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Le nouveau patron de la CIA avait avoué ne "pas assez être qualifié"

Publie le jeudi 12 août 2004 par Open-Publishing

Le réalisateur Michael Moore a diffusé mercredi des extraits d’une interview accordée le 3 mars dans laquelle Porter Goss déclare : "Je ne pourrais jamais entrer à la CIA aujourd’hui."

Alors que le choix de George W. Bush de nommer Porter Goss, parlementaire républicain et ancien agent secret (il a été en poste dans les années 1960 en Amérique latine et en Europe), à la tête de la CIA fait déjà l’objet d’une polémique, voilà que le poulain du président américain devient la nouvelle cible des railleries du réalisateur Michael Moore, Palme d’or 2004 à Cannes pour son brûlot anti-Bush Fahrenheit 9/11.

Selon Michael Moore, Porter Goss avait été interviewé, pour les besoins de son documentaire, par l’un de ses assistants en sa qualité de président de la commission des services de renseignement de la Chambre des représentants, mais sans savoir à qui il avait affaire. Ce qui lui a valu des commentaires acides du cinéaste : "On pourrait imaginer que le responsable des questions de renseignements à la Chambre serait un petit plus curieux avant de parler devant une caméra ..."

"LES CONNAISSANCES QU’IL FAUT MAÎTRISER, JE NE LES AI PAS"

Certes les faits ne sont pas nouveaux, mais l’ampleur du constat ne se révèle qu’aujourd’hui. M. Moore a diffusé, mercredi, au lendemain de la désignation de M. Goss, des extraits d’une interview accordée le 3 mars dans lequel le futur patron de la CIA déclarait : "Je ne pourrais jamais entrer à la CIA aujourd’hui. Je ne suis pas assez qualifié pour cela. Mes connaissances en langues étrangères sont très insuffisantes. (...) Nous cherchons aujourd’hui des arabisants. Je ne dispose vraisemblablement pas des connaissances culturelles (nécessaires)".

Le futur maître-espion américain ajoute : "Et je ne possède assurément pas les compétences techniques, comme mes enfants se chargent de me le rappeler quotidiennement. ’Papa, il va falloir que tu t’améliores sur ton ordinateur’, me répètent-ils à l’envi. Les connaissances qu’il faut maîtriser, je ne les ai pas."

La Maison Blanche s’est contentée, pour sa part, de qualifier de "ridicules" les extraits publiés de l’interview de M. Goss en ajoutant : "Personne ne met vraiment en cause ses qualifications. Même ceux qui dénoncent une nomination politique affirment qu’il est "qualifié pour le poste", a déclaré Trent Duffy, porte-parole de la présidence. Avec Reuters

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