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Le Secours populaire poursuit son combat pour des vacances solidaires

par Magid

Publie le mardi 18 août 2015 par Magid - Open-Publishing
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Comme chaque année, le Secours populaire français (SPF) a reconduit cet été son programme de vacances pour tous. De mai à fin août, dans toute la France, des centaines de départs rythment la campagne "Vacances" du Secours populaire et offrent aux enfants de tous horizons l’occasion de rompre avec leur quotidien.

Voyager pendant quelques jours, couper avec la vie quotidienne pour en imaginer une autre plus épanouissante, des projets qui restent inaccessibles pour la majorité des catégories populaires et une grande partie de la classe moyenne. Depuis la fin des années 1990, la proportion d’ouvriers, d’employés et de techniciens qui prennent le chemin de la mer, de la montagne ou de la campagne baisse en raison du chômage de masse et de la précarisation de l’emploi.

Pourtant, le droit aux vacances pour tous est essentiel et plus encore pour les enfants. Selon Dominique Desarthe, secrétaire générale de la fédération du Secours populaire de la Sarthe et membre du bureau national, chargée des vacances, "le SPF a toujours considéré les vacances comme un droit, un élément essentiel du bien-être des personnes et surtout pour ceux qui, toute l’année, se débattent dans un quotidien morose. Le SPF estime que les vacances sont essentielles à l’équilibre personnel des individus". En soixante-dix ans, ces campagnes ont pris une ampleur considérable. Alors qu’après la guerre, quelques centaines de jeunes seulement plantaient leur tente dans les prairies de l’Eure, en 2013, plus de 166.200 vacanciers sont partis avec l’association.

Cela étant et malgré l’élévation du niveau de vie, un enfant sur trois ne peut toujours pas quitter son domicile pendant la période estivale. Le SPF doit donc plus que jamais poursuivre et renforcer son engagement afin de permettre à tous de s’évader de ses problèmes quotidiens le temps de quelques semaines.

Un combat soutenue cette année par le comité d’entreprise des électriciens et gaziers EDF/GDF via la mise à disposition de leur centre de vacances de Nestier en Midi-Pyrénées. Ce centre a en effet accueilli du 4 au 18 août (en plus de 40 enfants d’électriciens et gaziers) 27 enfants issus des familles accompagnées par le Secours populaire et 21 "frères et sœurs" de son mouvement d’enfants international Copain du monde. Espagnols, Malgaches, Salvadoriens, Indiens et bien sûr Français ont donc eu l’occasion de se rencontrer et de se mélanger pour le plaisir de tous.

Comme l’explique à la Dépêche, Romaric Godelu directeur du Secours populaire des Hautes-Pyrénées, le but de ce projet et aussi ambitieux que louable, est consiste avant tout à "apprendre aux enfants à s’aimer plutôt qu’à s’entre-tuer", à "faire en sorte que les enfants s’enrichissent des différences plutôt que de les craindre", à l’heure où le racisme et l’intolérance gagnent du terrain.

Ce samedi 19 août, un train spécial conduira tout ce petit monde de Toulouse à Paris pour la journée des oubliés des vacances où 70.000 enfants et familles accompagnés par le Secours populaire et 1.000 enfants de 70 pays se réuniront sous la Tour Eiffel. Cette journée ludique, jalonnée de chasses au trésor, d’ateliers d’animation (magie, maquillage, contes, etc.), se terminera par un grand concert donné par des artistes de renom, marraines et parrains de l’initiative.

De son côté, le comité d’entreprise des électriciens et gaziers est également un habitué des actions de solidarité. "Nous portons les mêmes valeurs de solidarité, d’éducation populaire, d’aide aux plus démunis au travers de la rencontre entre les enfants issus de divers horizons. D’ailleurs, tout au long de l’année, nous menons des actions communes avec, par exemple, les Mercredis à la neige ou l’école de musique mutualiste à Tarbes", souligne le vice-président de la caisse Béarn-Bigorre Patrick Raynaud.

Pour rappel, la Caisse centrale d’activités sociales (CCAS) est l’organisme qui gère les activités sociales dont les séjours de vacances, les assurances et la restauration d’entreprise des salariés des Industries électriques et gazières en France (IEG), principalement EDF et GDF et leurs filiales (ERDF, RTE, GRTgaz et GRDF). Elle est financée à hauteur de 1% du chiffre d’affaires et non pas 1% de la masse salariale, comme c’est le cas habituellement pour les comités d’entreprises, et tente de répondre dans un souci d’efficacité et de proximité à des besoins sociaux de plus en plus cruciaux. Des besoins qui semblent prédominants en ces temps troublés de précarités et d’inégalités sociales, économiques ou énergétiques et qui touchent un nombre croissant de français.

Crédits photo : Secours populaire Français - Joël Lumien

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Messages

  • À l’aune de ce voisin mais néanmoins intéressant papier [ http://bellaciao.org/fr/spip.php?article147075 ], je me demande si tous ces trucs sociaux exclusivement orientés vers le fait de faire goûter à un petit nombre d’enfants pauvres un ersatz de vacances de riches ne sont pas fondamentalement pervers.

    On remarquera que le plus souvent c’est au mérite (scolaire en situation socialement "correcte", disciplinaire si on est en ZUS) que sont attribuées ces friandises, avec la logique assumée de permettre à ces jeunes "méritants" de sagement s’intégrer dans le système puisqu’ils en sont capables. À leur place d’esclaves de rang zéro bien entendu, faut pas déconner non plus ! Mais au moins ça permet, avec l’aide du crédit à la consommation et autres, de passer de vraies vacances de merde en ne pensant qu’à soi !