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Les militants basques interpellées attendues à Pau
par JPB
Publie le mardi 25 juin 2013 par JPB - Open-PublishingPays Basque - Les personnes interpelées attendues à Pau
25/06/2013 - Goizeder TABERNA

Deux militants basques ont été interpelés hier par la police française en collaboration avec le commissariat général d’information de la police espagnole. Les deux exilés doivent passer ce matin, à 9 h 30, devant la cour d’appel de Pau, afin qu’elle leur notifie le mandat d’arrêt européen émis par la justice espagnole.
L’une des personnes arrêtées est Jokin Aranalde (67 ans), Gipuzkoar, Bas-Navarrais d’adoption, et l’un des représentants du Collectif des exilés politiques basques (EIPK) (voir encadré). Il a été arrêté à Hélette à 13 heures. D’après l’agence Europa Press, les tribunaux espagnols le chercheraient pour un délit présumé “d’intégration dans ETA”. Coïncidence, deux jours après qu’il a accordé une interview dans la presse basque, la presse espagnole l’avait pointé du doigt.
D’une justice à l’autre
Le second est Beñat Atorrasagasti de Lesaka (Navarre). Il se trouvait à Urrugne au moment de l’arrestation, en milieu de journée. En avril, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison, en partie avec sursis, après avoir été arrêté en Écosse en 2012 et remis à la justice française.
Aujourd’hui, la cour d’appel de Pau devra se prononcer sur la mise en liberté ou l’incarcération des deux militants, avant qu’elle examine les mandats d’arrêt européens. La procédure pourrait prendre plusieurs semaines.
Une pierre dans le processus
Les arrestations d’hier sont survenues quelques jours après que les exilés basques ont franchi un pas : le 12 juin, ils désignaient une représentation collective composée de 14 interlocuteurs, dont Jokin Aranalde, et le 15 juin, ils présentaient à la halle d’Iraty leur feuille de route pour régler le problème des exilés et pour arriver à la résolution du conflit.
En mai, les mouvements Bake Bidea et Lokarri, en partenariat avec des experts internationaux, proposaient douze points pour faire avancer le processus de paix au Pays Basque.
À travers leurs réactions, les partis abertzale ont rappelé ce contexte. Dans un communiqué, Euskal Herria Bai (EH Bai) déclare : “L’arrestation de Jokin Aranalde faisant partie des porte-parole pour ouvrir le dialogue avec les États et de Beñat Atorrasagasti ne va pas dans le sens de la construction d’une paix juste et durable.” La coalition s’adresse ensuite aux États concernés : “Pour EH Bai, les États français et espagnol doivent cesser d’utiliser la répression pour répondre aux appels au dialogue.”
Réagissant lui aussi aux interpellations, le porte-parole de Sortu, Pernando Barrena, a prévenu : “Ceux qui s’engagent dans la voie policière et refusent de reconnaître le Pays Basque comme sujet politique se trouveront face à un mur populaire qui est décidé à mener au bout le processus de résolution et s’engage pour la paix.”