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Le salaire du PDG multiplié par deux avec l’accord de l’État… pendant que les salaires des employés et ouvriers reste bloqué

par La CGT SPA Peugeot-Citroën

Publie le mardi 7 avril 2015 par La CGT SPA Peugeot-Citroën - Open-Publishing

Un an après l’entrée de l’Etat au capital de PSA, le Conseil de surveillance a décidé de doubler le salaire du PDG Carlos Tavares, avec l’accord du représentant de l’État, Louis Gallois. Cette décision est proprement scandaleuse alors que les salariés du groupe subissent un blocage total des salaires depuis mars 2012.

À son arrivée à la tête du groupe il y a tout juste un an – et après le scandale des 21 millions d’euros provisionnés pour la retraite chapeau de Philippe Varin – la presse relevait que Carlos Tavares serait « logé à la même enseigne que son prédécesseur, du moins du point de vue salarial », avec un salaire de 1,3 million d’euros par an. Une « enseigne » qui n’était déjà pas trop misérable !

À la même enseigne ? Pas tout à fait : La rémunération de M. Tavares se montera, au titre de 2014 à 2 750 936 €, alors que M. Varin émargeait à 1 302 904 € en 2013 (voir tableaux page suivante).

La différence réside dans la part variable de Carlos Tavares, qui a été votée par le Conseil de surveillance début 2015, et qui s’élèvera à pour 2014 à 1 615 919 € (soit 142,8% de la part fixe).

Cela signifie que pour 2014, l’actuel PDG aura gagné l’équivalent de 7 536 € par jour, week-end et jours fériés compris. Philippe Varin, lui, n’avait touché « que » 3 570 € par jour en 2013.

Et comme le groupe PSA n’est jamais trop généreux avec ses dirigeants, le Conseil de surveillance a aussi attribué à Tavares un cadeau bonus, sous forme de 130 000 actions PSA gratuites. Soit, au cours du jour, un cadeau supplémentaire de 2 millions d’euros !

À noter au sujet de la part variable de rémunération, ce qui était indiqué dans le Document de référence 2013 (page 196) : « Il est rappelé par ailleurs qu’en application du protocole signé avec l’État relatif à la garantie octroyée par celui-ci sur les émissions obligataires de Banque PSA Finance, l’octroi d’une rémunération variable aux membres du Directoire suppose l’accord préalable de l’État, et ce pendant la durée de la garantie. »

Cela signifie que l’Etat a donné son feu vert à une telle rémunération du PDG de PSA, et qu’il continue d’arroser le groupe d’argent public :
 2013 : 80 millions de CICE et 3500 suppressions d’emplois en 2014
 2014 : 108 millions € de CICE et 2000 suppressions d’emplois prévues en 2015.

Les rémunérations des dirigeants décollent, celles des salariés restent au sol :

Alors que le seul PDG a eu une augmentation de rémunération de 211% en un an (+86% en moyenne pour les quatre membres du Directoire), pour les salariés la dernière augmentation de salaire (43 € brut par mois) remonte à mars 2012 !

La direction ne peut plus cacher que le groupe gagne de l’argent, entre les 905 millions € de bénéfices, et l’explosion du salaire du PDG.

Pour la CGT, il est urgent de mettre fin au blocage des salaires et aux mesures de l’accord de compétitivité qui font baisser la rémunération de l’ensemble des salariés du groupe.

Le référence 2014 dans le document annexè

PSA le scandale du salaire de Tavares et le cadeau de 2 millions € d’actions gratuites