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Le publireportage menace l’info à Canal +/I télé

par SNJ-CGT

Publie le mardi 7 juin 2016 par SNJ-CGT - Open-Publishing

Le 1
er
juin 2016, dans un entretien avec Olivier Ravanello, président de la Société des
journalistes de Canal +/I Télé
,
Serge Nedjar,
(déjà directeur général de
Direct Matin
et
président de la régie publicitaire du groupe
 !)
récemment nommé directeur d’
I-
télé par
Vincent Bolloré
,
déclarait envisager de ne pas renouveler une cinquantaine de CDD, soit près
du tiers des effe
ctifs d’I-
Télé, et vouloir maximiser les
recettes
de la cha
î
ne
en
« faisant rentrer
des programmes pour les sponsors
 »
, en
faisant du
« 
partenariat
 »
, en
« 
vendant de la pub
 »
,
et en
« 
faisant des patrons en
interview
 »
.

Le prési
dent de la SDJ lui ayant
rappel
é que les journalistes d’I-
Télé ne pouvaient
déontologiquement s’associer à des publireportages, Serge Nedjar a répliqué en substanc
e
qu’ils n’auraient pas le choix
, qu’ils allaient devoir s’adapter
et
qu’en presse écrite, les
journalistes qui résist
aient se retrouvaient au chômage
.
Or
selon
une des
char
t
e
s
de
déontologie des journalistes professionnels, tout journaliste digne de ce nom
« 
refuse et
combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et
communication
 ».

Le
1
er
juin dernier, questionné par la commission culture de l’Assemblée Nationale sur la
censure d’un documentaire sur le Crédit Mutuel en mai 2015 dans l’émission
Spécial
investigation,
Maxime Saada, directeur général du groupe Canal + a
vait
affirmé
 :
« 
I
l n’y a
jamais eu aucune censure, aucune instruction d’où qu’elle vienne
(...) En réalité il n’y a aucun
fait précis, concret, sur la censure
,
qui ait
été démontré
 »
.
En mai 2015, l’enquête sur le Crédit Mutuel, banque partenaire de Vincent Bolloré, avai
t bien
été déprogrammée par la direction de Canal +. L’enquête n’a jamais été reprogrammée.

Le 16 septembre 2015, devant les délégués du personnel, Elodie Bouvet Lustman, directrice
des affaires sociales chez Canal + élargissait officiellement la censure
, annonçant que toute
mise en cause de
« 
partenaires actuels ou futurs
 »
du groupe serait désormais proscrite
 :
« 
La
d
irection tient avant tout à défendre les intérêts du Groupe CANAL+ et estime qu’il est donc
préférable d’éviter certaines attaques frontal
es ou polémiques à l’encontre de partenaires
contractuels actuels ou futurs
 ».

Plus généralement, depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Canal +, les choix imposés
par la dir
ection concernant l’information
posent de nombreuses questions quant
au respect
de l’indépendance des rédactions des différentes cha
î
nes du groupe. Une situation sans
précédent, depuis la création de la cha
î
ne cryptée en 1984.

Les journalistes de I
 
Télé ou Canal + continueront à respecter l
es
charte
s
de déontologie qui
régi
ssent
leur profession
.
L
e SNJ-
CGT apporte
tout son soutien aux salariés du groupe Canal+
et se tien
t
à leurs côtés
pou
r
résister
aux ingérences de leur direction
.