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Les intermittents appellent à la grève le 4 septembre

Publie le dimanche 31 août 2003 par Open-Publishing

Le même jour se tiendra le Conseil national des professions du spectacle, que présidera M. Aillagon.

La mobilisation des intermittents du spectacle - qui étaient plus d’un millier à manifester, samedi 23 août, à la fin du Festival de théâtre de rue d’Aurillac (Cantal) - ne faiblit pas. Jeudi 4 septembre, alors que se tiendra la réunion du Conseil national des professions du spectacle, convoquée par le ministre de la culture, Jean-Jacques Aillagon, leurs organisations ont appelé à une journée de grève nationale.

La fédération CGT-spectacle a décidé d’avancer à cette date la journée de mobilisation des professionnels du spectacle vivant et de l’audiovisuel, initialement prévue le 8 septembre, pour la faire coïncider avec la tenue du Conseil national des professions du spectacle. OAS_AD(’Middle’) ; Une soixantaine de personnes (représentants d’organisations syndicales et du patronat, des institutions sociales et des pouvoirs publics) doivent participer à cette réunion, dont l’ordre du jour sera connu le 29 août.

Le secrétaire général de la Fédération CGT-spectacle, Jean Voirin, considère toutefois que ce conseil"portera sur les annonces du premier ministre et de M. Aillagon sur le guichet unique ou la tenue d’assises nationales", mais non sur la remise à plat du dossier que continuent de réclamer les intermittents. M. Voirin estime aussi que la journée d’action du 4 septembre ne laissera aucun doute sur le " tonus" de leur mouvement. Si le gouvernement avait parié sur une usure du mouvement avec la signature, le 6 août, de l’agrément de la nouvelle mouture des annexes VIII et X de la convention d’assurance-chômage, "il s’est lourdement trompé", ajoute M. Voirin.

"De nombreuses actions ont continué depuis, dit-il. Nous rappellerons lors du conseil que nous ne contestons pas la nécessité d’une réforme, mais que nous ne voulons pas de celle qui est proposée et qui se traduira par la mise à l’écart de dizaines de milliers d’entre nous - les plus précaires - et qui ne règle en rien les abus et tricheries des grosses sociétés de production qui ont pignon sur rue." Une manifestation est prévue à Paris, jeudi 4 septembre en début d’après-midi, au départ du nouveau siège du Medef, avenue Bosquet (7e), jusqu’au Palais-Royal. Plusieurs initiatives sont envisagées en province.

Au ministère de la culture, les choses sont claires : l’accord ne sera pas retiré. "Ceux qui le pensent ou feignent de le penser sont dans l’erreur, indique-t-on. Nous avons l’attention du président de la République, du premier ministre et une unité entre le ministère de la culture et celui des affaires sociales. Comme il l’a dit très tôt, M. Aillagon entend faire de cet accord une base de travail." Selon l’entourage du ministre, le conseil de jeudi pourrait être "le point de départ de réflexions sur l’amélioration de certains points de l’agrément". Vendredi 22 août, le président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, Jacques Barrot, avait jugé "perfectible"le texte de l’accord, au terme d’une rencontre avec des intermittents.

Le protocole fait l’objet de plusieurs recours. Après la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France, qui a annoncé, le 17 août, son intention de déposer une plainte auprès du tribunal de grande instance de Paris, la CGT-spectacle devrait faire de même, dès la rentrée judiciaire.

Selon ces deux organisations, des éléments du protocole d’accord qu’ils jugent "modifiés et trafiqués" figurent dans l’agrément du 6 août. Ce qui, juridiquement, pourrait rendre caduc le protocole du 26 juin. "Ce sera d’ailleurs l’un des points que nous soulèverons devant le Conseil d’Etat",a précisé M. Voirin, affirmant l’intention de la CGT-spectacle de demander à la juridiction administrative "l’annulation de l’agrément considérant que les conditions de la négociation n’ont pas respecté la loi ni la transparence et remettent en cause l’égalité de traitement entre les allocataires". La procédure peut durer plusieurs mois.

Sylvain Siclier

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226--331512-,00.html