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Les intermittents se battent à Sotteville... et ailleurs

Publie le lundi 30 juin 2003 par Open-Publishing

Bonjour !
C’est Véronique Futtersack, je suis chanteuse et appartient à la Compagnie
ZOE (Zincoyables), à Morlaix (29).
Je viens de recevoir un coup de fil de mon pote Olivier Germser, chorégraphe
et danseur de la Compagnie Tango-Sumo, basée aussi à Morlaix ; il se trouve
actuellement avec sa troupe à Sotteville Les Rouen où a lieu un important
festival de spectacle de rue.
Où devait avoir lieu, d’ailleurs, car il semble que les compagnies aient
largement annulé leurs spectacles, en réaction à la signature des accords du
Medef sur l’intermittence.
Et Olivier avait la voix qui tremblait, je sentais des sanglots dans sa voix
 ; au loin, on entendait les sirènes de police, non intermittentes elles,
mais inquiétantes...Olivier racontait que les CRS avaient chargés, que des
comédiens avaient été arrêtés, qu’une jeune femme avait été battue par la
police, qu’elle avait perdu des dents...Il racontait aussi que 6000
personnes rassemblées sur le site du festival pour assister à des spectacles
étaient restées là, avides de discussion, d’échanges, et qu’on avait débattu
de tout, de l’intermittence bien sûr, mais aussi de tout ce que le
gouvernement actuel tente de sabrer, dans une vision ultra-libérale du
monde...

Il m’a demandé de relayer l’info, de dire au plus de monde possible que les
artistes sont déterminés aujourd’hui à ne pas se laisser faire, qu’il est
question d’annuler de nombreux festivals d’été (Avignon, les Vieilles
Charrues, Châlons dans la Rue...), même si c’est dur pour toutes les petites
compagnies qui ont besoin de ces festivals pour se faire connaître et
repérer par les programmateurs.

Des documents d’infos, des tracts sont actuellement rédigés par des
coordinations d’artistes ; il faut que ces tracts circulent, que nous en
possédions tous, que nous les distribuions...que nous organisions des points
infos dans nos villes, que nous rentrions en débat avec notre public,
c’est-à-dire potentiellemnt avec tous les citoyens de ce pays !

Et comme je racontai à Olivier, c’est pendant le Carnaval que la révolution
de 1830 est née, car le peuple rassemblé dans la rue pour s’amuser peut,
s’il sent qu’on se moque de lui, transformer son énergie festive en énergie
rebelle et prendre le pouvoir...