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Liberté à la piscine (privée) pour les bigotes musulmanes, laïcité dans la sphère publique !

par Charles Arambourou

Publie le mercredi 10 août 2016 par Charles Arambourou - Open-Publishing
12 commentaires

La « Journée burkini » organisée par l’association « Smile 13 » dans un parc aquatique pour des femmes des quartiers Nord de Marseille n’aura pas lieu. Dommage, ça s’annonçait bien :

journee_burkini1
journee_burkini2

[« AWRA » : parties du corps à cacher par les musulmans – notion aussi variable qu’extensible(1)Ainsi, pour les salafistes, devant des hommes et des mécréant.e.s, seuls visage et mains peuvent être vus : Jilbab obligatoire !

 !]

Une bigoterie aussi effarante ramène la France plus de 3 siècles en arrière (Molière, Le Tartuffe, 1669 : « Couvrez ce sein, que je ne saurais voir »). En revanche, l’annulation de cette joyeuseté par le club aquatique avec l’aval du maire pourrait bien se retourner contre la laïcité !

La République garantit la liberté des réunions religieuses qui ne troublent pas l’ordre public !

Il s’agit d’une manifestation privée, dans un lieu commercial privé : la neutralité religieuse ne peut donc aucunement être invoquée (contrairement aux activités organisées par des personnes publiques). En accordant la liberté de culte, et en reconnaissant la liberté de religion(2)Par la signature, en 1974, de la Convention européenne des droits de l’homme, qui inclut (art. 9-1) la liberté d’exprimer sa religion en public, sauf restrictions légales, légitimes dans une société démocratique, et proportionnées à leur but (art. 9-2).

, la République a renoncé à se prononcer sur le contenu des croyances ou la qualité des pratiques, à condition que l’ordre public soit respecté. De même que les cathos intégristes peuvent célébrer des messes en latin avec prêtres en soutane et laïcs(3)Avec un « C », comme il convient, quand il s’agit des chrétiens non clercs. Les laïQUEs sont des partisans de la laïcité…

en chasubles frappées de la croix, les bigotes musulmanes ont bien le droit de se réunir affublées comme elles le souhaitent. C’est une liberté fondamentale, c’est la République.

En l’espèce, les atteintes à l’ordre public (menaces et insultes) viennent des adversaires de la manifestation, non de ses organisateurs : elles ne peuvent donc être invoquées contre l’exercice d’une liberté publique. Le sénateur-maire des Pennes-Mirabeau a renoncé à interdire l’évènement – ce qui eût sans doute été jugé illégal. Mais l’annulation de la journée par le club aquatique, annoncée le 9 août en accord avec le maire, a tout d’une « discrimination pour refus de fourniture d’un service à raison de la religion », prévue et sanctionnée par le code pénal(4)Discrimination, art. 225-1 et 225-2, dont la sanction peut aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

.

En revanche, Smile 13 doit jouer franc-jeu ! Car quand sa trésorière déclare au Monde : « Nous sommes une association culturelle et sportive, pas cultuelle. », elle joue sur les mots. Mais l’exemple vient de haut, puisque c’est ce que fait régulièrement… le Conseil d’Etat, pour autoriser le financement public de lieux de culte, ou de manifestations religieuses(5)CE, 17 février 2016, subvention de la région Rhône-Alpes à la cathédrale d’Annaba (Algérie ; 4 mai 2012 : subventions de la ville de Lyon, du département du Rhône, et de la même région à une manifestation de l’association vaticane « Sant’ Egidio ».

 ! L’objet de Smile est « d’encourager les femmes à s’engager dans des actions communes et à contribuer à leur épanouissement notamment sur la vie sociale et culturelle, les loisirs et les sports. Mais également pour favoriser l’entraide et la solidarité entre femmes. » Sauf qu’il ne s’agit pas de n’importe quelles femmes…

Car Smile est l’acronyme de « Sœurs Marseillaises Initiatrices de Loisirs et d’Entraide ». Or « sœurs » exclut les non-musulmanes – pour ne rien dire de l’obligation de respecter la « awra ». Quant au site de Smile, il commence ainsi ses annonces : « As salam ‘alaykum wa Rahmatulahi wa Barakatu ». Pour les dons, « mobilisation de la oumma » (communauté des croyants). Les références religieuses sont omniprésentes, jusque dans les activités proposées : atelier cuisine Ramadan, cours d’arabe du Coran à la mosquée, piscine avec « tenue adéquate » (décrite plus haut !) – « mais soyez à l’aise quand même (sic) on est là pour se détendre » (défense de rire !)… Bref, il s’agit d’une association religieuse fermée.

Oui, c’est du communautarisme prosélyte. Oui, c’est d’une bigoterie rétrograde et militante. Et pourtant, rien de tout cela n’est interdit par la loi ! Smile 13 a donc saisi le « Collectif contre l’islamophobie en France » (émanation des Frères Musulmans(6)Organisation internationale dont l’objectif, depuis 1928, est le rétablissement du califat, rappelons-le…

), qui n’aura aucun mal à démontrer devant le juge l’illégalité dont elle est victime. Résultat probable : une victoire de plus offerte au militantisme islamiste ?

Amis laïques, manifestons, dénonçons, expliquons, donnons de la voix, mais ne permettons pas qu’on touche aux libertés publiques. Ne comptons pas sur la loi pour faire la chasse au communautarisme : il est à combattre, mais on ne peut l’interdire.

L’égalité hommes-femmes dans l’espace public n’est pas (encore) protégée par le droit !

Oui mais, que penser de l’image de la femme ainsi mise en avant ? Les activités proposées, loin de lui permettre de « se détendre », visent à l’enfermer dans des assignations sexuées à prétexte religieux (ignorées de la majorité des musulmanes en France), à l’interdire aux regards des hommes (sauf son mari), à la réduire à raser les murs et à s’exclure de la vie sociale voire professionnelle : tout esprit progressiste ne peut que se révolter au nom de l’émancipation et de l’égalité femmes-hommes !

Certes : mais il ne peut l’exprimer qu’à titre privé. Car aucune loi ne permet en la matière la mise en œuvre du principe –pourtant constitutionnel- de l’égalité entre hommes et femmes. Pire : le Conseil d’Etat a estimé que « le principe d’égalité des hommes et des femmes n’a pas vocation à être opposé à la personne elle-même, c’est-à-dire à l’exercice de sa liberté personnelle.(7)« Etude relative aux possibilités juridiques d’interdiction du port du voile intégral », adoptée le 25 mars 2010.

 »

Position saluée par la CEDH, dans son arrêt du 1er juillet 2014 Sas c. France, relatif à la loi du 11 octobre 2010 dite « loi burqa » : « un État partie ne saurait invoquer l’égalité des sexes pour interdire une pratique que des femmes – telle la requérante – revendiquent dans le cadre de l’exercice des droits que consacrent ces dispositions, sauf à admettre que l’on puisse à ce titre prétendre protéger des individus contre l’exercice de leurs propres droits et libertés fondamentaux. »

On peut donc interdire à quiconque d’obliger une femme à se voiler, mais non empêcher celle-ci de le faire si elle dit le désirer. La question de savoir si ce désir est réellement sincère, libre et éclairé, ne sera évidemment pas posée : la « servitude volontaire » est ainsi protégée par le droit(8)De même que le droit de se livrer à des pratiques sadomasochistes – en privé, du moins. Mais si un individu était promené en laisse dans la rue par son/sa partenaire, même de son plein gré, bénéficierait-il de la même tolérance que les bigotes ensevelies ?

.

L’autre question taboue est celle de la pression ainsi entretenue sur les autres femmes, habitant les mêmes quartiers, ou supposés appartenir à la même communauté ethnique ou culturelle – autrement dit du prosélytisme militant que constitue cet affichage religieux extrême. Qu’il soit muet, de l’ordre du « passage à l’acte » ne change rien à l’affaire : l’objet est bien de concrétiser la oumma, par l’affichage collectif de signes auto-discriminants distinguant les « croyants » (supposés) des « mécréants ». La « liberté de religion » sert de paravent à une entreprise de monopolisation religieuse de l’espace social.

Or la CEDH, dans l’arrêt cité, n’a admis la « loi burqa » que de justesse, rejetant explicitement l’argument de l’égalité hommes-femmes (comme celui de l’ordre public), et ne retenant que « la préservation des conditions du “vivre ensemble” en tant qu’élément de la “protection des droits et libertés d’autrui” ». Ce « vivre ensemble » est une réponse bien faible(9)Comme l’ont fait observer les deux juges d’opinion dissidente (partisans, eux, d’une condamnation de la France).

aux questions posées !

Citoyens des Etats signataires de la Convention, encore un effort pour être réellement féministes ! En 2016, au nom usurpé d’une « liberté de la femme de s’afficher inférieure » (et de chercher à l’imposer aux autres), on ne peut réaliser par la loi une véritable égalité hommes-femmes dans la vie sociale et l’accès à l’espace public(10)Au sens de la loi du 11 octobre 2010 : les voies publiques ainsi que les lieux ouverts au public ou affectés à un service public.

. Voilà un combat international à mener !

Protégeons d’abord la sphère publique, où même le comportement des usagers est réglementé !

Face à l’impasse du droit (car l’évolution des juridictions internationales, CEDH et CJUE(11)Cour de justice de l’Union Européenne, encore plus favorable à la liberté de religion que la CEDH.

tend à privilégier la « liberté de religion »), que faire ? Certainement pas réclamer, comme le font la droite et l’extrême-droite, par pure posture politicienne, la multiplication des interdits et restrictions aux libertés – qui ne tiendraient pas cinq minutes devant un juge, même français.

Si le principe de laïcité ne s’applique qu’à la sphère publique, c’est là qu’il faut le défendre ! Car tout le monde a affaire, un jour ou l’autre, aux autorités et aux services publics. Or, comme l’a admis la CEDH à propos de notre hôpital public, c’est « un lieu où il est demandé également aux usagers, qui ont pourtant la liberté d’exprimer leurs convictions religieuses, de contribuer à la mise en œuvre du principe de laïcité (…) ; la réglementation française « y fait primer les droits d’autrui, l’égalité de traitement des patients et le fonctionnement du service sur les manifestations des croyances religieuses »(12)Cour européenne des droits de l’homme, 26 novembre 2015, Ebrahimian c. France

.

Ah, que Mme Vallaud-Belkacem n’a-t-elle réfléchi de la sorte, à propos des adultes accompagnateurs de sorties scolaires, au lieu de proclamer que « l’autorisation des signes religieux est la règle, l’interdiction l’exception » – formule juridiquement inexacte(13)Parce que les activités scolaires publiques, constitutionnellement laïques, font justement « exception » à la liberté religieuse.

, mais qu’affectionne l’Observatoire de la Laïcité… Les « mamans voilées » vont-elles pouvoir accompagner les sorties scolaires à la piscine en « Jilbab de bain » même si leurs filles y restent interdites de voile ? On nage… dans l’absurdité.

Pourtant, quelle meilleure occasion « d’intégration » (pour qui croit que c’est la question posée(14)A tort : par exemple, la trésorière de Smile 13 est une Française convertie…

), que d’apprendre à ôter ses signes religieux le temps d’un accompagnement scolaire ? La laïcité, ce n’est pas « il est interdit de porter un voile », mais « vous pouvez remettre le voile à la sortie ! » ; c’est l’apprentissage d’une « gymnastique civique » entre l’espace réglementé du service public, et l’espace civil, libre. La loi du 15 mars 2004 réglementant le port des signes religieux par les élèves de l’école publique a contribué à cette pédagogie pour des milliers de jeunes filles : qui peut aujourd’hui le nier ?

Mais aussi, quel meilleur obstacle au développement de l’intégrisme à base communautariste (le califat dans certains quartiers ?) que la préservation rigoureuse de la laïcité des services publics, qui s’applique y compris aux usagers comme l’a rappelé le Conseil d’Etat lui-même(15)Etude du 19 décembre 2013 demandée par le Défenseur des droits

 : « Pour les usagers, qui ne sont pas soumis à l’exigence de neutralité religieuse, des restrictions à la liberté de manifester des opinions religieuses peuvent résulter, soit de textes particuliers, soit de considérations liées à l’ordre public ou au bon fonctionnement du service ». Restrictions que la Haute Assemblée applique explicitement aux « parents d’élèves qui participent à des déplacements ou activités scolaires » – passage caviardé par l’Observatoire de la laïcité, et ignoré par Mme Vallaud-Belkacem !

En résumé, au lieu de multiplier les interdictions dans l’espace civil (la loi « burqa » a marqué la limite), sachons utiliser pleinement les restrictions qui s’appliquent dans la sphère publique, y compris aux usagers – et, bien sûr, exiger des agents et des services la neutralité la plus absolue. Vigilance d’autant plus nécessaire que même cette neutralité des agents publics français pourrait un jour être contestée au nom de la directive européenne contre les discriminations(16)Directive 78/2000 du 27 novembre 2000, transposée (incomplètement) en droit français par la loi du 27 mai 2008. Voir allusion de l’avocate générale Sharpston devant la CJUE le 13 juillet 2016 dans l’affaire (pendante) Asma Bougnaoui (salariée voilée licenciée par une entreprise informatique française).

Quant à l’émancipation de la femme, elle n’a surtout rien à attendre des activités communautaristes qui visent juste à aménager sa prison. Au lieu de la formation des imams, c’est de la relance de l’éducation populaire tournée vers l’ensemble de la population, à commencer par les « quartiers », que devraient se préoccuper les pouvoirs publics – or les vivres ont été coupés aux associations de terrain pour motifs budgétaires. Et les partisans de l’égalité femmes-hommes ne devraient-ils/elles pas s’investir davantage(17)« Davantage », car bien des associations le font déjà, mais en nombre et avec des soutiens insuffisants.

dans l’éducation populaire, et auprès des femmes qui en ont le plus besoin – voilées ou pas ? C’est dans les consciences individuelles que se perd ou se gagne le combat laïque.

Note(s) [ + ]

1. Ainsi, pour les salafistes, devant des hommes et des mécréant.e.s, seuls visage et mains peuvent être vus : Jilbab obligatoire !
2. Par la signature, en 1974, de la Convention européenne des droits de l’homme, qui inclut (art. 9-1) la liberté d’exprimer sa religion en public, sauf restrictions légales, légitimes dans une société démocratique, et proportionnées à leur but (art. 9-2).
3. Avec un « C », comme il convient, quand il s’agit des chrétiens non clercs. Les laïQUEs sont des partisans de la laïcité…
4. Discrimination, art. 225-1 et 225-2, dont la sanction peut aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
5. CE, 17 février 2016, subvention de la région Rhône-Alpes à la cathédrale d’Annaba (Algérie ; 4 mai 2012 : subventions de la ville de Lyon, du département du Rhône, et de la même région à une manifestation de l’association vaticane « Sant’ Egidio ».
6. Organisation internationale dont l’objectif, depuis 1928, est le rétablissement du califat, rappelons-le…
7. « Etude relative aux possibilités juridiques d’interdiction du port du voile intégral », adoptée le 25 mars 2010.
8. De même que le droit de se livrer à des pratiques sadomasochistes – en privé, du moins. Mais si un individu était promené en laisse dans la rue par son/sa partenaire, même de son plein gré, bénéficierait-il de la même tolérance que les bigotes ensevelies ?
9. Comme l’ont fait observer les deux juges d’opinion dissidente (partisans, eux, d’une condamnation de la France).
10. Au sens de la loi du 11 octobre 2010 : les voies publiques ainsi que les lieux ouverts au public ou affectés à un service public.
11. Cour de justice de l’Union Européenne, encore plus favorable à la liberté de religion que la CEDH.
12. Cour européenne des droits de l’homme, 26 novembre 2015, Ebrahimian c. France
13. Parce que les activités scolaires publiques, constitutionnellement laïques, font justement « exception » à la liberté religieuse.
14. A tort : par exemple, la trésorière de Smile 13 est une Française convertie…
15. Etude du 19 décembre 2013 demandée par le Défenseur des droits
16. Directive 78/2000 du 27 novembre 2000, transposée (incomplètement) en droit français par la loi du 27 mai 2008. Voir allusion de l’avocate générale Sharpston devant la CJUE le 13 juillet 2016 dans l’affaire (pendante) Asma Bougnaoui (salariée voilée licenciée par une entreprise informatique française).
17. « Davantage », car bien des associations le font déjà, mais en nombre et avec des soutiens insuffisants.

http://www.ufal.org/laicite/liberte-a-la-piscine-privee-pour-les-bigotes-musulmanes-laicite-dans-la-sphere-publique/?utm_source=mailup&utm_medium=courriel&utm_campaign=flash

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Messages

  • Concernant le point 8 sauf erreur il semblerait que se soit produit à Carcassonne il y a 2-3 ans un couple avec la femme tenant en laisse son partenaire dans la rue, avec toutes réserves le parquet n’aurait pas trouvé d’incriminations à cette situation.

    • L’article est très bon . Je livre juste une considération secondaire :

      Vêtement : « c’est quand je veux, comme je veux »

      Christine Delphy cite, il y a plus de dix ans maintenant, Samira Belli dans un passage remarqué de « Race, caste et genre en France  » publié en page 171 de « Guerre impériale, guerre sociale » - Actuel Marx Confrontation (Ed PUF sept 2005) .

      Voici le passage : "Comme le remarquait Samira Bellil quelques mois avant de mourir, l’obsession des uns de nous voiler n’a d’équivalent que l’obsession des autres de nous déshabiller. Or ces deux obsessions sont deux formes en miroir de négation des femmes : l’une veut que les femmes attisent ce désir tout le temps, tandis que l’autre leur enjoint de ne pas le provoquer. Mais dans les deux cas le référent par rapport auquel les femmes doivent penser leur corps reste le désir masculin. Ce que le foulard dévoile, c’est que le corps des femmes n’est pas un corps à soi - un corps pour soi. »

      Il est vrai que beaucoup hommes peuvent souhaiter ardemment « que les femmes attisent ce désir » mais au final c’est une minorité qui tout à la fois le veut « tout le temps » (pas que de temps en temps selon le jeu du désir) et surtout l’impose à une ou des femmes. Ce dernier point fait toute la différence entre désir, voire obsession, et imposition autoritaire . A l’autre bout du spectre, du côté des intégristes religieux sexoséparatistes, on a l’obsession inverse, mais avec imposition autoritaire de l’hypertextile (voile et jupe longue). Là çà ne plaisante plus !

      Les féministes répondent souvent « c’est quand je veux, comme je veux » (sauf exceptions ). Les femmes libres tiennent aussi compte de la situation : nulle femme n’ira librement faire une randonnée en montagne avec des talons très hauts, mais ce sera bien possible - selon leur envie - de travailler en bureau avec ; si c’est possible dans leur fonction (car des particularités professionnelles peuvent interdire partiellement ou totalement). On pourrait dire la même chose avec le voile de certaines musulmanes : elles pourraient le mettre dans certaines situations et l’enlever dans d’autres ou le conserver est une contrainte difficile à supporter. Exemple dans une voiture en plein midi sur un parking ensoleillé . Mais bien souvent, dès qu’elles sortent - et même avant souvent - elles se voilent pour toute la journée et c’est tous les jours, chaque jour, et parfois depuis le plus jeune âge. A défaut, pour certaines, elles sont battues par des maris intégristes. Les femmes peuvent être aussi intégristes contre de jeunes filles à couvrir tôt en âge.

      Christian D

      http://amitie-entre-les-peuples.org/Vetement-c-est-quand-je-veux-comme-je-veux

  • Il ne faut pas oublier de préciser que c’est le FN qui a "sorti" l’affaire et qui est à la tête de toutes ces croisades "laïques" et "féministes". Et qui in fine a obtenu l’interdiction de cette journée privée.

    Et si on faisait un bilan réaliste ? Quelles conséquences concrètes sur la situation, sur l’avenir ?

    ça me fait un peu penser au gars qui est exploité et opprimé toute la journée à son travail. Le soir il compense en opprimant sa femme, de faible il devient fort.

    Nous on est en échec face au capital, face à ce salopard de Hollande et sa loi de régression sociale. On peut être tenté de s’en prendre à plus faible pour compenser. Une partie de la population sert de bouc émissaire, fait l’objet d’attaques obsessionnelles, en plus de tout ce qu’elle subit de discrimination, de mépris, de ghettoïsation. ça s’est déjà vu dans l’histoire, malheureusement.

    Il me semble que le seul conflit fondamental est celui qui oppose les classes. Les autres sont des dérivatifs, diviser pour régner.

    • "Il ne faut pas oublier de préciser que c’est le FN qui a "sorti" l’affaire ".
      Non, d’autres sites l’ont sorti avant mais les médias ne l’ont pas médiatisé, ils ne l’ont fait que lorsque le FN l’a récupérer.
      Camarades progressistes et laïques, ne nous laissons pas abuser par la (fausse) réactivité du FN.

    • Le FN comme repoussoir d’une critique largement partagée car sans haine globale des musulmanes mais juste de certaines pratiques oppressives et détestables ! Continuons ainsi et on va trouver du vote Le Pen ou Sarko !

    • "Il ne faut pas oublier de préciser que c’est le FN qui a "sorti" l’affaire ".
      Non, d’autres sites l’ont sorti avant mais les médias ne l’ont pas médiatisé, ils ne l’ont fait que lorsque le FN l’a récupérer.
      Camarades progressistes et laïques, ne nous laissons pas abuser par la (fausse) réactivité du FN.

      Je n’ai pas été assez clair, donc tu as mal interprété mon message.

      Je voulais dire que quand une cause mobilise autant le FN, c’est peut-être que la cause pose problème.

      Il n’y a pas un jour sans que les musulmans soient agressés (arrêté anti-musulmans plage de Cannes, dernièrement, par le maire LR... Y a pas que le FN).
      Est-ce que c’est comme ça qu’on va les pousser à se libérer des injonctions religieuses ou est-ce qu’au contraire on va les pousser à faire bloc pour résister aux agressions et discriminations diverses et nombreuses qu’ils subissent ?

    • La différence est que les identitaires de droite et d’ext-dte fustigent les musulmans (tous) pour faire l’apologie des catholiques alors que la gauche critique les intégristes religieux et notamment ceux spexoséparatistes et ici les intégristes musulmans figurent en bonne place. Il y a une "gauche régressive" qui s’abstient de critiquer les intégrismes religieux et les pratiques associés (subculture sexoséparatiste).

    • La différence est que les identitaires de droite et d’ext-dte fustigent les musulmans (tous) (...) alors que la gauche critique les intégristes religieux et notamment ceux spexoséparatistes

      On ne doit pas lire les mêmes messages sur BC. Autant toi tu précises cela assez régulièrement, autant d’autres ont la même approche que l’extrême-droite ("les musulmans oppriment leur femme parce que c’est marqué dans le coran", entre autres joyeusetés). Et ce constat m’atterre.

      Il y a une "gauche régressive" qui s’abstient de critiquer les intégrismes religieux

      J’ai l’impression qu’on colle cette étiquette à tous ceux qui, comme moi, disent que les charges permanentes et quotidiennes contre "les musulmans" sont à la fois injustes et dégueulasses, mais aussi extrêmement dangereuses dans le contexte actuel (les leçons des années 30 !).
      On la colle à ceux qui, comme moi, s’opposent à la stigmatisation et qui disent que c’est la culture, le développement, l’éducation qui feront reculer les religions.
      Je trouve que c’est un procès d’intention peu reluisant, alors que toute personne progressiste ne peut qu’être opposée fondamentalement aux délires rétrogrades des intégristes (musulmans ou autres).
      Les questions suivantes étant : quelle méthode, quelle tactique, quelle urgence par rapport à d’autres combats (ce sont plutôt les lois anti-sociales du PS ou de LR qui vont de plus en plus nous laminer et nous pourrir la vie) ?
      Et ceux qui ne pensent pas opérante une tactique de rentre-dedans touchant "les musulmans" sont assimilés à des défenseurs de l’islam intégriste. Pas avec moi = contre moi (Bush, Irak). Indéfendable à mes yeux.

    • "Pas avec moi = contre moi (Bush, Irak). Indéfendable à mes yeux."
      D’accord camarade, c’est manichéen et donc ça n’a rien à voir avec une position communiste. Ceci étant, du côté des intégristes c’est le même raisonnement (voir leurs sites dont celui du PIR est le plus élaboré).

    • "Pas avec moi = contre moi (Bush, Irak). Indéfendable à mes yeux."
      D’accord camarade, c’est manichéen et donc ça n’a rien à voir avec une position communiste. Ceci étant, du côté des intégristes c’est le même raisonnement (voir leurs sites dont celui du PIR est le plus élaboré).

    • "Pas avec moi = contre moi (Bush, Irak). Indéfendable à mes yeux."
      D’accord camarade, c’est manichéen et donc ça n’a rien à voir avec une position communiste. Ceci étant, du côté des intégristes c’est le même raisonnement (voir leurs sites dont celui du PIR est le plus élaboré).

    • La gauche dite "régressive" est celle qui protège de la critique les intégristes de toute religion (qui doivent subir la critique). Il ne s’agit alors pas de dire les croyants en général (musulmans, catholiques, protestants, juifs) car c’est amalgamer puisque certains d’entre eux sont parfaitement vivables et sympathiques alors que d’autres sont invivables car ultra-bigots, conservateurs en moeurs, voire très réactionnaires contre les femmes (intégristes).

      Critiquer une tendance, pas agresser des femmes en burkini .

      http://amitie-entre-les-peuples.org/Critiquer-une-tendance-pas-agresser-des-femmes-en-burkini