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Les associations de chômeurs pointent les disparités de la "prime de Noël"

Publie le samedi 25 décembre 2004 par Open-Publishing
4 commentaires

Les personnes seules ont reçu 152,45 euros.

de Rémi Barroux

Le rendez-vous est fixé au 5 janvier, devant siège de l’Unedic, à Paris, où se tiendra le conseil d’administration de l’assurance-chômage. A cette occasion, la CGT chômeurs, Agir ensemble contre le chômage (AC !), l’Association pour l’emploi, l’information et la solidarité des chômeurs et des précaires (APEIS) et le Mouvement national des chômeurs et des précaires (MNCP) veulent se faire "entendre encore plus fort". Et ce n’est pas le versement de la "prime de Noël", comme chaque année depuis 1998, qui saurait calmer les revendications de ces mouvements.

Le 10 novembre, sur France 2, le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, avait annoncé la reconduction de cette prime qui représente au minimum 152,45 euros. Instituée à la suite du mouvement des chômeurs de l’hiver 1997-1998, elle vise les bénéficiaires du revenu minimum d’insertion (RMI), de l’Allocation spécifique de solidarité (ASS), de l’Allocation d’insertion (AI) et de l’Allocation équivalent retraite (AER). La Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) indique avoir versé la prime le 15 décembre. L’Assedic assure également avoir effectué les versements.

Car c’est là une des spécificités de cette prime : elle est réglée par les CAF pour les bénéficiaires du RMI, dont la gestion dépend du département, et par l’Assedic pour les bénéficiaires de l’ASS, dont la gestion est assurée par l’Etat. La prime de Noël a été versée à 1,14 million de bénéficiaires du RMI en 2003 - les chiffres 2004 ne sont pas communiqués. Elle concernerait environ 420 000 bénéficiaires de l’ASS, l’AI ou l’AER cette année. Le coût de la prime a été évalué par le ministre du budget, Jean-François Copé, à 283 millions d’euros pour 2004.

Les responsables associatifs font toutefois valoir que seul un chômeur sur quatre bénéficierait de cette prime. En sont exclus ceux qui sont "normalement" indemnisés par l’assurance-chômage, et ceux qui ne touchent aucune indemnisation chômage et ne bénéficient pas des allocations type RMI, ASS. "C’est n’importe quoi", note Marc Moreau, d’AC !. Les associations demandent une prime de 500 euros pour tous les chômeurs et un revenu pour tous les "privés d’emploi", équivalant au smic.

Si son montant plancher est de 152,45 euros - pour une personne vivant seule, au RMI ou touchant l’ASS -, la "prime de Noël" peut être plus élevée. Pour les allocataires du RMI, la somme atteint 228,67 euros pour un couple ou une personne seule avec enfant, et 274,41 euros pour un couple avec un enfant ou une personne seule avec deux enfants - puis 60,98 euros par personne supplémentaire. L’Assedic ne prend pas en compte le nombre d’enfants, mais verse 219,53 euros aux personnes qui perçoivent l’ASS à taux majoré (prise en compte de critères d’âge et d’années travaillées).

GRATUITÉ DES TRANSPORTS

Les inégalités de traitement sont encore renforcées dans la mesure où certaines collectivités - régions, départements ou municipalités - versent une somme complémentaire. A Caen, "nous avons arraché des primes à la municipalité pour ceux qui en étaient exclus", raconte Jean-Philippe, d’AC !. A Marseille, où est né le combat pour cette prime, "nous avons manifesté dernièrement pour que le conseil régional verse une prime aux jeunes de moins de 25 ans exclus du RMI", explique Charles Hoareau, responsable de la CGT chômeurs.

Le problème pour les associations reste l’augmentation des minima sociaux en général et la situation de précarité dans laquelle vivent les chômeurs et les personnes les plus démunies. Dans une lettre adressée à Jean-Louis Borloo, le 21 décembre, AC ! a demandé la gratuité des transports, "condition sine qua non de "l’employabilité"".

De son côté, dans un communiqué du 22 décembre, l’Apeis a rappelé que "ce n’est pas de froid que l’on meurt, mais de misère". Dénonçant le plan de cohésion sociale de M. Borloo, qui ne fait, selon elle, que "gérer" la misère, l’Apeis réclame le déblocage "des moyens nécessaires au règlement de cette urgence absolue."

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-392062,0.html

Messages

  • si au moins ont été capable de se battre pour un emploi, donc pour la fin du salariat, on éviterez des paliatifs, comme la prime. On étant concient que l’urgence de la précarité doit être réglée et combatut, il nous faudrait peut-être revenir à une lutte de classe, qui pour la classe possédante n’à pas disparue. Il suffit de suivre l’actualitée pour s’on rendre compte.

    pierre

  • Le seul souci est que couple ou pas on ne touche que 152 euros, c’est en tous cas ce que j’ai eu cette année comme l’année dernière d’ailleurs.
    Il semblerait que le couple ne compte que pour faire baisser les droits à indemnités des chômeurs. En effet les revenues de ma compagne font que je ne perçoit que 120 euros d’ASS. par mois et tout à coup à noël "plus de couple", hop t’as droit qu’à 1000 balles.
    Faudrait savoir ? Je suis en couple ou pas M’sieur l’ASSEDIC ?

  • 152€ c’est franchement de la rigolade politicarde lorsque l’on connait l’augmentation du coup de la vie. reste plus qu’à attendre l’épiphanie et les soldes de janvier pour pouvoir "profiter" au mieux (?) de cette prime annuelle.
    Domage que les heureux bénéficiaires de l’ASS n’ont pas de prise en compte du nombre d’enfants à charge dans le calcul de cette prime, comme pour ceux du RMI dont la prime est versée par la CAF. A croire que l’on ne peut pas être chômeur de trop longue durée et avoir cependant des enfants et une vie de famille (même précaire).
    Le 5 Janvier OK pour le bruit - reste à savoir l’heure et le lieux du RDV pour ceux qui ne connaissent pas l’adresse du siège (cierge) de l’UNEDIC.

  • DES ENFANTS DE CHOMEURS INTERDITS DE RESTAURATION SCOLAIRE ET DE CENTRE DE LOISIRS ? !

    De nombreuses Municipalités n’hésitent plus à interdire l’accès de la restauration scolaire à des enfants de chômeurs…
    Aucune d’entre elles n’avoue qu’il s‘agit d’une exclusion !
    Oh non ! surtout pas !? :La mesure ne consiste qu’à réduire les coûts des services publics en réservant la restauration aux enfants qui ont leurs deux parents qui travaillent !

    C’est ce que vient de décider la Municipalité socialiste, anti précarité( !) de Vaires sur Marne….

    Economiquement les réductions de coûts sont substantielles :

      les rationnaires restant sont ceux qui, au quotient, payent le prix le plus élevé :
      les plus pauvres, aidés, qui en principe ont les tarifs les plus bas ne sont plus concernés…

    Politiquement et socialement, cette décision est par contre injustifiable !

    Pour certains enfants ce repas du midi est le seul équilibré de la journée !
    Pour des personnes à la recherche d’emplois il est essentiel qu’elles puissent disposer de temps pour leurs démarches.…

    Comme cette mesure brutale est assortie d’autres de même nature : l’interdiction d’accès aux accueils du matin et du soir ainsi qu’au centre de loisirs, on peut imaginer les conséquences !

    La ville prévoit des dérogations exceptionnelles pour une journée dans la semaine… Comme ci cela suffisait !
    Dire que ces mêmes élus républicains continuent à faire des grands discours sur la citoyenneté, le droit des enfants et le combat nécessaire contre la pauvreté, le chômage et la pauvreté ….
    Côté cour on exclut les plus pauvres des services publics et côté jardin on prône les principes d’égalité, de fraternité et de solidarité….
    Alors qu’aujourd’hui tous les co-éducateurs de l’enfant, parents, enseignants, animateurs estiment que le temps libre des enfants loin d’être un temps résiduel, constitue un espace éducatif essentiel pour l’épanouissement et la construction de l’enfant !, la Municipalité de Vaires comme beaucoup d’autres réserve les structures de loisirs aux moins défavorisés !

    Comment peut –on justifier l’exclusion des centres de loisirs des enfants qui n’auront plus alors comme loisirs que la rue et la télévision ?
    Cette décision précipitée, irréfléchie et anti sociale est en violation totale de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et notamment l’article 31 concernant le droit aux loisirs

    Il faut absolument que cette Municipalité et toutes celles qui ont pris les mêmes décisions lèvent leurs mesures de discrimination.
    Les organismes publics comme la Caisse Nationale d’Allocation Familiales qui soutient les municipalités s’inscrivant dans un contrat temps libres doivent être vigilants.
    Est-il tolérable que des villes qui limitent l’accès des centres de loisirs aux enfants les plus défavorisés, sous le prétexte que leurs parents ne travaillent pas puissent obtenir des financements publics alors qu’elles ne remplissent pas les conditions requises ?
    Pour entrer dans un dispositif contractuel temps libre de la CNAF, le projet local doit prévoir l’accès de tous les enfants structures de loisirs municipales, voire associatives…. Or des villes reçoivent des subventions bien que le contrat ne soit pas honoré… c’est ce qui se passe sur une grande ville du Val de Marne à direction communiste !
    Au cours d’une formation continue, les animateurs d’un centre de loisirs implanté dans une zone d’éducation prioritaire, racontaient que des enfants de la cité restaient derrière les grilles le mercredi espérant être acceptés au centre.

    Ce n’est pas parce que beaucoup de villes de droite mènent localement une politique d’exclusion sociale que celles de gauche doivent leur emboîter le pas.
    Quand on affiche des valeurs « humanistes » et sociales, on doit conduire une politique en cohérence avec les orientations qui sont les siennes.

    La restauration, les accueils périscolaires et les centres de loisirs relèvent du service à la population, à toute la population…
    Les parents, les militants d’éducation populaire ne peuvent que se mobiliser pour que les mesures de discrimination sociale soient abandonnées et pour qu’un cadre législatif interdise les mesures d’exclusion contraires à la devise de la République

    Jean-François CHALOT