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Le geste de la CGT : une ouverture vers les salariés du privé

Publie le mercredi 14 novembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

La CGT qui accepte désormais de négocier la réforme des régimes spéciaux de retraite entreprise par entreprise, mais en présence de l’Etat, veut éviter une grève prolongée qui la couperait de l’opinion publique et notamment de nombreux salariés du privé.

Avant même le début de la grève à la SNCF, la RATP, EDF et GDF, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a fait mardi une ouverture en direction du gouvernement, en abandonnant sa demande de réunion nationale tripartite (Etat, syndicats, entreprises).

Même s’il est loin d’être acquis qu’une telle attitude soit partagée par la base des cheminots ou électriciens cégétistes, la direction de la centrale, première dans les entreprises publiques concernées, semble renoncer à faire revenir le gouvernement sur les "principes fondamentaux de la réforme".Il s’agit du passage aux 40 ans de cotisation, le principe d’une décote (malus en cas de durée de cotisation insuffisante) et l’indexation des pensions sur les prix à la place des salaires.

Le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant s’en est félicité auprès du Monde, en soulignant que "Bernard Thibault a fait en sorte que la crise puisse se dénouer dès le premier jour du conflit".

A la veille d’une grève très suivie, un pas important a en effet été accompli par M. Thibault, figure du long conflit de 1995 qui avait poussé Alain Juppé à abandonner la suppression des régimes spéciaux.

"Le contexte politique a changé : Nicolas Sarkozy a beaucoup mieux vendu sa réforme à l’opinion publique que M. Juppé. Et la CGT ne veut pas se couper du privé", explique Michel Dreyfus, directeur de recherche au CNRS et historien de la CGT à Paris I. Depuis son arrivée à la tête de la confédération en 1999, après avoir dirigé la CGT-cheminots, M. Thibault a tenté de poursuivre la stratégie d’"ouverture" initiée par son prédécesseur Louis Viannet.

Outre une prise d’autonomie croissante vis-à-vis du Parti Communiste, conduisant à une "dépolitisation" d’une confédération recentrée sur sa vocation syndicale, la direction cégétiste a tenté de redéployer le syndicat vers les salariés du privé, partis massivement dans les années 80. Ils représentent désormais une majorité (52,5%) des syndiqués à la CGT, mais les bastions publics de la confédération pèsent encore lourd.

La centrale a adopté une réforme clé à son congrès de Lille en 2006 : elle a décidé une nouvelle répartition de ses finances pour appuyer son développement dans le privé, aux dépens du poids relatif de ses fédérations les plus puissantes.

Certaines d’entre elles, dont la CGT-cheminots, avaient d’ailleurs vigoureusement contesté ce changement défendu par M. Thibault. Son adoption a renforcé en interne la position du secrétaire général, mis en minorité un an plus tôt par les "durs" de la centrale opposés au traité de constitution européen. Et les 82% recueillis sur son bilan en 2006 l’ont sans doute aidé dans les intenses tractations internes qui ont fixé la stratégie de la CGT avant la grève de mercredi.

Selon M. Dreyfus, la centrale a peut-être aussi craint de se trouver isolée face au gouvernement : "FO qui était aussi partie bille en tête contre la réforme en 1995 a aujourd’hui une position plus complexe", explique-t-il.

D’autant que 2008 pourrait voir des changements majeurs sur l’échiquier syndical, avec une négociation attendue sur la représentativité et des élections prud’homales en décembre, ouvertes à tous les salariés du privé.

 http://www.rtlinfo.be/news/article/...

Messages

  • Nous sommes en début de processus, le rapport de forces n’est même pas
    nécessairement mauvais, compte tenu de l’état de la gauche,
    mais nous devons ratisser large et en profondeur si nous voulons rassembler.
    Les échéances à venir ne jouent pas forcement contre nous... En attendant, de la
    "de la sueur et des larmes", mais la nécessaire et incontournable maturation
    des nouvelles générations de salariées qui un jour ou l’autre rentreront dans l’action
    passe par là. Déjà les jeunes se montrent d’une réjouissante persévérance. C’est normal
    c’est l’avenir de leur peau qui joue aussi.
    Les leurres du "travailler plus pour gagner plus" et de "l’équité façon Sarkozy", peuvent
    fonctionner comme un boomerang, si nous nous mobilisons au quotidien au plus près
    des gens…et au plus prés de leurs doutes, en somme un travail persévérant de pédagogie
    où il va falloir faire preuve de beaucoup de courage.
    Voila des luttes qui seront longues, difficiles, mais déterminantes. Il fallait si attendre.
    Nous payons le prix à gauche des alternances sans alternative, qui nous ont progressivement
    embourbés et fragilisés. Tout est à reconstruire, c’est quasiment une question de survie, mais ça vaut le déplacement…J’ai raisonnablement confiance.

    c.barbeitos

  • """""
    Certaines d’entre elles, dont la CGT-cheminots, avaient d’ailleurs vigoureusement contesté ce changement défendu par M. Thibault. Son adoption a renforcé en interne la position du secrétaire général, mis en minorité un an plus tôt par les "durs" de la centrale opposés au traité de constitution européen. Et les 82% recueillis sur son bilan en 2006 l’ont sans doute aidé dans les intenses tractations internes qui ont fixé la stratégie de la CGT avant la grève de mercredi.""""

    apres avoir été mis en minorité sur le NON au tce,la direction Thibault a fait jouer le reflexe pavlovien du soutien a la direction qui marche toujours ( j’ecrivais hier,que la barriere du respect de la direcytion était encore trop forte à la cgt )

    et apres donc un soutien de sa ligne à 82% la direction social democrate de la cgt fait subir une nouvelle défaite en appelant à negocier l’inegociable .
    Camarades qaund on critiquent les " durs" pour défendre une ligne d’"ouverture "il est temps de changer de direction

    Damien