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Le « syndicalisme rassemblé » contre l ’unité

par Front syndical de classe

Publie le mercredi 24 février 2016 par Front syndical de classe - Open-Publishing
7 commentaires

La loi El Khomri est une attaque globale et en profondeur contre le code du travail.

Elle s’attaque à toutes les garanties des salariés et de la jeunesse : indemnité prud’homale plafonnée, les 11 heures de repos obligatoire, salaires et temps de travail, temps d’astreinte, apprentis mineurs pouvant travailler 10 heures par jour et 40 heures par semaine, accords d’entreprise et referendum contre l’avis majoritaire, plans sociaux ...
Le communiqué commun de 9 syndicats issu de la réunion de mardi ne répond pas à la gravité de la situation, à l’attente des travailleurs et à leur volonté d’agir !

 il limite l’exigence syndicale à une demande de retrait de la barèmisation des indemnités prud’homales.

 Il édulcore la profonde cohérence pro-MEDEF de la politique économique et sociale gouvernementale.

 Il laisse la porte ouverte à des marchandages qui modifieraient à la marge une loi intrinsèquement réactionnaire sous-couvert de concessions par exemple sur le plafonnement des indemnités prud’homales, préparant ainsi la capitulation face à la détermination affichée par Valls !

Dans le fond c’est l’orientation des dirigeants de la CFDT qui a inspiré le contenu de cette déclaration : ne pas s’opposer frontalement aux contre-réformes, refuser de les caractériser comme inacceptables globalement en pointant des risques éventuels pour les travailleurs et enfin en appeler au dialogue avec le pouvoir.

Cela rappelle de sombres souvenirs où par exemple en 2010 en pleine bataille contre la réforme des retraites les dirigeants de la CFDT se sont évertués à faire capoter le mouvement sur le point de bloquer l’ensemble de l’économie.
Entraînant l’ensemble de l’intersyndicale, dirigeants de la CGT compris sur la voie de l’échec.
Affaiblissant de ce fait la confiance à l’égard des organisations et de l’action collective !

Et on ne voit pas en quoi est rassurant l’annonce que « Les organisations signataires se retrouveront le 3 mars prochain afin d’approfondir leurs analyses ».

NON !

Plus que jamais il convient que les militants et les structures de base syndicale engagés dans la bataille d’explication sur la nocivité intrinsèque de la loi El Khomri se prononcent et exigent une action puissante, massive pour le retrait de cette loi !
En faisant connaître publiquement leur détermination.

Que les dirigeants de la CFDT en soient d’accord ou non !
Parce que l’unité et l’efficacité du mouvement social ce n’est pas des accords de sommet vides de contenu, mais la recherche de l’unité des salariés, des précaires, des sans emploi et de la jeunesse sur une base de lutte sans compromissions et sans illusions sur ceux qui les ont trahi depuis bien longtemps !

Le Front Syndical de Classe
24 février 2016


Communiqué commun CFDT, CFE-CGC, CGT, FSU, UNION SYNDICALE SOLIDAIRES, UNSA, UNEF, UNL, FIDL

Le droit collectif n’est pas l’ennemi de l’emploi
Les organisations syndicales de salariés et de jeunesse signataires se sont réunies ce jour pour faire le point sur la situation sociale et économique notamment après la publication du projet de loi dit El Khomri, concernant la modification du Code du travail. Ensemble et à des degrés divers, elles constatent que ce projet, élaboré sans réelle concertation, va profondément changer la législation du travail et comporte des risques pour les salarié-e-s et les jeunes qui aspirent à accéder à un emploi.
Les organisations signataires ne sont pas satisfaites de ce projet et demandent le retrait de la barèmisation des indemnités prudhommales dues en cas de licenciement abusif et deLes organisations signataires se retrouveront le 3 mars prochain afin d’approfondir leurs anals mesures qui accroissent le pouvoir unilatéral des employeurs.
Elles conviennent de travailler ensemble sur la construction de droits nouveaux, et sur les autres articles du projet, notamment, sur les licenciements économiques, le forfait jours, l’organisation du travail et la santé au travail, l’apprentissage, …
Les organisations signataires, conscientes des enjeux et des responsabilités du mouvement syndical sont porteuses de propositions et sont disponibles pour engager le dialogue permettant le développement de l’emploi, la lutte contre la précarité et la sécurisation des droits des salarié-e-s.
Les organisations signataires se retrouveront le 3 mars prochain afin d’approfondir leurs analyses.

Messages

  • Une unité intersyndicale au sommet à préserver à tout prix ne doit pas servir de prétexte pour éteindre une possible dynamique de mobilisation pour le retrait du projet de loi.

    Pour cela organiser des AG sur tous les lieux de travail pour informer et analyser les enjeux de cette casse du droit du travail.

    Et le plus vite possible grève interpro avec AG décidant de la reconductibilité.

  • Avant d’envisager la grève qui ne fera pas l’unanimité des syndicats hélas, il faut tout de suite une manifestation intersyndicale et interpro le samedi ou le dimanche. Suivant la dynamique, il faudra lancer la grève générale et peut-être reconductible.

  • Tant qu’a faire autant lire l’original que les interprétations ...

    Une réunion intersyndicale a eu lieu hier mardi 23 février à la CGT en présence de dix organisations syndicales, sept organisations de salariés : CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA et trois organisations de jeunesse : FIDL, UNEF, UNL. Seule la CFTC était absente. Comme l’ont souligné l’ensemble des organisations, cette réunion était en soi un évènement car elle rassemblait la quasi-unanimité des organisations à l’initiative de la CGT.

    Soulignons que cette configuration n’avait pas été vue depuis fort longtemps. Après 4 heures de réunion, un texte a été signé par tous les présents à l’exception de FO.
    Ce

    texte met en avant la dangerosité de la loi EL KHOMRI. Il est déjà présenté dans les médias comme une première riposte des syndicats face au gouvernement.

    Même si chaque organisation porte une appréciation différente sur le contenu du projet de loi, pour autant tous les participants ont acté la dégradation économique et sociale du pays.

    Toutes s’accordent également sur le mécontentement et la colère grandissante des salariés face à l’absence de perspectives.

    La CGT n’a eu de cesse de proposer, pendant cette réunion, que se tienne le 31 mars prochain une journée de mobilisation interprofessionnelle et unitaire. Cette proposition n’a pas fait l’unanimité même si personne n’a fermé la porte. FIDL, FO, FSU, SUD, UNEF et UNL partagent cette idée.

    La CGT s’engage donc sur une journée d’action, le 31 mars.

    Une nouvelle réunion de tous les syndicats se tiendra le 3 mars prochain à l’UNSA afin de poursuivre les discussions engagées hier*.

    Dans la même journée se tiendra, à l’invitation de la CGT, une seconde réunion visant à définir les modalités d’action du 31 mars avec les organisations qui partagent notre avis quant à cette nécessaire mobilisation.

    Enfin, une intersyndicale des fédérations de la fonction publique se tiendra ce soir pour envisager les suites du 26 janvier à l’occasion des négociations sur la revalorisation du point d’indice qui se dérouleront normalement dans la semaine du 14 au 18 mars. Nos fédérations porteront l’idée d’initiatives dans cette période.

    Soulignons qu’un certain nombre de professions, à l’instar de la fonction publique, sont d’ores et déjà engagées dans des actions unitaires, les 17 et 18 février ce sont les Industries électriques et gazières et AREVA qui étaient dans la rue, les cheminots et la RATP battront le pavé le 9 mars, le 10 mars les retraités défileront, d’autres mouvements sont en préparation.

    Cela va dans le sens de ce que nous avons décidé de conjuguer actions professionnelles et convergence interprofessionnelles.

    Afin de préparer au mieux cette journée de mobilisations du 31 mars, la construction unitaire doit se faire à tous les niveaux, entreprises, territoires et professions. Nous vous invitons à prendre d’ores et déjà tous les contacts nécessaires avec nos homologues syndicaux.

    Montreuil, le 24 février 2016

    • Et le 1 Avril on prête serment au maréchal Hollande et à son chef de gouvernement LaValls ?

      Lois raciales, état d’urgence, Charte du Travail, milice etc...

      Le dernier socialiste est bien mort un 31 juillet 1914, depuis des sabres pattes et des curés.

    • Bonne com confédérale ! Ce communiqué est effectivement crédible si la date du 31 Mars n’était pas indiqué = elle sousestime la gravité des attaques patronales et gouvernementales et surtout laisse le temps aux traitres habiituels de négocier en douce comme d’hab ! On voit déjà pointer le gouvernement reculer sur les indemnités prud’hommales pour faire passer le reste ! Personellement, j’aurai demandé à la CFDT de se positionner clairement avant de l’inviter ! espérons que les jeunes bousculent tout cela !!!