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Les Nouvelles Calédoniennes en danger, la conscience des journalistes aussi

par Le SNJ

Publie le jeudi 28 mars 2013 par Le SNJ - Open-Publishing

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) soutient sans réserve le mouvement de grève entamé mardi 19 mars par les journalistes des Nouvelles calédoniennes, quotidien du Groupe Hersant Media (GHM), dont le Groupe Bernard Tapie est devenu actionnaire à 50%. Après avoir effacé par miracle une dette de 215 millions d’euros, le nouvel attelage s’apprête à vendre ce journal à des hommes d’affaires locaux, pour un montant qui dépasserait les 16 millions d’euros. L’entrée en négociations exclusives est prévue ce lundi 25 mars.

Face à des repreneurs proches du pouvoir politique local, nos confrères de Nouvelle-Calédonie, soucieux du maintien d’une ligne éditoriale indépendante, ne font que valoir leurs droits en demandant la garantie de l’ouverture de la clause de cession à l’issue de cette vente.

Au mépris du sort de ses salariés, GHM profite d’un vide juridique sur le statut des journalistes en Nouvelle-Calédonie pour leur contester ce droit fondamental de la presse française. Ceci alors même que sa filiale calédonienne, dont GHM est propriétaire depuis 1987, est adhérente au Syndicat national de la presse quotidienne régionale et a bénéficié à ce titre d’aides à la modernisation de la part de l’Etat. Les journalistes des Nouvelles calédoniennes s’apprêtent à saisir le Premier ministre et le ministère de la Culture et de la Communication à ce sujet.

Le SNJ soutient aussi la demande d’ouverture de la clause de cession des journalistes de cette filiale de GHM, consécutive à l’entrée à 50 % du groupe Bernard Tapie dans son capital. De même, il soutiendra toute demande similaire de la part des journalistes de La Provence et de Nice-Matin.

Faisant fi du droit et de la jurisprudence, Bernard Tapie et Dominique Bernard, directeur général de GHM, prétendent aujourd’hui que ses conditions d’application ne sont pas réunies.

Enfin, le SNJ annonce qu’il oeuvrera en faveur de la création d’un véritable statut de la presse en Nouvelle-Calédonie, territoire français dont les journalistes relèvent aujourd’hui de la convention collective du commerce, et dont la déontologie de la profession est seulement régie par d’éventuels accords d’entreprise, au bon vouloir des propriétaires de presse !