Le Petit Prince révolutionne le cinéma d’animation français ?

La France dispose d’un véritable savoir-faire dans le secteur de l’animation. De plus en plus utilisée dans le cinéma contemporain, de nombreuses écoles spécialisées comme Les Gobelins ou Sup’info proposent aujourd’hui des formations pour permettre à des films comme « Le Petit Prince » de voir le jour. En effet, pour ce type de projet, les compétences à mobiliser sont multiples, comme nous le confie le directeur de l’animation de Dreamworks Kristof Serrand…

En 2012 déjà, le magazine Télérama évoquait « le triomphe de l’animation française », avec plus de 5 000 personnes employées en France et un tiers des programmes audiovisuels venus à l’export en 2010, la France occupe le troisième rang mondial derrière les Etats-Unis et le Japon. René Broca, responsable du Réseau des écoles françaises de cinéma d’animation (Reca) confirme ainsi, “le secteur est solide et pérenne. Notre pays est le premier producteur européen, le troisième mondial. Il y a un vrai tissu d’entreprises, et des débouché”.

Dans l’animation plus qu’ailleurs, la « french touch » s’arrache ! Le meilleur exemple de cette tendance, la sortie prévue en 2015 de l’adaptation de l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince. Comme nous l’explique d’ailleurs Gregoire Poussielgue dansle journal Les Echos, on peut véritablement parler d’une nouvelle vague pour le cinéma français sans risquer la confusion avec l’époque de Claude Chabrol et d’Eric Rhomer : “Sortant du cadre habituel du financement du cinéma français (CNC, Sofica, chaînes de télévision, aides régionales…), ces producteurs n’hésitent pas à aller chercher de l’argent partout dans le monde pour monter des projets qui, par leur taille, n’ont rien à envier à leurs équivalents américains”.

Pourtant la vraie révolution ne repose pas tant sur les nouvelles capacités de financement, que sur « l’exception française » car comme l’expliquent des anciens des Gobelins, “plus le studio est important, plus on doit se spécialiser. En travaillant dans de plus petites structures, vous pouvez tout pratiquer, de l’écriture au montage”. D’ailleurs Kristof Serrand directeur des animations chez Dreamworks confirme, “on est passé à la 3D, du papier à l’ordinateur (…) j’espère qu’il y aura toujours de la 2D, je sais que les Japonais en font, plus que les Américains. Les Français ils font énormément de choses, graphiquement très diverses, c’est pour ça que j’aime bien venir en Europe voir les films d’animation”.