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Le gouvernement d’ouverture tangue (libre belgique)
Publie le mercredi 10 octobre 2007 par Open-PublishingLe gouvernement d’ouverture tangue
BERNARD DELATTRE
Mis en ligne le 10/10/2007
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La secrétaire d’Etat Fadela Amara trouve "dégueulasse" de "stigmatiser les immigrés".
L’UMP lui réclame "des excuses" pour avoir "injurié" les députés de la majorité.
Et de deux. Pour la deuxième fois, la majorité du président Sarkozy est sérieusement ébranlée. Le mois dernier, le Sénat avait spectaculairement désavoué l’Assemblée sur le volet du projet de loi relatif à l’immigration concernant les tests ADN pour les étrangers candidats au regroupement familial - un différend entre les deux Assemblées qui, d’ailleurs, n’est toujours pas réglé. Cette fois, c’est la politique même du gouvernement qui, mardi, a été traitée de "dégueulasse" par... un de ses membres, emblématiques de la politique d’"ouverture" à la gauche, la jeune secrétaire d’Etat à la Ville Fadela Amara.
"L’ADN, je ne suis pas d’accord, parce que je pense qu’on touche à quelque chose qui n’est pas bon pour notre pays", a asséné l’ex-présidente de l’association "Ni putes ni soumises". "Il y en a marre qu’on instrumentalise à chaque fois l’immigration. Je trouve ça dégueulasse !" L’intéressée a aussi dit son opposition au projet de son collègue de l’Immigration d’interdire l’accès des SDF sans-papiers aux structures d’hébergement d’urgence, projet contre lequel s’est également élevé le haut commissaire aux Solidarités et ex-président d’Emmaüs, Martin Hirsch.
"Un devoir de politesse"
La tirade de Fadela Amara a fait l’effet d’une bombe dans la majorité. Le secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian, a jugé "pas bien d’injurier les députés de la majorité". La porte-parole du parti, Nadine Morano, l’a accusée d’avoir enfreint son "devoir de politesse" et d’être "tombée dans la caricature", avant de la sommer de "présenter ses excuses" aux parlementaires. Le président du groupe UMP à l’Assemblée, Jean-François Copé, en a appelé "au respect mutuel". Ses deux vice-présidents ont enjoint Fadela Amara à "réfléchir avant d’employer des mots" dérogeant au "minimum de solidarité" gouvernementale. Et plusieurs, parmi les nombreux élus UMP critiques envers la politique d’"ouverture" du chef de l’Etat, ont diagnostiqué que celle-ci avait désormais "échoué".
Outre l’"affaire Amara", en tout cas, cette "ouverture" a déjà connu plusieurs accrocs : les nuances entre Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner sur la politique étrangère, la fronde du Nouveau Centre (ex-bayrouïstes) contre le budget 2008, les couleuvres qu’a dû avaler le secrétaire d’Etat Eric Besson sur le projet avorté de création d’une TVA sociale, etc. Cette politique, d’après un sondage publié mardi, n’en continue pas moins de satisfaire 62 pc des Français. Mais cet été, ils étaient 86 pc à se dire séduits par le concept.
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