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Le Pôle emploi m’a cassée.

Publie le lundi 28 mars 2016 par Open-Publishing
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Le Pôle Emploi m’a cassée.

Je suis intermittente. J’ai suivi en 2014 une formation d’art thérapie.

Avant le début de ma formation, je vais me présenter au Pôle Emploi en septembre 2013. On me reçoit en me disant que le Pole Emploi ne finançait pas cette formation (ce qui, je l’apprendrai plus tard, est totalement faux).
Je demande alors s’il faut que je déclare tous les mois mes jours de formation. On me répond que non car, ne me subventionnant pas, cela ne les regardait plus. Je fais donc ce qu’on me dit.

Janvier 2015, fin de ma formation. Je me déclare en auto-entreprise pour proposer des ateliers d’art thérapie et je fais une demande de RSA activité afin de m’aider avant que mon chiffre d’affaire me permette de vivre.
Pour obtenir le RSA, je dois présenter une attestation de fin de droits délivrée par le Pôle Emploi. Je les lance et relance et re-relance pour avoir l’attestation. Rien. Une personne du PE Spectacle me dit un jour qu’il faut que je fasse une demande d’ASS (Allocation de Solidarité Spécifique). N’ayant pas travaillé 5 ans, je rappelle en disant que je n’y ai pas droit. On me répond alors qu’il faut tout de même faire cette demande pour qu’elle soit rejetée pour que l’on me donne enfin cette fameuse attestation de fin de droits… Logique donc. Attestation qui aurait dû m’être envoyée automatiquement à la fin de mon intermittence.

Ces démarches durent 3 mois, de décembre à février 2015, période durant laquelle je ne vie qu’avec seulement 300€/mois d’APL et le peu d’argent que je gagne avec mes ateliers. Car sans ce papier de refus du Pôle Emploi, ma demande de RSA ne peut pas se finalisée…

Première vague de crises d’angoisses…

Le 26 février 2015, je vais sur mon compte PE pour voir s’il y a du nouveau et je vois qu’en date du 19 février, on me demande de rembourser la somme de 9 579,57 €.

Crise d’angoisse et de spasmophilie.

J’appelle, paniquée. On ne peut me justifier ni le pourquoi du comment, ni cette somme.

Je reçois cependant dans la foulée la réactualisation de mon intermittence jusqu’en septembre 2015… Je précise encore que je n’ai pas fait assez de cachets pour prétendre à l’intermittence.

Incompréhension totale.

On me rappelle et on me donne un RDV pour le 5 mars afin de m’expliquer tout ceci. Je rédige entre temps une lettre de recours que j’envoie à mon PE, avec AR. Sur mon coupon retour, je vois que c’est un autre Pôle Emploi (dans le 19ème) qui a accusé réception de ma lettre… Je ne reçus aucune réponse.

Le 5 Mars, durant l’entretien, la conseillère me dit qu’étant en formation, j’aurai du faire une demande d’AISF avant le début. Parce que je ne l’ai pas faite, je dois rembourser mon année d’intermittence, et que ce que je touche actuellement, c’est ce que j’aurai du toucher après ma formation si j’avais fait cette demande (vous me suivez toujours ?) :

Donc, d’un côté on me demande, de l’autre on me redonne.

La « conseillère » me souligne qu’aucun recours n’est possible. Je lui réponds alors que personne du PE quand j’y étais allée ne m’avait parlé de cette démarche, que je ne pouvais pas deviner. Je lui demande de me présenter le document qui parle de cet AISF. La conseillère cherche alors et ne tombe jamais sur le document. Je souligne que si elle même ne peut le trouver, comment une personne ne travaillant pas au PE le pouvait… Je dis également que je trouve injuste que je doive payer pour une erreur de leur part. La personne me répondit que c’est comme ça et que le PE est dans son droit.

Ensuite, on me demande de rembourser un trop perçu de 11 238,37€, 1 658,80€ ayant été ajouté suite à l’entretien. Sans lettre. Sans explication. Personne du PE ne m’explique le pourquoi de cette augmentation. Pire, on me dit que ça ne me regarde pas !

Le soir du 10 mars, je retourne sur mon compte PE, je demande un avis de situation, afin de faire le bilan. Je télécharge le papier me disant que je ne suis actuellement pas indemnisée… Vous me suivez toujours ?

Je me suis alors tournée vers le Défenseur des Droits de ma ville qui a pris le temps de m’écouter et qui a monté mon dossier. En une semaine, c’était réglé. Je n’ai reçu aucune excuse du PE.

2 mois d’angoisses, de larmes, de crises de nerfs, d’envie de suicide, d’insomnies. Le PE m’a bousillé la santé. Cela fait 1 an et en écrivant, j’en pleure encore.
Aujourd’hui, je ne reçois pas une lettre du PE ou de la CAF sans avoir des angoisses.

Le Pole Emploi m’a cassé.

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Messages

  • Terrible témoignage, on perçoit que PE devient de + en + inaccessible, incompréhensible, avec une relation informatique maximum entre l’usager et son administration qui est source de difficulté et d’angoisse car l’absence de dialogue et d’écoute fait partie du processus ! L’interface informatique et le sous-effectif chez PE ne fait que rendre + difficile l’accès à ses droits pour l’usager.

  • Ce qui est terrible , c’ est que ces personages ( pour étre correct) ne sont que des employees exploitées , et a qui cela peut arriver ; ce que je leur souhaite . Si nous étions TOUS SOLIDAIRE le monde des travailleurs irait beaucoup mieux . Courage un jour on les auras .

  • J’ oubliai , un jour que ma petite cousine était aller voir une assistante sociale pour bénéficier d’ une aide ( "sans racisme " alors que des étrangers y avaient droit , pour s’ acheter des scouters ) celle-ci lui a repondue tu n’ a qu a faire la pute ; c’ est textuelement ce que cette assistante sociale lui a repondue . Lorsqu’ elle est venue me voir pour me dire ceci , elle était en état de choc .

  • Ce que je retire de cette histoire : pourquoi les travailleurs (sans emploi) sont isolés, seuls face à ce genre de difficultés ? Faudrait peut-être renouer avec la solidarité, sortir de l’individualisme qui amène à ces situations "seul face à la machine", faudrait peut-être songer à s’associer, à se syndiquer, plutôt que d’aller au casse-pipe tout seul puis de se plaindre.

  • Je n’avais pas tort quand je disais que le PE était une machine bureaucratique destinée à briser les gens. La solution consiste à adhérer à un comité de chômeurs et précaires comme celui de la CGT mais il y en a d’autres...

  • d’autant que créee il y a un quart de siécle la formation d’art thérapeute ne s’adressait qu’a des professionnels de la santé mentale . Il est donc illusoire de penser trouver du travail en institution en n’ayant pas une qualification dans ce domaine.

  • Tout à fait d’accord : La solidarité c’est la clef de tous les problèmes ! même face à la Loi El-Khomri, à la manif de jeudi et à la répression qui s’abat autour de cette loi. Le capitalisme sait profiter du manque de solidarité, il sait diviser pour mieux régner... Les acquis sociaux, les libertés, les droits, la culture et le bien-être de tous sont le produit de la solidarité. Souhaitons que ce gouvernement trouve face à luidans les jours qui viennent une solidarité à la hauteur des menaces qu’il fait peser sur le Peuple. Ce gouvernement injuste n’a pas de raison d’exister. Il n’existe que par la force de la répression. Il n’a donc pas de raison d’être.

  • Bonjour,

    S’agit-il de l’Agence PE située rue des Ardennes ?

    Courage

    Fabien