Afrique. Ce coup d’état n’a fait qu’aggraver la détresse et les souffrances du peuple Centre africain.

    L’ARAC condamne cette politique qui a conduit à l’intervention en Centre Afrique en novembre 2013.

    Il est temps que l’ONU, et notamment les nations européennes, prennent leurs responsabilités en envoyant des contingents de casques bleus.

    Il faut que cesse cette politique d’ingérence de la France qui, à chaque fois, tourne le dos à l’intérêt des peuples du continent africain.

    L’ARAC, attachée résolument à la Paix ne peut accepter qu’au nom de l’humanitaire se multiplient les interventions, alors que l’on ne sert que les multinationales qui pillent les richesses de chaque pays.L’ARAC réaffirme sa volonté de voir mettre en œuvre une politique permettant à ces pays de construire leur avenir en toute indépendance conformément au préambule de la charte des Nations Unies.

    Villejuif, le 18 décembre 2013