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Le face-à-face se durcit sur les retraites
Publie le mardi 12 octobre 2010 par Open-Publishing4 commentaires
de Nathalie BIRCHEM
3,5 millions de manifestants ont défilé mardi 12 octobre, selon la CFDT. Dans certains secteurs, comme la SNCF, les syndicats appellent à la reconduction, en attendant une nouvelle mobilisation interprofessionnelle samedi 16 octobre
Attention durcissement. Mardi 12 octobre, les syndicats ont gagné leur pari en parvenant à augmenter d’un cran la mobilisation contre la réforme des retraites, qui approchait déjà les niveaux records atteints en 1995, 2003, 2006 ou encore 2009.
« C’est la plus grosse journée depuis le début du processus », s’est réjoui Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT. Au total, la CFDT comme le CGT revendiquent 3,5 millions de manifestants dans toute la France, soit une nette augmentation par rapport aux 3 millions recensés lors de la précédente mobilisation en semaine, le 23 septembre dernier.
Le ministère de l’intérieur, lui, chiffre à 1,230 million le nombre de manifestants (contre 997 000). À Paris, où police et syndicats ont recensé entre 89 000 et 330 000 personnes, comme à Marseille (entre 24 500 et 230 000 personnes), le nombre de manifestants a ainsi grimpé de plus de 10 % par rapport au 23 septembre.
Quant au taux de grévistes, qui avait connu un effritement le 23 septembre, il est reparti à la hausse à la SNCF (40,4 % selon la direction) ou dans la fonction publique hospitalière (15,16 % le 12 octobre contre 12,14 % le 23 septembre), sans atteindre cependant les forts niveaux notés en 2003. Il était le 12 octobre quasi stable à la RATP (17 % contre 16 % le 23 septembre), à EDF (17 % contre 18,1 %), dans la fonction publique d’État (19,20 % contre 19,77 %) ou la fonction publique territoriale (15,13 % contre 15,04 %).
Trois voyants passent au rouge
En revanche, à France Télécom, il était en diminution. Enfin, évolution importante, selon la CGT Île-de-France, qui a recensé 200 appels à la grève à Paris hier, « environ 40 % émanaient d’entreprises du privé ».
À l’Élysée, où l’on expliquait encore il y a quelques semaines que, « depuis quinze ans, il y a une règle qui régit les mobilisations sociales et qui veut qu’on ait une, deux, voire trois journées à un très haut niveau, puis que les choses se tassent » (sauf avec le CPE), on sent le vent tourner.
En particulier, trois nouveaux voyants, très surveillés, sont passés au rouge. D’abord, onze des douze raffineries françaises étaient le 12 octobre touchées par des grèves, faisant planer une menace, pour l’instant théorique, de raréfaction du carburant.
Mais surtout, principale crainte du gouvernement, l’entrée des jeunes dans le mouvement a bien eu lieu. Et de façon assez spectaculaire, puisque près de 400 lycées ont été perturbés le 12 octobre, dont 90 ont été bloqués.
Enfin, alors qu’une autre journée de mobilisation interprofessionnelle est prévue samedi 16 octobre, le scénario d’une reconduction du mouvement se dessine, certes encore en pointillés. Selon la CGT, à la RATP, des assemblées générales ont déjà décidé de prolonger la grève au moins mercredi 13 octobre.
Les syndicats durcissent le ton
Alors que des réunions de ce type sont organisées dans les transports, la chimie et certains sites de la métallurgie, des reconductions semblaient déjà acquises à la SNCF, qui a annoncé pour mercredi 13 octobre des perturbations comparables au 12 octobre.
« Ce n’est pas à moi d’appeler à la reconduction mais si, dans les entreprises, les militants y vont, on les soutiendra », réagit Alain Olive, patron de l’Unsa. « Ce ne sont pas les syndicats qui sont en difficulté, c’est le gouvernement », commente quant à lui, François Chérèque, le dirigeant de la CFDT.
Bref, les syndicats durcissent le ton. Le gouvernement aussi. Après avoir chahuté l’ordre d’examen des articles du projet de loi pour faire voter les 62 ans vendredi 8 octobre puis les 67 ans lundi 11 octobre, l’exécutif semblait, le 12 octobre en fin de journée, afficher une fermeté renouvelée.
Chacun campe sur ses positions
Le 12 octobre à l’Assemblée nationale, le premier ministre François Fillon a réaffirmé que son gouvernement était « décidé à mener à son terme » la réforme des retraites. Et le 11 octobre, le patron des sénateurs UMP Gérard Longuet a estimé qu’il ne voyait « pour l’instant plus de marge de manœuvre » pour faire bouger le texte.
Bref, chacun campant sur ses positions, la confrontation, avec le risque de débordements qu’elle contient, semble désormais le point de sortie obligé du conflit.
http://www.la-croix.com/Le-face-a-face-se-durcit-sur-les-retraites/article/2442573/4076
Messages
1. Le face-à-face se durcit sur les retraites, 12 octobre 2010, 23:43, par lolita
Aujourd’hui il y avait même des salariés du commerce et d’entreprises de services dans les cortèges. Le ras-le-bol gagne du terrain ! A Toulouse il y a eu un record de participation : 145000 personnes ont défilé pour défendre notre droit à la retraite à 60 ans.
2. Le face-à-face se durcit sur les retraites, 13 octobre 2010, 00:16
Sauf que une certaine gauche (caviar) pense retraite à 60 ans mais à taux plein seulement à 65 ! Que signifie ce recul ? Ont-ils toujours peur de prendre le fric où il est , chez les vrais responsables de la crise, du chômage, de la précarité, des bas-salaires et pensions....! Et ceux qui font suicidés les travailleurs ne peuvent pas payer sans doute ! Raz-le-bol !!!
3. Le face-à-face se durcit sur les retraites, 13 octobre 2010, 09:43, par Swann
Il veulent la guerre sociale, bah putain ils vont l’avoir ! Ca va péter de partout, il reste des Bastilles à prendre !
4. Le face-à-face se durcit sur les retraites, 13 octobre 2010, 15:20, par Moissac au coeur
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