Accueil > Les socialistes sanctionnés dans les urnes en Espagne

Les socialistes sanctionnés dans les urnes en Espagne

Publie le lundi 23 mai 2011 par Open-Publishing
12 commentaires

Le Parti socialiste (PSOE) au pouvoir en Espagne se dirigeait dimanche soir vers un cuisant revers aux élections municipales et régionales, avec la perte probable de plusieurs bastions après une semaine de manifestations contre sa politique d’austérité et ses conséquences économiques et sociales.

Les socialistes semblent perdre des grandes villes, comme Séville et Barcelone, ainsi que la province englobant la Castille et la Manche au sud de Madrid.

Après dépouillement de 85% des suffrages, le Parti populaire (PP) obtient 37% des voix aux municipales sur le plan national, soit neuf points de plus que les socialistes. Ces derniers devraient enregistrer leur plus mauvais score à des élections municipales depuis l’avènement de la démocratie en 1978 après la fin de la dictature de Franco.

Le reste des voix s’est réparti sur un vaste éventail de petites formations.

"Nous devons féliciter le PP car il a remporté les élections municipales en Espagne avec une large avance", a reconnu Alfredo Perez Rubalcaba, vice-président du gouvernement et possible chef de file des socialistes lors des prochaines législatives prévues en mars 2012.

L’actuel chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, qui gouverne depuis 2004, a annoncé qu’il ne solliciterait pas de nouveau mandat l’an prochain.

Une lourde défaite dimanche pourrait le fragiliser à la tête du PSOE et accélérer son départ.

D’après des résultats partiels fournis par le ministère de l’Intérieur, le Parti populaire obtient 48% des suffrages en Castille et la Manche contre 42% pour les socialistes.

Le PSOE dirige cette région depuis 28 ans.

LES NATIONALISTES CATALANS EN TÊTE À BARCELONE

Les conservateurs sont aussi donnés vainqueurs à Séville, que les socialistes contrôlent depuis 12 ans.

A Barcelone, capitale de la prospère Catalogne et autre fief du PSOE, le parti nationaliste catalan CiU semble arriver en tête et pourrait former une coalition avec le PP.

Des dizaines de milliers de personnes protestent depuis une semaine dans différentes villes contre des mesures d’austérité qui ont permis de repousser une crise fiscale mais en aggravant le taux de chômage le plus élevé de l’Union européenne.

Les manifestants ont appelé les Espagnols à rejeter le Parti socialiste et le Parti populaire, les deux principales formations politiques du pays.

Ces manifestations ne semblent toutefois pas avoir pesé sur l’issue des élections de dimanche. A travers le pays, 8.116 communes élisaient leurs maires et leurs conseils municipaux, tandis que 13 des 17 régions désignaient leurs parlements.

Dans un contexte de crise de la dette dans la zone euro qui a contraint la Grèce, l’Irlande et le Portugal à faire appel à l’Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement socialiste a adopté une série de mesures pour tenter de résorber son déficit public et rassurer les marchés financiers.

Si le plan d’austérité a éloigné un scénario à la grecque, il a mis en colère bien des Espagnols. Zapatero n’en devrait pas moins poursuivre sa politique économique.

Dimanche matin, des centaines de contestataires occupaient encore des tentes et des lits de fortune sur la place principale de Madrid, la Puerta del Sol, après un rassemblement qui avait mobilisé 30.000 personnes dans la nuit, la plus grande foule observée depuis une semaine.

Le mouvement de protestation a mobilisé des Espagnols de tous âges, mais la plupart des manifestants sont des jeunes touchés de plein fouet par la crise. Près de la moitié des 18-25 ans sont au chômage, soit plus du double de la moyenne de l’UE.

http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/les-socialistes-sanctionnes-dans-les-urnes-en-espagne-23-05-2011-1333792_240.php

Messages

  • Je ne crois pas en ces mouvements spontanés dont certains disent qu’ils sont le début de quelque révolution citoyenne, les prémices des lendemains qui chantent après les grands soirs.

    Ce qui arrive à grands pas en Espagne désormais c’est le retour aux affaires du PP, un ramassis de facistes revanchards, du Vatican par l’entremise de l’Opus Déi avec le cortège des mesures que ces tristes sires cachent dans leurs musettes.

    Cette situation est aussi la conséquence d’un mouvement ou d’un parti anti capitaliste absent et d’une politique social démocrate libérale épuisée.

    • A chaque fois que les socialistes viennent au pouvoir, ils continuent la politique pro américaine, pro OTAN, pro UE et font des fleurs aux églises, surtout au Vatican. Ils font plier les organisations défendant le peuple et les travailleurs.

      A son retour aux affaires, inéluctable, la droite alors dispose de manettes en parfait état pour mener une nouvelle politique réactionnaire ignorant toute contestation populaire et bénéficiant de l’abstention des battus aux élections.

      Scénario déjà vu en France après Blum, après Mitterand en 1986 et après Jospin.

    • Bon, il y a tout de même eu des progrès sociaux de faits sous le Front Populaire, faut arrêter les caricatures historiques.

      Je crois que c’est plutôt vers 83/84 que le PS a retourné sa veste.

  • Remplacer le PSE par le PP pour faire face aux excès des politiques libérales en dit long sur le genre de "démocratie" qui s’est installé en Europe (idem en France, GB, Allemagne, Italie...)

  • C’est le problème n° 1 de la gauche européenne ( hors PS ) : comment apparaitre électoralement ; en France , la gauche représente à tout casser 10 % alors que les circonstances sociales et économiques ne lui ont jamais été aussi "favorables". Ou alors faut se résoudre à croire que la gauche est et restera ultra minoritaire ...

    De plus ceux qui pensent que les élections ne servent à rien se trompent lourdement ....avoir élu Sarkosy a eu des conséquences importantes...

    • Les gens sont sous emprises des médias acquis au Marché... Tant que ce sera ça, les mentalité ne bougeront pas.

    • De plus ceux qui pensent que les élections ne servent à rien se trompent lourdement ....avoir élu Sarkosy a eu des conséquences importantes...

      Sur la forme, il est vrai que Sarkozy est un cas. Mais sur le fond... Est-ce que ce n’est pas toi qui te "trompes lourdement" ?

      Car pendant qu’on élisait Sarkozy en France, ailleurs en Europe d’autres élisaient Zapatero ou Papandreou (de gauche). Or sur le plan économique et social, sur le plan de la démolition des services publiques et autres saloperies, ils ont le même résultat voire pire. Donc ? Tu ne crois pas que c’est bien au-dessus de l’élu que se prennent les décisions ?

      Chico

    • Slt Chico,

      Je crois que ce camarade a raison, avec des bémols.

      1. Sans orga communiste (pour faire vite) ce genre de mouvement peut tourner à la catastrophe. En effet "ILS" sont organisés (et comment !) et nous, PLUS.

      2. Les élections ça ne sert à rien si c’est pour comparer bonnet blanc et blanc bonnet , mettre DSK à la place de Sarkozy, MAIS il faut prendre en compte le risque fasciste, particulièrement dans des pays comme l’Espagne, la Grèce, l’Italie, la France où nous avons déjà eu le fascisme (qu’on me sorte pas que le pétainisme c’était pas un fascisme hein....).

      Je partage plutôt bien le message d’Alain en fait.

      J’en profite pour redire que je trouve plus que dommage et suicidaire de ne pas avoir tout fait pour avoir une candidature de rassemblement communiste (sans étiquette mais clairement identifiée "communiste") - nosu avions le temps et els moyens de préparer l’ébauche de projet et de programme qui allaient avec hélas le PCF a bel et bien trahi sa mission sur ce coup et nous a enfoncés avec le Front de Gauche et Mélenchon. C’est un fait.

      Le NPA a refusé également de prendre la relève de ce projet (le seul projet politique consistant en l’état actuel des choses) et présentera un ou une candidate "maison", partisan, "étiqueté" au terme d’une sorte de mascarade de discussions-tractations avec le FDG. C’est mal (mais il n’est jamais trop tard pour changer d’avis et bien faire :-)).

      Comme j’ai hélas (pour moi et peut être tant mieux pour vous ;)) vraiment peu de temps pour écrire dernièrement, et que j’ai de la constance ;) je me permets de vous re-signaler trois textes que j’avais écrits, parce qu’ils me semblent d’actualité (notamment au regard de ce qui se passe en Espagne) :

       L’un en avril 2009 : "Quelques idées et propositions pour un projet politique d’émancipation populaire"

       L’autre en mai 2010 sur la présidentielle de 2012 et la nécessité de présenter un candidat de rassemblement communiste "sans étiquette", mais clairement communiste, voie que malheureusement, le PCF a sabordée d’emblée avec l’aide du Parti de gauche et le "Front de gauche", et quelques autres ici ou là

       Et en octobre 2010, la "synthèse", en quelque sorte, des deux premiers

      Je ne pense pas que j’étais complètement "à côté de la plaque" avec ces trois propositions, vu les évènements récents de ces deux dernières années ,en Europe et au Maghreb...(et bien avant Hessel ou Mélenchon ;) qui ne disent d’ailleurs pas vraiment la même chose...)

      Et je pense que celles et ceux qui savent lire ne confondront pas une chose et son contraire.

      Voilà, si le coeur vous en dit !

      La Louve

    • J’en profite pour redire que je trouve plus que dommage et suicidaire de ne pas avoir tout fait pour avoir une candidature de rassemblement communiste (sans étiquette mais clairement identifiée "communiste") (...)

      Le NPA a refusé également de prendre la relève de ce projet (le seul projet politique consistant en l’état actuel des choses) et présentera un ou une candidate "maison", partisan, "étiqueté" au terme d’une sorte de mascarade de discussions-tractations avec le FDG. C’est mal (mais il n’est jamais trop tard pour changer d’avis et bien faire :-)).

      Je ne cherche en aucun cas à cacher les hésitations du NPA et les problèmes qu’il rencontre (mais cette situation me semble concerner bien au-delà du seul NPA, euphémisme, et bien au-delà du champ politique ; il me semble même plutôt moins "malade" que d’autres à gauche du PS...).

      Mais avec qui réaliser un "rassemblement communiste" ?! Le NPA a tenté de proposer un "rassemblement des anticapitalistes" (je ne crois pas qu’il faille s’arrêter aux mots et aux étiquettes, c’est la réalité d’un programme et d’une stratégie, qui compte). Il l’a proposé, il me semble, par principe (comme pour les discussions avec le FdG), mais en se doutant que sauf miracle, sauf accélération de l’histoire, ça ne pouvait aboutir faute de partenaires (au-delà de quelques militants francs-tireurs).

      Le NPA a aussi dit qu’il était prêt à retirer son candidat si émergeait une candidature du mouvement social. Mais vu l’état du mouvement social, la réalité c’est qu’il n’est pas apparu un Elie Domota... Le nom de Xavier Mathieu (CGT Conti) circulait avec sympathie dans nos rangs, mais une telle candidature n’était envisageable que pour représenter un rassemblement, jamais un leader de lutte ne pourrait être candidat d’un seul parti. Donc là aussi : avec qui, le rassemblement ? Un peu désert, le paysage, hors FdG et NPA...

      Vu de mon point de vue (militant de base anonyme au fond de la campagne française), je ne vois pas d’autre choix pour le NPA que soit de ne pas présenter de candidat (c’est ma position, mais visiblement guère partagée), soit de proposer son candidat...

      Que faire ? comme il disait...

      Chico

    • AVEC QUI ??????

      C’est une blague Chico ?

      Le problème c’est que les partis dits communistes ou s’en réclamant ici ne voient les choses qu’en termes d’appareils. C’est vraiment dommage et très révélateur, hélas. Le peuple c’est de la merde.

      Ca vous vient pas à l’esprit qu’il pourrait y avoir des gens intéressés à former une base communiste nouvelle , solide, qui ne soient dans AUCUN PARTI ?

      LL

  • "Révolte" ?

    "Révolution ?"

    "Mouvement demasse ?"

    .............................................et ELECTIONS :

    La Droite héritière du franquisme, d’Aznar , a servi de martinet aux masses pour filer une branlée au PSOE, partout !
    Dix points d’écart, le Ps perd deux millions de voix !

    L’abstention que préconisait une partie des"radicaux" des places d’Espagne ?

    La participation a été en HAUSSE de 2,25 pour cent par rapport à2007 !

    Le seul bloc politique qui soutient le M15, I.U (sorte de FDG ) ..passe certes des 5,48% de 2007 à 6,33%.mais le symbole "rouge", tenu par le PCE depuis lamort de Franco, CORDOBA.tombe dans les mains de la DROITE !
    En sanctionnant le"front populaire" de Cordoue(alliance avec le PSOE) ...les électeurs ont ramené de11 à4..le nombre de communistes !!

    Comme quoi :

    Quand, à Athènes ou à madrid., comme en France (97-2002) la social démo est identifiée comme S.O du Capital..,le "VOTE UTILE".(c’est sa nouvelle définition !!) c’est ce qui semble, à portée de pied, de plus sûr pour botter le cul du pouvoir !

    Certes on me dira ,que cela devrait donc profiter à la Gôôche en 2012

    Ah la belle affaire !

    cette Gôôche-Martinet, comme c’est un genre de Zapatero plus Papandréou, avec aide de FDG...COPE servirait donc en 2017 à sanctionner la relève de 2012 !

    Désolé, j’ai du sans catalan dans les veines mais je lutte pour que, en terme, de " modéle" ce soit simplement au Foot que cela me fasse "rêver" de voir Bordeaux ressembler à Barcelone.!!

    Mélanchon, pour moi, c’est pas le..."MESSI"

    (Utilisation de mon "quota" de jeux de mots footeux un peu lourds pour"initiés" de la baballe)

     :))

    A.C..

  • le mouvement de protestation du 15 M qui se déclare antiparti et ni de gauche ni de droite aurait du en toute logique donner une consigne d ’abstention aux élections municipales et des régions autonomes , mais il a préféré ne donner aucune consigne .

    Ce faisant il a permis que le taux de participation soit en augmentation que tout le mécontentement se focalise sur le PSOE favorisant le PP qui est un parti néo-fasciste et qui critique le PSOE parcequ’il trouve ses mesures trop tièdes pour lutter contre la crise !!!

    Ceci dit on ne me fera pas pleurer sur le sort du PSOE qui n a que ce qu’il mérite , ce parti n a tenu aucune de ses promesses il applique srupuleusement les mesures préconisées par le FMI et il plonge des millions d espagnols dans la misère et la désespérance surtout les jeunes , ce qui a abouti à la constitution de ce mouvement
    qui faute de perspective claire et d ’une organsiation de masse qui remet en cause le système capitaliste est entrain de buter dans le mur .

    Pourtant le PP n a pratiquement pas progressé, c’est le PSOE qui s’est effondré et les petits partis , autonomistes , indépendantistes et un peu IZQUIERDA UNIDA , qui ont récupéré les voix des électeurs du PSOE .

    Les manifestants du 15 M sont maintenant au pied du mur , certes ils ont déclaré au lendemain des élections poursuivre l’occupation des places des grandes villes d’ESPAGNE , mais dans quel but , quels attitudes vont-ils avoir le PP complice des grandes banques qui ont provoqué la crise , vont-ils décider de se doter d’une organisation , vont-ils enfin contester le système capitaliste cause de tous leur maux ( la plate-forme ne remet pas en cause le système K) vont-ils exiger une nouvelle constitution ,( celle-en vigueur qui a instauré la monarchie constitutionnelle ne peut que perpétuer le système et favorise le bi-partisme ?

    Autant de question qui à ce jour demeurent sans réponse , alors attendons ...