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Le déni du réel

par Samuel Beaudoin Guzzo

Publie le vendredi 9 mai 2014 par Samuel Beaudoin Guzzo - Open-Publishing

Changements climatiques aux États-Unis

LE DÉNI DU RÉEL

Par Samuel Beaudoin Guzzo, 9 mai 2014

L’auteur est diplômé en sociologie à l’Université du Québec à Montréal. Il s’intéresse particulièrement aux divers enjeux auxquels sont confrontées les sociétés contemporaines notamment en ce qui a trait à la reconnaissance sociale, au dialogue culturel ainsi qu’aux conditions de la démocratie et de la justice sociale. On peut le suivre sur sa page Google+.

La Maison-Blanche a récemment présenté un rapport de 800 pages intitulé « État des lieux national sur le climat » qui est le produit du travail de 300 climatologues qui se sont penchés sur la situation actuelle aux États-Unis et sur les risques encourus de manière générale au 21e siècle si des mesures concrètes ne sont pas mises de l’avant ; une version abrégée du rapport étant disponible en ligne sur le site www.globalchange.gov.

Comme Richard Hétu de La Presse – qui a parcouru le rapport – nous l’apprend dans l’article « Les effets sont déjà là, dit Obama » (7 mai 2014), les scientifiques, dont les résultats de recherches visent à convaincre tous les citoyens des États-Unis de la nécessité de faire quelque chose au plus vite en matière climatique, affirment que « [s]i les émissions des gaz à effet de serre se poursuivent à un rythme rapide, le mercure pourrait vraisemblablement grimper de 5.5 degrés d’ici la fin du XXIe siècle ». Par ailleurs, selon les mêmes spécialistes, les océans dont le niveau d’eau a augmenté de 20 cm au 20e siècle devraient monter de 30 à 120 cm au 21e, ce qui aura des répercussions sur le Sud-Est des États-Unis. L’agriculture sera également grandement affectée et l’Alaska (dont la température a déjà considérablement augmentée) vivra un réchauffement historiquement inédit ce qui se traduira par un recul de la glace de mer et par des transformations des écosystèmes aux conséquences non seulement naturelles, mais aussi sociales et culturelles (dommages aux infrastructures, effets sur les communautés autochtones particulièrement vulnérables,…).

Inconscience républicaine

Comment réagissent les républicains américains face à de telles données ? Sans grande surprise, en accusant Obama de haute trahison envers la « Sainte-Croissance » ! Le président des États-Unis n’est pas au bout de ses peines et il a fort à parier que de nombreux républicains se surpasseront dans les prochaines années en matière d’inconscience écologique. La croissance avant tout ! Comme on le constate, ce dogme néolibéral est en ce moment proclamé haut et fort et ce, sans quelque forme que ce soit de honte ou de culpabilité ; garant qu’il est de la liberté absolue face aux collectifs et de la croissance qu’elle génère intrinsèquement selon ces idéologues démagogiques et bornés.

Ce véritable déni du réel républicain dont il vient tout juste d’être question est, à mon avis, inacceptable et inexcusable compte tenu des conséquences tangibles qu’il occasionnera pour l’humanité dans son ensemble ! Lorsqu’inconscience rime avec croissance capitaliste aveugle à la réalité, le temps est venu d’ouvrir les yeux et de prendre les changements climatiques mondiaux au sérieux. Le réel nous parle, écoutons-le !

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