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Les excès du marketing politique : I. Séduire plutôt que convaincre

par Alain Astouric

Publie le samedi 11 mai 2013 par Alain Astouric - Open-Publishing

Extraits de La tyrannie du marketing :

Comme toutes les belles histoires américaines le marketing politique a débuté petit et un peu par hasard. On estime en effet sa naissance aux alentours de 1932 lorsque le Président Franklin D. Roosevelt a entrepris à la radio ses fireside chat (causeries au coin du feu).

De nos jours il est possible de le définir comme l’ensemble des méthodes dont peuvent faire usage les organismes et/ou les personnes politiques pour établir leurs objectifs, pour préciser leurs intentions et pour influencer le comportement des électeurs et/ou orienter l’opinion […]. Le marketing politique est là pour séduire plutôt que convaincre. Il use pour cela des mêmes techniques que celles avec lesquelles son grand frère nous vend de vraies marchandises en s’articulant autour de quatre éléments :

‒ La connaissance de l’électorat ;

‒ Le choix d’un thème central ;

‒ La qualité des déclarations ;

‒ Le ciblage des électeurs potentiels.

Ce sont ces aspects et leurs conséquences que nous allons sommairement étudier dans une courte série d’articles. Commençons donc par la connaissance de l’électorat.

Le marketing utilise pour cela non seulement la documentation disponible mais aussi des sondages, des enquêtes d’opinion et des études sociopolitiques. Depuis quelques temps, il ne manque pas non plus de s’appuyer sur Internet […]. En particulier l’interactivité qu’offrent les réseaux sociaux.

À ce stade initial le marketing politique s’intéresse à peu près à tout : le profil socioéconomique des électeurs, les enjeux auxquels ils sont sensibles, leurs attitudes vis-à-vis des adversaires, la nature de leur humeur, leurs réactions aux idées proposées, leurs avis sur les décisions déjà arrêtées, leurs peurs, leurs désirs ... Le marketing conseille aussi au candidat, à la candidate de connaître les positions respectives de leurs opposants […]. Ne serait-ce que pour mieux les combattre le moment venu. Il invite ensuite chaque candidat à peaufiner son image personnelle ainsi confectionnée sur la base d’analyses et de sondages, en soignant en particulier sa forme physique. Enfin, il invite le candidat à soigner sa tenue vestimentaire et sa façon de s’exprimer […].

Puis, deuxième acte, le marketing politique conseille au candidat, à la candidate le choix d’un thème de campagne bien repérable et facilement compréhensible par tous.

Extraits de La tyrannie du marketing

… à suivre, Les excès du marketing politique : II. Choisir un thème central