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Le monologue antisocial du gouvernement

par Adrien Rouchaleou

Publie le mercredi 17 juin 2015 par Adrien Rouchaleou - Open-Publishing
5 commentaires

Soutenu par le patron du Medef, Manuel Valls a une nouvelle fois dégainé le 49-3 sur la loi Macron, privant les députés de débats et de vote. 
Un coup de force qui ne passe pas chez beaucoup d’élus de gauche.

« L’Assemblée nationale prend acte de l’engagement de responsabilité du gouvernement.  » Ainsi a été conclu avant même d’avoir débuté le débat en seconde lecture sur la loi Macron par la bouche du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone. Quelques minutes plus tôt, Manuel Valls venait d’annoncer officiellement – même si cela ne faisait aucun doute – le recours à l’article 49-3 de la Constitution pour adopter sans débats ni vote le projet de loi pour l’activité et la croissance défendu par le ministre de l’Économie.
Encouragement surprise de Gattaz

C’est donc le texte issu d’une commission spéciale largement acquise au gouvernement, auquel s’ajouteront les amendements retenus discrétionnairement par le gouvernement, qui continuera la navette parlementaire. Officiellement, il s’agirait d’aller vite car les Français seraient impatients de s’entasser dans les autocars ou de travailler le dimanche. En réalité, l’opposition est trop forte dans la majorité pour s’assurer de l’adoption du texte, malgré le soutien de certains députés de l’UDI et l’encouragement surprise de Pierre Gattaz, dans un communiqué publié quelques heures avant l’intervention du premier ministre. Le président du Medef se réjouit du recours au 49-3 pour faire adopter la loi Macron sans «  zigzag  » et appelle les députés de droite à la voter.

À gauche par contre l’opposition est forte. «  C’est d’une extrême gravité, estime André Chassaigne, chef de file des députés Front de gauche. On considère que le Parlement est une forme de poids lourd qui gêne, qui bloque des décisions qui devraient être prises très rapidement et que l’on peut se passer de la discussion parlementaire. C’est un déni de démocratie.  » Le frondeur Pascal Cherki, qui estime que le gouvernement intime ainsi aux députés de «  fermer leurs gueules  », fulmine  : «  Le souverain c’est le peuple et ses représentants, pas le bureau du Medef  !  » Et son collègue Christian Paul d’ajouter  : «  Le premier ministre s’éloigne de la gauche.  »

Face au 49-3, la Constitution prévoit une seule alternative  : faire adopter par l’Assemblée une motion de censure qui pour être déposée nécessite la signature de 58 députés. C’est ce que comptent faire les députés communistes, qui ont lancé à tous les députés de gauche une proposition afin de ne pas avoir à voter celle qui est déposée par la droite. Le nombre de signataires nécessaires ne sera probablement pas atteint. Pour autant la proposition a été reçue avec beaucoup d’intérêt. Les frondeurs ne s’y joindront pas cette fois-ci «  parce qu’on ne l’a pas fait en première lecture et que cela demande du temps et de l’organisation  », explique Pascal Cherki, mais «  pour la première fois on a eu un débat et des camarades députés ont demandé “pourquoi ne pas la signer et la voter  ?”  ». Pour le député de Paris, qui rappelle le temps qu’il a fallu pour que naisse la fronde, «  c’est un vrai signe  ». Chez les écologistes aussi, Sergio Coronado – qui avait participé à une tentative de dépôt d’une motion de censure lors de la première lecture – a défendu en réunion de groupe ce projet, mais son groupe «  a décidé de ne pas s’y associer  ».

Les députés du Front de gauche décideront aujourd’hui de leur stratégie de repli s’ils ne pouvaient aller jusqu’au bout de leur initiative. À ce jour, beaucoup de députés à gauche pensent boycotter la séance. Pendant ce temps, la provocation continue  : le porte-parole des députés PS, Hugues Fourage, estimait que le 49-3 sera utilisé une troisième fois pour l’adoption définitive de la loi Macron en juillet.

Les salariés du commerce se mobilisent. À l’appel de l’intersyndicale Clic-P, 300 salariés du commerce parisien se sont rassemblés pour le retrait du projet de loi. «  Le Clic-P continuera le combat pour faire entendre la voix des salariés du commerce, parmi les plus précaires et les plus mal payés de France  », a prévu l’intersyndicale.

http://www.humanite.fr/le-monologue-antisocial-du-gouvernement-577166

Messages

  • L’objectif est de faire tomber ce gouvernement pourri de Valls !
    Si , avec la complicité des frondeurs et des verts, le Front de Gauche n’arrive pas
    aux chiffres de 58, rien n’empêche de voter l’acte de censure avec une présentation différente de la droite ! Le peuple comprendra, si on arrivé à couper la corde du pendu avant qu’il ne s’étrangle, on sauve une vie !

    • L’objectif est de faire tomber ce gouvernement pourri de Valls !

      je pense que l’objectif de tous ce beau monde et de nous mettre a genoux.

      FrondeurS ,PCF, verts .et FdG ,vous allez voir comment tous ces Charlots pour pas dire Charlie vont dans l’union sacrée avec le PS chercher leur places aux prochaines élections

  • svp votez la censure messieux les deputes pour virer tout ces cloportes qui vivent sur notre dos MERCI

  • Zut alors ! Je n’y comprend plus rien, moi.

    La manif du 9 avril fut « un succès retentissant qui prépare d’autres mobilisations ». Et maintenant on apprend que la loi Macron viendrait de passer comme qui dirait de force en deuxième lecture ?

    Ils ne respectent rien, ces socialistes ! Bouh ! Vilains ! Même pas les réussites éclatantes...

    Bon. C’est pas du jeu. Vivement la rentrée --- en octobre ou aussi bien à la saint-glinglin --- qu’on construise le plus largement possible avec tous les amis qui veulent bien être amis l’indipensable rapport de force qui concrétisera définitivement la réussite du pince fesse parisien du 9 avril dernier.

    Tous en maillot de bain cet été avec la caravane de la CGT. On va re-gagner les savates une à une. Ah mais. Crotte alors !

  • OUI IL FAUT CENSURER CE GOUVERNEMENT !
    mercredi 17 juin 2015 - 10h36 - Posté par 90.**.200.**
    « Valls a décidé une fois de plus de passer en force ! »
    Ils se sont foutus la pression tout seuls (lui et Normal1er). Ils ont un boulevard rempli de vide, devant eux. Et si, sporadiquement, le boulevard se remplit, on fait appel aux services de l’entreprise Cazeneuv’roboCops.

    Nous sommes vendredi 19 juin, le lendemain d’un jeudi bien ordinaire.