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Le témoignange de Théo victime de violences par 4 policiers- Lepoint
Publie le lundi 6 février 2017 par Open-PublishingAulnay-sous-Bois : le témoignage poignant de Théo
Théo, interpellé jeudi à Aulnay-sous-Bois, raconte dans un document diffusé sur BFM TV, les violences dont il aurait été victime lors de son arrestation.
Par 6Médias
L’affaire fait grand bruit depuis plusieurs jours et émeut aussi bien des anonymes que la classe politique. Trois policiers sont accusés d’avoir infligé des violences volontaires en réunion à un jeune homme interpellé à Aulnay-sous-Bois jeudi dernier et un autre de l’avoir violé avec sa matraque. Théo, âgé seulement de 22 ans, raconte dans un document sonore que s’est procuré BFM TV et diffusé ce lundi, son interpellation et les violences policières dont il aurait été victime.
À l’origine, un simple contrôle d’identité en sortant de chez lui, raconte-t-il. Parti saluer des connaissances, il se retrouve confronté à des policiers dont il décrit la brutalité gratuite. Face à leur violence, il explique avoir volontairement choisi de se mettre devant les caméras de vidéosurveillance : « Je savais que là où on était il n’y avait pas de caméras, j’ai réussi à me débattre, je suis parti devant les caméras. J’ai pas cherché à fuir », raconte-t-il avant d’expliquer que les policiers lui ont déchiré son sac tout en l’insultant.
Un acte volontaire
Puis le jeune homme revient sur le viol dont il aurait été victime : « Il me regarde, j’étais de dos, mais j’étais en trois quarts, donc je voyais ce qu’il faisait derrière moi. Il prend sa matraque et il me l’a enfoncée dans les fesses, volontairement. Dès qu’il m’a fait ça, je suis tombé sur le ventre, j’avais plus de force. Là il me dit les mains dans le dos, j’ai dû mettre mes mains dans le dos, ils m’ont mis les menottes et là ils m’ont dit assieds-toi maintenant, je leur ai dit j’arrive pas à m’asseoir, je sens plus mes fesses, et ils m’ont mis des gaz lacrymogènes dans la tête, dans la bouche, un coup de matraque en pleine tête, et moi j’avais tellement mal aux fesses que cette douleur-là semblait éphémère (…) c’était vraiment trop dur pour moi. (...) Mon pantalon était baissé, j’avais vraiment mal », explique Théo dans ce document BFM TV. Le jeune homme continue son long récit : « J’avais du mal à marcher, je n’étais même pas moi-même. Je croyais que j’allais mourir, je marchais, mais parce qu’ils me tenaient bien. »Une fois installé dans le véhicule des policiers, le jeune homme dit avoir subi d’autres coups, des moqueries et des insultes : « espèce de salope » et « bamboula », indique-t-il.
Ce n’est que plus tard que le Samu sera appelé. « Le Samu me retourne, il regarde la plaie et me dit là c’est très grave, il y a au moins 5 ou 6 centimètres d’ouverture, faut l’opérer le plus rapidement possible. (…) Ils ont dit que j’avais perdu beaucoup de sang. (...) Le coup de bâton dans les fesses qu’ils m’ont mis, ça m’a marqué à vie, c’est une chose que je ne souhaite à personne, physiquement je suis très diminué, j’arrive pas à bouger, là comme vous me voyez ça fait trois heures que je suis comme ça. (…) Je dors pas la nuit », explique Théo. Sa sœur, interrogée par BFM TV ce lundi, explique qu’il était dans un état critique lorsqu’il a été pris en charge. Il faudra attendre deux mois avant que les médecins puissent se prononcer définitivement sur les séquelles physiques du jeune homme.
La classe politique en émoi
Depuis cette interpellation, de nombreuses voix se font entendre pour que la vérité éclate autour de cette affaire, qui émeut toute la ville d’Aulnay-sous-Bois, jusqu’au maire qui a publié ce week-end une lettre et indiqué son soutien à la famille de la victime. Benoît Hamon et Cécile Dulfot ont également fait part de leur soutien à la famille. Une marche blanche « Justice pour Théo » a également été organisée ce lundi dans la ville dont est originaire le jeune homme. Plusieurs centaines de personnes y ont participé. Les policiers ont quant à eux été suspendus de leurs fonctions.