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Les médias reprennent les chiffres bidons des grèves du Gouvernement MEDEF !
par Luis
Publie le jeudi 24 décembre 2015 par Luis - Open-PublishingLe nombre d’entreprises touchées par une grève a atteint en 2013 son plus bas niveau depuis 2008, titrent les Libération, Figaro et autres organes du complexe militaro-industriel. En fait les arrêts de travail ont été plus longs ou concernaient davantage de salariés... Mais surtout ils citent les chiffres du Ministère du Travail qui sont totalement bidon.
C’est ce que démontre magnifiquement Jacques Chastaing dans ce texte décapant, à diffuser massivement
Des grèves partout sauf dans les statistiques de la DARES
de Jacques Chastaing
La Dares (du ministère du travail) vient de sortir une statistique publiée par le Figaro sur le nombre de grèves (en 2013) concluant une nouvelle fois à la baisse du nombre de grèves.
Or la Dares ne comptabilise pas « les » grèves mais seulement certaines grèves … et en particulier dans les secteurs où il n’y en a pas.
Ainsi, elle ne compte que les grèves du secteur marchand non agricole des entreprises de plus de 10 salariés.
Ce qui signifie qu’elle ne compte pas les grèves de l’administration publique, des hôpitaux publics, de l’éducation (sauf privée), de l’action sociale mais aussi des services domestiques aux particuliers, bref toute la fonction publique et même un peu plus. Autrement dit sont exclus des recensements les luttes des hôpitaux, des Ehpad, de la Poste, de la SNCF, EDF, la Sécurité Sociale, les agents communaux ou territoriaux, l’éducation nationale et ses dérivés, le périscolaire, les cantines, crèches garderies, piscines, ou le secteur culturel, bibliothèques, médiathèques, et puis encore Pole Emploi, les pompiers, les inspecteurs du travail, les finances publiques, les archives nationales, les ministères, le secteur médico-social, le secteur social, les éducateurs, les auxiliaires de vie, les « femmes » de ménage, etc, etc…
Bref la Dares ne mesure pas les grèves là où il y en a le plus ce qui n’empêche pourtant pas Pascal dans son enthousiasme pour ce constat d’absences de luttes, de déduire de cette « mesure » très partielle qu’il y a un niveau général historiquement bas des luttes ! Quel sérieux !
Par ailleurs la Dares, pour le secteur qu’elle mesure – donc « marchand non agricole » – établit ses statistiques à partir de ce que déclarent eux-mêmes les patrons. Ce n’est plus une mesure comme auparavant à partir de ce que déclaraient les inspecteurs du travail additionnés de ce que publiait la presse (et dont le CNRS estimait qu’elle oubliait pourtant déjà 80% des conflits), non cette fois, elle fait encore mieux puisqu’elle demande carrément aux DRH : « avez vous eu des grèves, de quelle nature, durée, importance… ? » Bref, elle demande aux ennemis des grèves de faire la comptabilité des grèves ! C’est très original ! Un peu comme si elle demandait aux dictateurs s’il y a des prisonniers dans leur pays.
On peut donc quelque peu douter de la fiabilité de résultats obtenus de cette manière.
D’autre part, elle ne demande pas une comptabilité précise à ces DRH mais une « estimation« , bref les impressions du DRH, ou dit autrement une comptabilité « au pif ». Ce qui ne l’empêche pas ensuite de faire de beaux tableaux sur ce « pif » . Ça fait plus sérieux. Mais ça ne l’est pas.
Ensuite, elle demande de ne pas compter les luttes qui auraient d’autres objectifs que ceux liés directement à l’entreprise. C’est-à-dire d’éliminer toutes les grèves qui ont des objectifs nationaux ou régionaux, lutter contre la loi Macron par exemple, ou la politique d’austérité, pour l’emploi et les salaires en général, bref quasi toutes les journées d’actions syndicales, régionales ou nationales. Ce qui fait beaucoup, beaucoup…
Et ce n’est pas fini…
Elle demande de ne pas compter les grèves qui viseraient le groupe entier, ce qui exclut un certain nombre de luttes sur les NAO qui concernent le groupe mais bien d’autres comme on vient de la voir aux Galeries Lafayette, chez Areva, Spie Communications et bien d’autres.
Ensuite encore, elle exclut les luttes et grèves hors France Métropolitaine, ce qui en exclut encore ; et puis elle exclut aussi les grèves et luttes des stagiaires ou intérimaires, la grève récente par exemple des intérimaires de Renault Flins en serait exclue.
Et puis encore, elle ne compte pas les grèves et luttes dans les entreprises de moins de 10 salariés, et exclut de les compter au niveau du groupe, c’est-à-dire exclut une grande partie du commerce, des services marchands et bien d’autres. Or il y a justement pas mal de luttes dans ces petites unités de plus grands groupes et on estime le plus souvent que les TPE font environ un quart du salariat actuel.
Enfin, mais pas le moindre, le but des recherches Acemo n’est pas de mesurer le nombre de luttes mais le « dialogue social », les luttes n’ayant dans cette enquête qu’une part très secondaire et venant illustrer l’échec du « dialogue social ». Cela dit déjà l’esprit de l’enquête, avec quel esprit les DRH doivent remplir l’enquête, mais surtout cela exonère quasiment les entreprises de moins de 50 salariés de remplir l’enquête, puisque dans la plupart de ces entreprises, il n’y a pas d’organismes de « dialogue social » et que donc les patrons ne voient pas l’intérêt de remplir que la partie secondaire de l’enquête, tout le reste portant sur le dialogue social. Et la Dares, le reconnaît, les petites entreprises de moins de 50 salariés ne remplissent pas son enquête. C’est-à-dire le secteur qui fait la majorité du salariat, qui emploie très majoritairement les jeunes qui sont justement ceux qui font le plus grève.
Bref, après avoir quasi exclu tout le monde de ses mesures, et donc ne mesurer les grèves que là où il n’y en pas, elle conclut qu’il n’y en a pas, CQFD…
Jacques Chastaing
Or la Dares ne comptabilise pas « les » grèves mais seulement certaines grèves … et en particulier dans les secteurs où il n’y en a pas.
Ainsi, elle ne compte que les grèves du secteur marchand non agricole des entreprises de plus de 10 salariés.
Ce qui signifie qu’elle ne compte pas les grèves de l’administration publique, des hôpitaux publics, de l’éducation (sauf privée), de l’action sociale mais aussi des services domestiques aux particuliers, bref toute la fonction publique et même un peu plus. Autrement dit sont exclus des recensements les luttes des hôpitaux, des Ehpad, de la Poste, de la SNCF, EDF, la Sécurité Sociale, les agents communaux ou territoriaux, l’éducation nationale et ses dérivés, le périscolaire, les cantines, crèches garderies, piscines, ou le secteur culturel, bibliothèques, médiathèques, et puis encore Pole Emploi, les pompiers, les inspecteurs du travail, les finances publiques, les archives nationales, les ministères, le secteur médico-social, le secteur social, les éducateurs, les auxiliaires de vie, les « femmes » de ménage, etc, etc…
Bref la Dares ne mesure pas les grèves là où il y en a le plus ce qui n’empêche pourtant pas Pascal dans son enthousiasme pour ce constat d’absences de luttes, de déduire de cette « mesure » très partielle qu’il y a un niveau général historiquement bas des luttes ! Quel sérieux !
Par ailleurs la Dares, pour le secteur qu’elle mesure – donc « marchand non agricole » – établit ses statistiques à partir de ce que déclarent eux-mêmes les patrons. Ce n’est plus une mesure comme auparavant à partir de ce que déclaraient les inspecteurs du travail additionnés de ce que publiait la presse (et dont le CNRS estimait qu’elle oubliait pourtant déjà 80% des conflits), non cette fois, elle fait encore mieux puisqu’elle demande carrément aux DRH : « avez vous eu des grèves, de quelle nature, durée, importance… ? » Bref, elle demande aux ennemis des grèves de faire la comptabilité des grèves ! C’est très original ! Un peu comme si elle demandait aux dictateurs s’il y a des prisonniers dans leur pays.
On peut donc quelque peu douter de la fiabilité de résultats obtenus de cette manière.
D’autre part, elle ne demande pas une comptabilité précise à ces DRH mais une « estimation« , bref les impressions du DRH, ou dit autrement une comptabilité « au pif ». Ce qui ne l’empêche pas ensuite de faire de beaux tableaux sur ce « pif » . Ça fait plus sérieux. Mais ça ne l’est pas.
Ensuite, elle demande de ne pas compter les luttes qui auraient d’autres objectifs que ceux liés directement à l’entreprise. C’est-à-dire d’éliminer toutes les grèves qui ont des objectifs nationaux ou régionaux, lutter contre la loi Macron par exemple, ou la politique d’austérité, pour l’emploi et les salaires en général, bref quasi toutes les journées d’actions syndicales, régionales ou nationales. Ce qui fait beaucoup, beaucoup…
Et ce n’est pas fini…
Elle demande de ne pas compter les grèves qui viseraient le groupe entier, ce qui exclut un certain nombre de luttes sur les NAO qui concernent le groupe mais bien d’autres comme on vient de la voir aux Galeries Lafayette, chez Areva, Spie Communications et bien d’autres.
Ensuite encore, elle exclut les luttes et grèves hors France Métropolitaine, ce qui en exclut encore ; et puis elle exclut aussi les grèves et luttes des stagiaires ou intérimaires, la grève récente par exemple des intérimaires de Renault Flins en serait exclue.
Et puis encore, elle ne compte pas les grèves et luttes dans les entreprises de moins de 10 salariés, et exclut de les compter au niveau du groupe, c’est-à-dire exclut une grande partie du commerce, des services marchands et bien d’autres. Or il y a justement pas mal de luttes dans ces petites unités de plus grands groupes et on estime le plus souvent que les TPE font environ un quart du salariat actuel.
Enfin, mais pas le moindre, le but des recherches Acemo n’est pas de mesurer le nombre de luttes mais le « dialogue social », les luttes n’ayant dans cette enquête qu’une part très secondaire et venant illustrer l’échec du « dialogue social ». Cela dit déjà l’esprit de l’enquête, avec quel esprit les DRH doivent remplir l’enquête, mais surtout cela exonère quasiment les entreprises de moins de 50 salariés de remplir l’enquête, puisque dans la plupart de ces entreprises, il n’y a pas d’organismes de « dialogue social » et que donc les patrons ne voient pas l’intérêt de remplir que la partie secondaire de l’enquête, tout le reste portant sur le dialogue social. Et la Dares, le reconnaît, les petites entreprises de moins de 50 salariés ne remplissent pas son enquête. C’est-à-dire le secteur qui fait la majorité du salariat, qui emploie très majoritairement les jeunes qui sont justement ceux qui font le plus grève.
Bref, après avoir quasi exclu tout le monde de ses mesures, et donc ne mesurer les grèves que là où il n’y en pas, elle conclut qu’il n’y en a pas, CQFD…